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Le : 08/10/2010 12:03
Coucou Marie Jeanne, continue à me faire réver j'ai vraiment
ll'impression d'etre encore chez nous, quel bonheur. Biz à tous Pierrette Legrand de la rue Léon Roches.
ll'impression d'etre encore chez nous, quel bonheur. Biz à tous Pierrette Legrand de la rue Léon Roches.
Le : 08/10/2010 10:39
UN TRESOR PERDU: la langue de chez nous.
Existait-il un parler rassembleur qui prenait en compte les langues des diverses communautés vivant en Algérie ? La réponse est OUI.
Ce parler est né dans les années 1850 et s'en est retourné dans l'oubli en 1962. Son lieu d'invention: le faubourg populaire de Bab el Oued à l'ouest d'Alger.Suivant les communautés, on parlait le français
( langue officielle et fédératrice), l'arabe, l'italien,le berbère, l'espagnol, l'hébreu ou le maltais; c'était aussi une bonne manière d'apprendre les langues étrangères à l'école de la rue, mais il fallait impérativement se comprendre. D'où le travail des anciens avec leur sagesse légendaire et l'aide de la vox populi qui ont trituré, malaxé et remodelé dans le creuset de notre quartier populaire les mots incompris pour leur donner une signification qui n'oubliait personne. Ainsi, le "sabir" et le "pataouète" sont nés pour que la vie se déclame en couleurs méditerranéennes pleine de soleil où l'étranger n'apparaissait pas comme un être étrange, mais plutôt comme un être faisant parti du tout. C'était avant tout une considération respectueuse à l'égard des autres que de prendre en compte les racines de chacun. Utiliser un langage commun contenant des tournures spécifiques aux différents cultures, démontrait que l'autre était notre semblable. Trouver ce qui réunissait les valeurs éparses de la diversité, tel était la langue de ches nous.
Auguste ROBINET dit "Musette", grand écrivain qui avait son buste sur la place du Tertre à la Bassetta nous a enchantés avec les célèbres amours de Cagayous. Edmond BRUA dans la célèbre parodie du Cid, plus tard "La famille Hernandez" et récemment Roland BACRI, ont donné leurs lettres de noblesse à notre richesse linguistique perdue. Le parler et l'accent du petit peuple de Bab el Oued étaient un patrimoine commun hérité des générations précédentes et avaient l'avantage de nous faire appartenir à une même et belle famille.
Cette langue singulière avait été façonnée avec l'emploi du geste pour communiquer l'image vivante de la pensée. Sans l'agitation des mains, la phrase perdait tout crédit. La manière était précurseur de la technique du camescope et probablement l'ancêtre de la vidéo actuelle. A l'école, nos maîtres gesticulaient leurs cours pour nous tracer dans un espace virtuel l'abcisse et l'ordonnée, le plus et le moins, sans oublier la place occupée dans la phrase par le sujet, le verbe et le complément. Pour se faire comprendre, il était indispensable de convaincre; alors, souvent, une conversation sur un trottoir laissait penser qu'elle était conduite par un chef d'orchestre symphonique.
A Bab el Oued, les communautés avaient inventé, bien avant l'Espéranto (1887), une langue universelle comprise de tous. Elle était une sorte de tramway de la pensée, comme dans nos anciens trams des T.A.à Alger: bourrés de Français, d'Arabes, d'Italiens, d'Espagnols, Juifs,Musulmans,Chrétiens ou pas. Un mélange extraordinaire échangeant des néologismes, des tournures, des constructions de phrases typiques, un langage parlé et gestuel des plus expressif comme le "bras d'honneur", des vocables télégraphistes ( téléphone arabe) et des syntaxes exubérantes chauffées à blanc par le soleil de méditerranée.
La langue de la tour de BABEL, OUED évidemment.
Existait-il un parler rassembleur qui prenait en compte les langues des diverses communautés vivant en Algérie ? La réponse est OUI.
Ce parler est né dans les années 1850 et s'en est retourné dans l'oubli en 1962. Son lieu d'invention: le faubourg populaire de Bab el Oued à l'ouest d'Alger.Suivant les communautés, on parlait le français
( langue officielle et fédératrice), l'arabe, l'italien,le berbère, l'espagnol, l'hébreu ou le maltais; c'était aussi une bonne manière d'apprendre les langues étrangères à l'école de la rue, mais il fallait impérativement se comprendre. D'où le travail des anciens avec leur sagesse légendaire et l'aide de la vox populi qui ont trituré, malaxé et remodelé dans le creuset de notre quartier populaire les mots incompris pour leur donner une signification qui n'oubliait personne. Ainsi, le "sabir" et le "pataouète" sont nés pour que la vie se déclame en couleurs méditerranéennes pleine de soleil où l'étranger n'apparaissait pas comme un être étrange, mais plutôt comme un être faisant parti du tout. C'était avant tout une considération respectueuse à l'égard des autres que de prendre en compte les racines de chacun. Utiliser un langage commun contenant des tournures spécifiques aux différents cultures, démontrait que l'autre était notre semblable. Trouver ce qui réunissait les valeurs éparses de la diversité, tel était la langue de ches nous.
Auguste ROBINET dit "Musette", grand écrivain qui avait son buste sur la place du Tertre à la Bassetta nous a enchantés avec les célèbres amours de Cagayous. Edmond BRUA dans la célèbre parodie du Cid, plus tard "La famille Hernandez" et récemment Roland BACRI, ont donné leurs lettres de noblesse à notre richesse linguistique perdue. Le parler et l'accent du petit peuple de Bab el Oued étaient un patrimoine commun hérité des générations précédentes et avaient l'avantage de nous faire appartenir à une même et belle famille.
Cette langue singulière avait été façonnée avec l'emploi du geste pour communiquer l'image vivante de la pensée. Sans l'agitation des mains, la phrase perdait tout crédit. La manière était précurseur de la technique du camescope et probablement l'ancêtre de la vidéo actuelle. A l'école, nos maîtres gesticulaient leurs cours pour nous tracer dans un espace virtuel l'abcisse et l'ordonnée, le plus et le moins, sans oublier la place occupée dans la phrase par le sujet, le verbe et le complément. Pour se faire comprendre, il était indispensable de convaincre; alors, souvent, une conversation sur un trottoir laissait penser qu'elle était conduite par un chef d'orchestre symphonique.
A Bab el Oued, les communautés avaient inventé, bien avant l'Espéranto (1887), une langue universelle comprise de tous. Elle était une sorte de tramway de la pensée, comme dans nos anciens trams des T.A.à Alger: bourrés de Français, d'Arabes, d'Italiens, d'Espagnols, Juifs,Musulmans,Chrétiens ou pas. Un mélange extraordinaire échangeant des néologismes, des tournures, des constructions de phrases typiques, un langage parlé et gestuel des plus expressif comme le "bras d'honneur", des vocables télégraphistes ( téléphone arabe) et des syntaxes exubérantes chauffées à blanc par le soleil de méditerranée.
La langue de la tour de BABEL, OUED évidemment.
Le : 08/10/2010 10:16
coucou Marie Jeanne, vous me faites revenir en arrière avec tous ces souvenirs, je suis née en 43 et j'ai fais ma communion en 55 à l'Eglise st Louis avec le Père Hilaire, et je devais me marier dans cette Eglise, mais en 62 après le départ je me suis mariée a RODEZ.
vous parlez du café qu'il prenait chez vous, alors chez moi il arrivait presqu'à l'heure de l'apéritif, Maman lui servait un petit verre d'orange qu'elle faisait elle meme et quelques gateaux secs, et croyez moi il aimait ça, ensuite il avait toujours quelque choses a laisser soit une médaille, un chapelet, où un calendrier ensuite il repartait avec un petit billet dans la poche.
vous rappelez vous les colères qu'il prenait, il se tirait sur sa barbe et passez sa main sur sa tete dégarnie
allez j'arrete de parler sinon j'en aurais tellement a raconté , c'était un vrai curé on pouvait lui raconter nos misères et il s'avait nous écouter
j'ai été à l'Ecole de la rue Francklin
des gros bisous Marie Jeanne et continuez de nous raconter vos histoires
vous parlez du café qu'il prenait chez vous, alors chez moi il arrivait presqu'à l'heure de l'apéritif, Maman lui servait un petit verre d'orange qu'elle faisait elle meme et quelques gateaux secs, et croyez moi il aimait ça, ensuite il avait toujours quelque choses a laisser soit une médaille, un chapelet, où un calendrier ensuite il repartait avec un petit billet dans la poche.
vous rappelez vous les colères qu'il prenait, il se tirait sur sa barbe et passez sa main sur sa tete dégarnie
allez j'arrete de parler sinon j'en aurais tellement a raconté , c'était un vrai curé on pouvait lui raconter nos misères et il s'avait nous écouter
j'ai été à l'Ecole de la rue Francklin
des gros bisous Marie Jeanne et continuez de nous raconter vos histoires
Le : 08/10/2010 08:50
Oula ! omigoss y amigass ! comme disé l'ote : "n'en j'té plus la cour est pleine !" merci, mille fois merci, quelle belle récompense vous me donné par vos témoignages de sympathie.
Léon, les tecklalas c'est aussi note patrimoine et on en a le gousto. Zarma ! en pluss s'il fallé ajouter les gestes : le bras d'honneur, le doigt du miyeu, le tape cinq, le "tu l'as dans l'baba" en tapant la main droite à plat sur le point d'la goche.
Bernard, ah ! c'est toi "l'enfant choeur" qui zieuté les z'âmes vaillantes pendant la messe et qui s'tapé la burette... de vin blanc du père Hilaire! mon fiss tia pas honte à la figure ! pour ta pénitence tu f'ras trois pater et trois "je vous salue" comme ça pas d'jaloux.
A bientôt je vous parlerai de mon épicier du coin !
Léon, les tecklalas c'est aussi note patrimoine et on en a le gousto. Zarma ! en pluss s'il fallé ajouter les gestes : le bras d'honneur, le doigt du miyeu, le tape cinq, le "tu l'as dans l'baba" en tapant la main droite à plat sur le point d'la goche.
Bernard, ah ! c'est toi "l'enfant choeur" qui zieuté les z'âmes vaillantes pendant la messe et qui s'tapé la burette... de vin blanc du père Hilaire! mon fiss tia pas honte à la figure ! pour ta pénitence tu f'ras trois pater et trois "je vous salue" comme ça pas d'jaloux.
A bientôt je vous parlerai de mon épicier du coin !
Le : 07/10/2010 23:40
y si passe qoi chi mi ami ?la tchkala ,porqué ,ma parole ji cherché y a pas trou vé le porqué des porqué di la techklala ,li povre missiou lui riens fai sauf lui dire la viriti ,scusi moua si ji parle mal li franc ci ,li pataouetes ji conné ma madré y mi parlé bocou ,ji oubli tout ,ji parlé tous li l'anges ,mai ji suie vieu ji perdu la bosse oule
Ji vos fé di gro bis où
Ji vos fé di gro bis où
Le : 07/10/2010 22:28
Marie Jeanne, continuez, étant en Picardie j'avais oublié combien ce pataouète pouvait être chaleureux. Le 3ème tiers de notre vie se doit d'être joyeux et plein de cette poésie "de chez nous". J'habitais Bld Guillemin, tout près des Eucalyptus,face au bureau de bienfaisance.
Pour Josette, je pense qu'elle a dû partir très jeune d'Alger et n'a pas souvenir de notre patois ; elle a été élevée avec tous les progrès d'après 62 et je crois qu'elle était sincère, pas du tout vindicative.
Pour Josette, je pense qu'elle a dû partir très jeune d'Alger et n'a pas souvenir de notre patois ; elle a été élevée avec tous les progrès d'après 62 et je crois qu'elle était sincère, pas du tout vindicative.
Le : 07/10/2010 20:33
Tout d'adord merci Marie-Jeanne d'être capable d'écrire de la sorte, d'être lue et comprise de tous.
Moi quand un article ne me plait pas je le zappe et passe au suivant, et je me garde bien d'en juger l'auteur je crois que cela s'appelle la tolérance non?
Conclusion pour moi et les z'otres Marie-Jeanne aller cherché encore loin vos souvenirs et continué de nous regalés.
Babelouedement.
Moi quand un article ne me plait pas je le zappe et passe au suivant, et je me garde bien d'en juger l'auteur je crois que cela s'appelle la tolérance non?
Conclusion pour moi et les z'otres Marie-Jeanne aller cherché encore loin vos souvenirs et continué de nous regalés.
Babelouedement.
Le : 07/10/2010 18:06
Je me joins à tous les babelouediens pour exprimer à marie -jeanne mon émerveillement de votre façon de nous rappeller notre bon pataouète. J'avais oublié certains mots et même d'autres que je ne connaissais pas. J'avais 16 ans quand nous " partis " et j'ai vécu longtemps loin des PN. Il n'y a que 27 ans que je suis dans le sud et depuis je me régale de retrouver presque tout bab el oued à aix tous les ans. Merci à tous ceux qui ont "fait" cette association, pour qu'on puisse se retrouver encore lontemps. Et merci à christian d'avoir "fait" ce site pour que l'on puisse communiquer. AMITIES A TOUS.
Le : 07/10/2010 15:11
bonjour Marie-jeanne comme on dit chez nous ""les aboient mais la caravane passe " " alors continuez a nous racconter nos belles annees a B E O puisque comee fredy j'ai vecu a la rue leon roche ( au 32 ) j'ai servi la messe avec le pere HIlaire et sa barbichette unhomme genereux et plein de bonte ( ah la chorale des ames vaillantes lors de la messe de 10h du haut de leur perchoir reunies autour de l'orgue juste devant les cordes des clohes qui sonnaient a la volees pour prevenir l'heure de la messe alors CONTINUEZ,CONTIUEZ
Le : 07/10/2010 08:34
MARIE JEANNE surtout pas n'ecoute pas, ou ne lis pas, les remarques de
certaine.S'il te plaît ne change rien à ton pataouete,il est SUPER,si tu
savais comme c'est bon de te lire,de me rememorer les années passées à BEO; j'habitais aux eucalyptus, rue mizon et je me retrouve moi aussi sous
la grisaille bretonne,alors te dire que tes phrases ensoleillées me remonte le moral pour la journée,c'est peu dire.Je t'embrasse.
certaine.S'il te plaît ne change rien à ton pataouete,il est SUPER,si tu
savais comme c'est bon de te lire,de me rememorer les années passées à BEO; j'habitais aux eucalyptus, rue mizon et je me retrouve moi aussi sous
la grisaille bretonne,alors te dire que tes phrases ensoleillées me remonte le moral pour la journée,c'est peu dire.Je t'embrasse.