pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : Antoine / Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 15/11/2012 19:08


1434, la nouvelle année musulmane débute jeudi

1433 est terminé, voici venu 1434. La nouvelle année du calendrier musulman est fixée cette année au jeudi 15 novembre, qui correspond au 1er jour du Muharram, un des quatre mois islamiques sacrés.

La date, qui correspond à l’émigration (Hégire) du Prophète Muhammad et de ses compagnons de La Mecque vers Médine en 622 de l’ère chrétienne, est fixée lorsque l’observation à l’ 1/2 il nu de la nouvelle lune est signalée.

Peu de musulmans en France et en Europe prêtent encore attention au calendrier islamique tant le calendrier grégorien en usage a pris une grande place dans la vie quotidienne de tous et chacun. Rappelons que le calendrier hégirien repose sur un cycle lunaire et compte 11 jours de moins que l’année grégorienne, ce qui explique que la date du nouvel an dans le calendrier civil n’est jamais la même d’une année à l’autre.

Dans la tradition islamique, aucune fête
Le nouvel an musulman n’est traditionnellement pas un jour de fête. Seules le sont, pour la grande majorité des musulmans, l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois du Ramadan, et l’Aïd el-Kébir (ou Aïd al-Adha), la fête du sacrifice. Toutefois, la plupart des pays musulmans en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, ont décrété férié, depuis longtemps, le nouvel an islamique pour marquer cette date.

Temps fort du mois de Muharram : son dixième jour, appelé Achoura, qui est fixé en conséquence au samedi 24 novembre. Ce jour est traditionnellement jeûné par les musulmans pratiquants en hommage au prophète Moïse qui a souhaité remercier Dieu pour avoir sauvé son peuple du Pharaon lors de l’exil hors d’Egypte.

 

De : ANDREEEnvoyer un mail

Le : 15/11/2012 18:03

BONSOIR A TOUS

MERCI A MONSIEUR ANDRE TRIVES DE PARTAGER AVEC NOUS
CE BEAU TEXTE PLEIN SENSIBILITE
BEAUCOUP D'EMOTION ENDROIT PLEIN DE GENEROSITE ET D'AMOUR

UNE PENSEE POUR NOTRE AMI MOHAMED NEMMAS UN MONSIEUR D'UNE GRANDE TOLERANCE ET DE GENEROSITE ET QUI NOUS MANQUE


JEAN-JEAN

MERCI DE CE BEAU RECIT MERCI DE PARTAGER AVEC NOUS
J'AI FAIT LE PARCOURS AVEC TOI MERCI A TOI


BONNE SOIREE A TOUS

 

De : mathilde Tur-PetroniEnvoyer un mail

Le : 15/11/2012 17:49

Bonsoir JEAN JEAN
Que de souvenirs tu reveilles en moi! J'habitais aussi Le Climat de France jusqu'en 1957,avenue General Verneau exactement. J'ai gardé des souvenirs merveilleux de toutes ces années,c'etait un beau quartier,et c'etait la campagne.
Merçi pour ce beau reçit,amicalement.

 

De : Mustapha OualikeneEnvoyer un mail

Le : 15/11/2012 17:48

A mes amis(es ) Andrée Atlan, Chantal Trigano et Jean Jean Moréno les voeux que vous m'avez transmis ainsi que pour les musulmans mes sont parvenu droit au coeur, je vous en remercie et trouvez ici toutes mon amitié et mon affection votre ami Mustapha

 

De : jean-jeanEnvoyer un mail

Le : 15/11/2012 17:04

Merci les amis pour ces magnifiques textes qui racontent très bien une part de ce quotidien que l’on a pu partager ensemble dans ce merveilleux quartier qu’était Bab el Oued. Puisque vous parlez de ces oiseaux de chez nous, c’est vrai qu’on en avait tous un voir plusieurs en cage à la maison. Il me vient à l’esprit une phrase que ma mère et ma grand-mère disaient souvent c’est : « té conosco pardale ! », ça voulait tout dire !
Je vous joins un texte que j’avais écrit voila 1 ou 2 ans qui décrit l’appartement, la volière devrais-je dire, de ma tante Vicente au Climat de France.


Le château de ma tante Vincente

Pour me rendre au « château » de tata Vincente qui habitait le quartier du Climat de France, j’avais deux possibilités : Soit je remontais l’avenue de la Bouzaréah en partant de la Butte au pied de la Bassetta et passant devant le bain maure et la boulangerie LOPEZ, (Aïe ! Aïe ! Aïe ! Le bon pain blanc espagnol qu’il nous faisait çuilà, que j’ai encore le goût à la bouche !) . Ou bien je prenais la descente de la petite rue Bombonel sur la gauche et, à droite, je remontais la rue Léon Roches en passant devant notre « stade national » le petit jardin derrière cette mémorable et belle église moderne St Louis dans laquelle notre mère nous déposait pour le catéchisme en vue de faire notre communion et notre père nous en sortait à grand coup de jurons de mécréant, c’était un anticlérical né ! En continuant cette rue, l’odeur forte de tabac nous annonçait la fabrique de cigarettes MELIA. Je laissais les immeubles du groupe « Taine » sur la gauche pour rejoindre l’extrémité de l’avenue de la Bouzaréah jusqu’au Triolet qui devait être un dancing, je crois, mais nous ôtre on était trop petit pour y aller, alors on ne faisait que passer devant.
J’empruntais à gauche la rue Jules Cambon, celle qui dominait un terrain vague en contrebas et les immeubles de la rue Taine, et là, à droite, juste après la maison de la presse je grimpais les escaliers qui rejoignaient le bout de la rue du Gal Verneau. ENTTENTION mesdames! Il ne fallait pas monter ces escaliers avec des talons aiguilles! Je me souviens l’état désastreux de ces marches qui étaient toujours encombrées de gamins. Le premier chemin sur la gauche, la rue Aube je crois, nous menait directement au petit immeuble de tata Vincente qui était à deux niveaux : trois locataires au rez-de-chaussée, ils avaient chacun un petit jardinet sur le devant de leur logement avec, je m'en souviens en période estivale, les effluves de mandariniers et citronniers plantés là depuis quelques décennies sûrement. Trois autres logements à l’étage qu’un escalier extérieur donnait accès à un balcon commun aux trois logements longeant la façade. Ma famille habitait l’appartement du bout. Je devrais dire la pièce du bout car son logement se réduisait à une pièce carrée dans laquelle vivaient quatre personnes : Tonton, tata, cousins José et Pierre-Jean. Ah oui ! J’avais oublié les perruches en liberté qui faisaient partie intégrante de leur vie ! Mais je vous en parlerai plus tard !
Le fond de cette pièce était réservé au couchage ; à gauche celui des parents, à droite celui de mes deux cousins. Ces deux lits étaient séparés par un grand rideau qu’on tirait le soir et repoussait au matin. En entrant à gauche, tonton avait aménagé une sorte de cuisine avec une gazinière et, à son côté, une bassine en fer blanc pour faire la vaisselle et la toilette corporelle journalière car, bien entendu, il n’y avait pas de salle de bain et les toilettes ainsi qu’une fontaine se trouvaient à l’étage en dessous, au fond des jardins. Une table occupait le centre de la pièce et, sur la droite, un bahut était chargé de vaisselle et autres ustensiles de cuisine.
Mon tonton était installateur de rideaux métalliques qui protégeaient les devantures de magasins et de ce fait, le balcon était encombré de caisses contenant des chaînes acier de toutes sortes, un vrai capharnaüm qui fallait enjamber pour entrer dans l’appartement. Mais, le clou de la visite était sans conteste le lustre central, sorte de parabole circulaire de verre opalisé abritant une nuée de perruches en liberté. Dans un concert permanent, elles faisaient l’allée et retour entre ce lustre et l’extérieur de la pièce. Pas besoin de vous décrire l’état de propreté de cet éclairage qui n’éclairait plus grand chose le soir au dîner. De plus, une perruche ça fait du bruit ! Des vrais « catoras » ces oiseaux ! Mais dés que le noir était dans la pièce, on ne les entendait plus.
Mon tonton a toujours aimé être entouré d’oiseaux, du simple piaf au bel emplumé, à tel point qu’il allait je ne sais où en piéger avec de la glu pour les mettre dans des cages suspendues un peu partout sur le balcon et dans l’appartement. Qu’en faisait-il ensuite ? Je n’en savais rien !
De cette époque, m’est encore en mémoire un jour d’Aïd el Kebir que j’étais chez ma tata, on égorgeait un mouton sur la première terrasse du rez-de-chaussée. Les enfants, un peu à l’écart, observaient l’homme au couteau sacrifiait d’un geste rituel, le mouton aux pattes ficelées. Moi je n’étais pas très hardi! Je ne participais pas au sacrifice !
En 1957, avec le souhait de vivre une autre vie, ma famille a quitté le quartier du Climat de France pour s’installer au « Ruisseau », prés du stade, un bel HLM tout neuf avec tout le confort possible. Eh oui ! Mon tonton, ayant pris la nationalité française, a pu se faire embaucher comme manutentionnaire à Air France Maison Blanche et ainsi, adieu les perruches et autres oiseaux, il n’était plus question de piafs ni de caisses de chaînes également dans l’appartement du quartier du « Ruisseau ».

Jean-jean Moréno

Bonne année 1434 de l’Hégire à nos ami(e)s musulman(e)s

 

De : Chantal TEnvoyer un mail

Le : 15/11/2012 16:41

André,tu m'as fait pleurer,mais je t'en remercie.Quelle belle évocation,tendre et pleine de sensibilité.
Cette dédicace à notre cher Momo te fait honneur.
Et merci aussi à Mustapha qui nous gâte de ses souvenirs.
je me joins à Andrée pour te souhaiter une heureuse année ainsi qu'aux amis qui nous lisent.
Merci de nous transmettre des émotions qui font que la vie vaut la peine d'etre vécue malgré tous nos soucis.
Amicalement

 

De : Mustapha OualikeneEnvoyer un mail

Le : 14/11/2012 20:35


A ma chère amie Andrée Atlan je te remercie pour tes voeux que je sent sincère et qui viennent du fond du coeur, cela ma fait plaisir d'autan plus que tu est la première a avoir pensé à nous. Merci encore mon amie, comme je l'ai dis à notre ami commun Jean Jean, tu est une personne exceptionnel. Je te fait une grosse bise et je te dis passe une très bonne nuit mon amie.



 

De : ANDREEEnvoyer un mail

Le : 14/11/2012 19:36



A LA VEILLE DU JOUR DE L'AN MUSULMAN 1434
A CET OCCASION JE SOUHAITE A TOUTE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE
MES MEILLEURS VOEUX ET QUE L’ANNÉE SOIT PORTEUSES DE JOIE ET DE BONHEUR
ET DE SANTE ET QUE LA PAIX SOIT DANS TOUS LES COEURS

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 14/11/2012 15:40

Merci Mustapha de raviver la mémoire des "pardales de la cantéra".

Il y a des mots de notre langage disparus à jamais, enfouis dans notre mémoire endormie. Mais il suffit d’un bruit ou d’une écoute sentimentale pour qu’ils ressurgissent immédiatement et vous restituent intacts des moments de vie passée.
Je longeais le port de ma ville d’exil, le vent d’ouest claquait les haubans des bateaux amarrés le long du quai. Comme à l’accoutumée je m’apprêtais à vivre des instants de sérénité à respirer le parfum iodé de la mer. Soudain passant à proximité d’une place arborée, j’ai perçu le chant mélodieux d’un oiseau perdu dans le brouhaha de la rue. Mon esprit s'est alors complètement extirpé du présent, je n’étais plus dans mes baskets, je n’étais plus ici, j’étais à nouveau là-bas, transporté à Bab el Oued dans une époque d’insouciance et d’exaltation comme seuls les enfants savent l'imaginer.
Un mot a jailli en moi pour désigner l’auteur de cette mélodie saccadée ; ce n’était pas le mot « oiseau », mais « pardale », le signifiant en Valencien. C'était la langue de mes grands parents, originaires de la province de Valence en Espagne et venus à Bab el Oued vers 1910. Le travail de mémoire était amorcé. Les douleurs se faisaient de plus en plus pressantes. L’accouchement de cette tranche de vie passée se déroulait bien malgré moi entre la beauté de la mer à mes pieds et les bruits métalliques de la ville. Ainsi les mots qui décrivent et racontent mon enfance à Bab el Oued se bousculaient au portillon de ma mémoire : pardalettes (petits oiseaux), pobrette (le pauvre) , tiquette (petit) , qué vols ? ( que veux-tu ?) , bonna nit (bonne nuit) , la lumia sa paga (la lumière est éteinte ), no téniés de conichiment (il n’a pas d’intelligence) , esta gitate (il est couché) , gordo (gros), salute y força en el canoute ( ?). La langue maternelle demeurait en moi toujours aussi limpide.
Mes aïeux ibères apportèrent au quartier une coutume agréable et sympathique traduisant toute la sensibilité et la générosité des petites gens qui habitaient Bab el Oued : la coutume obligeait chaque famille à mettre à sa fenêtre ou à son balcon une cage d'oiseaux. C’était une manière de créer de la gaîté et du plaisir autour de soi en partage avec ses voisins. Et tous en avaient bien besoin. A la fin d’une journée harassante exercée dans les métiers du bâtiment, à extraire à la main les blocs de calcaire aux carrières Jaubert, souvent à genoux avec sur la tête un mouchoir à quatre n 1/2 uds pour se préserver du soleil impitoyable, ils retrouvaient chaque soir au retour dans leur appartement exigus un peu d’humanité en s’occupant des soins accordés aux couples de canaris, de chardonnerets et de serins. Avec amour, ils nettoyaient la sole de zinc des fientes, changeaient l’eau de l’abreuvoir, fixaient aux barreaux un os de sépia pour aider l’affûtage du bec, préparaient le nid pour les prochaines couvées, complétaient la mangeoire de millet acheté chez Salord, rue de l’Alma, proche du débit de tabac de l'ami Momo, passaient énergiquement un clou rouillé sous le cou pour soigner le risque mortel d'un goitre, organisaient les accouplements en cherchant dans le voisinage une femelle reconnue pour ses qualités de chant, oui, c’était un beau moment d’humanité qui s’échangeait entre l'homme noyé dans une vie confisquée par la dureté du travail, et l’oiseau privé de liberté chantant sa joie de vivre sur les balcons.
Pour ces ornithologues passionnés, c’était une façon de mettre la campagne à sa fenêtre et de faire profiter les voisins du chant d’allégresse des pardalettes.
Le phonographe à manivelle dispensait par les fenêtres et les portes toujours ouvertes les airs de Carmen, de la Belle de Cadix ou du ténor Caruso. Les anciens savaient créer autour d'eux une ambiance de fête. Les maisons de carriers résonnaient de cette joie chaque matin pour le plaisir de tous.
Le 9 septembre 1954, vers 6 h du matin tout Bab el Oued fut réveillé en sursaut par le tintamarre des pardales pris de panique dans leur cage. Personne ne comprenait la raison de cette frayeur qui s’était emparée subitement de nos petits volatiles. Quelques minutes plus tard , je dis bien quelques minutes plus tard, nos maisons dansaient comme des quilles : nous vivions en direct le tremblement de terre d’Orléansville.
Aujourd’hui plus de cage à nos fenêtres, plus d’oiseaux à nos balcons pour colporter de maison en maison la joie et la gaieté qui se font si rare dans nos villes. Il me revient une ritournelle en valencien que nos aïeux entonnaient à la fin des repas : «  La ouella fa ros sin séba et le ouello di que no vole, la ouella salsa li péga et le ouello li tronca le pérol » ; et le rire redonnait l’énergie du courage à chacun.
Les pardales de ma ville d'exil se sont tus avec le mistral qui s’énervait dans la rade ; le clapotis régulier des vagues sur la coque des bateaux me rappelait le temps qui passe inexorablement, ma mémoire endormie s’est figée à nouveau.


Je dédie ce texte à Mohamed Nemmas dit Momo, cet ami , ce frère devenu une étoile scintillant à jamais dans le ciel de Bab el Oued.

 

De : Mustapha OualikeneEnvoyer un mail

Le : 14/11/2012 12:35

Bonjour Pierre effectivement il y avait les cages à trappe que l'on appeler dans notre jargon " la cage attrape" . je ne l'ai pas cité parce-que cette cage généralement nous l’accrochions aux balcon près d'une cage de rappel Pour la chasse à l'extérieur "en forêt où dans les prés" c'est les méthodes cité précédemment. Moi j'avais sur mon balcon une cage attrape de trois compartiments, un compartiment de chaque coté avec des trappes et un compartiment au centre et qui servait à mon chardonneret chanteur

 

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