pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 12/12/2022 07:08

Publication de Hubert
Hubert Zakine

BAB EL OUED,T'EN SOUVIENS TU? de Hubert Zakine.

Le jardin Guillemin et son manège, la Grande Brasserie et sa jeunesse, ses billards et son patron Pépète Soliveres, le Marignan qui accueillait nos jeudis cinématographiques et le dimanche, nos parents tirés à 4 épingles, Padovani et sa clientèle bonne enfant, son rocher plat et ses mariages sur pilotis, les matches A.S.S.E-G.S.A. qui drainaient un peuple amoureux de ses équipes, ses cafés hispano-andalous ou italiens qui chantaient le pays des origines, les cimetières de Saint-Eugène qui dormaient du sommeil des justes et qui étaient entretenu avec dévotion par "ceux qui restaient", le "andar et venir" de l'Avenue de la Bouzaréah d'une jeunesse en goguette, les beignets italiens de Pasquale et les beignets arabes de Blanchette.La cité de Picardie, la cité des Eucalyptus, la Consolation, le stade Marcel Cerdan et le buste sculpté par Greck qui trônait à l'entrée, le Majestic son toit ouvrant, ses vedettes du music-hall et ses réunions de boxe, l'Olympic où se retrouvaient tous les amateurs de l'ASSE, l'avenue des consulats, le marché de Bab El Oued qui entretenait une cacophonie à nulle autre pareille, l'avenue Durando avec le Marignan, cinéma préféré des grands et des petits pour son immense écran en cinémascope, la rue cavelier de la salle où habitait Martoune, les miroitiers Borras et Sampol, excellents tous deux au billard français, la boulangerie Villa Grossa où Blasco faisait la meilleure "pitse" du faubourg, le cafetier Manolo à l'angle de l'avenue du général Verneau pour son "ping foot et sa khémia, le Sélect-bar pour ses résultats sportifs, la clinique Durando où plus d'un bébé du faubourg a vu le jour, le Monoprix en lieu et place de l'ancien Trianon, le Lynx ancienment le Bijou, la Perle, les Variétés rue Eugène Robe, le cinéma des films larmoyants, le marché Nelson qui se prononçait "à la française", El Kettani et sa jeunesse qui faisait des ronds de jambes en se pavanant autour de sa piscine olympique où Heda Frost, Jean-Pascal Curtillet, Alain Gotvallès et consorts battirent un grand nombre de records, les Messageries avec l'école Sygwalt et son jardin qui servait de stade aux futures vedettes de l'ASSE, la synagogue Samuel Lebar de la rue de Dijon où nous fîmes la communion, mes frères et moi, Padovani et son préposé aux billets d'entrée, Roger Sebaoun, où les filles du faubourg faisaient les yeux doux aux apprentis-Apollon, le Café Riche avec les amateurs de football qui se rassemblaient le dimanche soir pour décortiquer les résultats en se "tapant" l'anisette, le lycée Bugeaud et le collège Guillemin que chacun tentait d'apprivoiser lors d'études secondaires hypothétiques, la boulangère Mullor et ses gâteaux au sucre vanillé de couleur, le pâtissier Prat et ses russes que tout le monde se disputait le dimanche, Roma glaces et Grosoli, les glaciers préférés des "morfals" du quartier envahi le dimanche après midi par les "gens bien comme il faut", le "Discophone" des soeurs Legendre qui faisait crédit à qui le demandait, le passage Montaigne avec le marchand de jouets Elbaz et le confiseur qui lui faisait face, l'école de la Place Leliévre et son église qui voyait de belles histoires se terminer par un mariage, son boulodrome où les disputes "de bonne santé" entre pointeurs et tireurs étaient légion, Coco et Riri et sa mansuétude "bon enfant" pour les "chitanes" du quartier, les jardins Guillemin que Napoléon III avait dessinés lui-même après que sa femme, l'impératrice Eugénie, se fut plaint de la chaleur du soleil de chez nous et lui avait demandé des jardins ombragés à Alger, les squares Guillemin des apprentis footballeurs, des mamans-gâteaux et leurs chères têtes blondes qui, dans ce pays, étaient plutôt brunes, la fameuse "basséta" chère aux espagnols du faubourg comme l'était la Consolation aux italiens des Messageries, les cyclistes du C.C.B.E.O. Guercy,Ferrer,Zélasco, Califano,Vasserot et d'autres dont j'ai oublié le nom, et tous les commerçants trop nombreux pour en faire une liste qui serait à n'en pas douter non exhaustive ( purée, comme je parle bien, même pas je sais ce que ça veut dire exhaustive mais ça fait bien! Zarmah je suis intelligent!) Et les rues montaigne, durando, rochambeau, koechlin, lestienne,duc des cars, jean jacques rousseau, pierre leroux plus connue comme la "cote de la basseta", borely la sapie, lazerges, franklin, feuillet, du roussillon, de la bretonniere, suffren, léon roches, mazagran, et je pourrais en faire des pages et des pages.................QUE J'AI ÉCRITES DANS MON LIVRE "IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED"

 

De : Françoise PIGEOTEnvoyer un mail

Le : 11/12/2022 18:43

Concernant la pharmacie de l'Avenue à BEO, j'ai trouvé sur un site PN, une photo concernant les transports d'antan à Alger.

Il y a une photo dans une rue qui monte avec le tram, et sur la gauche du tram on voit une enseigne : "Pharmacie de l'Avenue'.

Puis, une indication sous la photo, qui peut aider:

"Spectacle quotidien de ces enfants cramponnés à l'arrière du tramway-Alger , avenue de la Bouzaréa années 60."





















 

De : Françoise PIGEOTEnvoyer un mail

Le : 10/12/2022 13:59

Je recherche à avoir des précisions sur une pharmacie à BEO.
Qui détenait à BEO "LA PHARMACIE de l'AVENUE" ?
Qui en sait plus sur cette pharmacie ? Une précision :le tram passait, à l'époque, dans cette avenue qui avait une montée.
Merci à vous !





 

De : Poveda Jean François Envoyer un mail

Le : 04/12/2022 19:17

Désolé c'est 09/12 .
Merci pour lui .

 

De : Poveda Jean François Envoyer un mail

Le : 04/12/2022 19:16

Un ami de Saint Eugène vient de nous quitter. Botella Laurent. Cérémonie Église St Denis St Fiacre 91070 Bondoufle

 

De : seksek michelEnvoyer un mail

Le : 04/12/2022 09:00



BONJOUR A TOUS,EST-CE QUE QU-ELQUUN CE SOUNVIENT D'UNE CARROSSERIE AUTO

ASSEZ RENOMMÈE DANS LE CENTRE D'ALGER.MERCI

 

De : Anttoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 03/12/2022 10:06

Un jour, nous reviendrons voir Alger réalisé par Laura Sahi

C'est l'histoire de 3 enfants du soleil de retour sur leur terre natale près de 60 ans après leur départ d'Algérie.
3 Marseillais qui ont le courage de revenir sur le chemin de leur enfance, dans le quartier de Bab El Oued à Alger. Alain, Robert et Serge sont partis de Marseille en bateau direction l' Algérie : ils ont foulé le bitume d'Alger, ils ont dégusté les spécialités de leur enfance, ils ont revu des voisins et des marchands de l'époque.
7 jours à revivre cette vie en Algérie qu'ils ont quittée il y a 60 ans.
7 jours à revivre entre frères un pan de leur histoire.

https://www.youtube.com/watch?v=jF34TtpU9r8

 

De : Jean MORENOEnvoyer un mail

Le : 30/11/2022 21:03

Poh!Poh! Poh! qu'c'est bien écrit ça! Merci Hubert de nous remémorer ces souvenirs de jeunesse!

 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 27/11/2022 10:09


Hubert Zakine
·
Extrait de MES SOUVENIRS D'EN FACE de Hubert Zakine.

Allez laissons de côté cette histoire de tétés pour redevenir un déconneur de quatorze ans qui s’amuse de tout et de rien ! Qui joue au foot dans la rue, à cinq-vingt-cinq, style le casino du pauvre, au ping-foot, au flipper et à plein de jeux de mon âge mais que je garde précieusement dans ma caboche. C’est normal, non ! J’vais pas devenir m’chenaf à cause d’une fille même si elle me plait. (m’chenaf, ça veut dire triste, mais triste, rien que tu dis le mot que déjà les larmes elles coulent)
J’ai toute la vie devant moi et tu crois que déjà, j’vais me faire du mauvais sang pour une fille ? Ne dit-on pas (chof, le parler francaoui) une de perdue, dix de retrouvées. Comme j’suis modeste, trois ça me suffit ! Pourquoi dix et pas deux cents ?
J’adore ces après-midi quand on a rien d’autre à faire qu’à se réunir au jardin et participer au brouhaha si particulier de l’esplanade. Ah, oui, vous savez pas où commence l’esplanade et où ça finit. Disons simplement que c’est chez moi.
Petite histoire de ce quadrilatère où j’ai ouvert les yeux (chof, l’érudition ).
Adossé à la mer, il part du lycée Bugeaud et bute sur le boulevard Guillemin. On y reçoit les embruns moutonneux du large et les odeurs acres de la casbah. On y parle un pataouète plus châtié – comme il a dit l’autre- où le marché Nelson résonne moins fort que les outrances du marché de Bab El Oued. On y aime l’amitié de l’enfance et les études secondaires –BUGEAUD, LAZERGES ET GUILLEMIN- On y trouve l’un des plus grands cinémas d’Europe -MAJESTIC- le plus grand glacier -GROSOLI – La plage de Bab El Oued – PADOVANI – et une piscine olympique où Heda Frost, Alain Gotvallès, Jean Pascal Curtillet battirent nombre de records mondiaux.
*****
Ça fait du bien de parler un chouïa culture même si c’est de la culture pataouète. Oh, ya pas que des r’mars chez les pieds noirs, ya aussi des z’intelligents de la tête. Qu’est-ce vous croyez ? Mais attention, on se rend pas malades, hein ! C’est pas bon pour la santé. Et puis la vérité, le soleil, la mer, les amis, la famille, c’est pas suffisant pour être heureux !
On est aussi des malades du football. Quand il arrive le match de tous les dangers. ASSE-GALLIA, on dégoupille le mauvais sang et la mauvaise foi! Le match de tous les amours également. Parce que nous, on est pas des supporters comme tout le monde. On est amoureux de notre équipe. Alors, peut-être on est des malades mais on est comme ça. Des supporters à la puissance 200. C’est un journaliste parisien du journal l’Equipe qui avait ainsi qualifié notre enthousiasme (Chof, je parle encore frangaoui). Seulement, ce parote de journaliste, mesquin comme un pathos, y s’est contenté d’écrire qu’on était des supporters à la puissance 10. Qué 10 ! 200 parce que nous on aime d’amour et de chauvinisme nos couleurs et nos joueurs. Si y perdent, c’est obligatoirement de la faute de ce pourri d’arbitre qu’il a été acheté par l’équipe adverse. C’est jamais parce que les autres sont plus forts ! Et puis où il a vu l’arbitre qu’y avait penalty ?
Surtout qu’à l’aller, c’est le Gallia qui a gagné. Alors, personne il a envie de perdre la figure deux fois et de raser les murs pour éviter les sarcasmes des vainqueurs si jamais, ce qu’à Dieu ne plaise, (putain, je parle comme Victor Hugo !), le Gallia y gagnait.
Purée, ces matches, dé ! L’ambiance joyeuse et bon enfant qu’elle accompagne les spectateurs en route pour le stade de Saint-Eugène le long de l’avenue Malakoff, un véritable régal. Quand on a pas d’argent, on attrape la main de l’homme qui avance vers ceux qui déchirent les billets pour entrer à ouf. Souvent à la stupéfaction des hommes en question qui se retrouvent avec un ou plusieurs fils qui tombent du ciel. Des chitanes, quoi ! On court rejoindre notre place (on veut toujours la même place comme si elle est à nous) pour regarder les équipes réserves (c’est comme ça qu’on appelle les joueurs qui font banquette) Et quand, les joueurs de l’équipe première y sortent s’échauffer derrière les buts, plus personne y regarde le match des réservistes. Le c½ur battant (j’vous dis, on l’aime notre équipe- on admire nos joueurs et même si on attrape la colique de voir nos adversaires entrer sur le terrain, on est les plus forts.
Allez j’arrête de divaguer et je me replonge dans mon adolescence qu’elle m’énerve à me faire hésiter entre elle et mon enfance!
Mes voisines, rien qu’elles parlent de moi à ma mère en s’extasiant (C’est normal, beau je suis !) Total, elles passent la pommade pour que je leur fasse les commissions. A l’½il ! Passe pour ma mère mais, pour avoir mes services, y va leur falloir mettre la main à la poche. Et alors, j’suis en vacances, moi ! Tout se paie dans la vie, cette phrase, j’l’ai entendu dans un film avec Fernandel. Donc, j’ai le droit de la reprendre à mon compte. Ya pas de petit profit comme y dit mon oncle pour qui un sou, c’est un sou. C’est que les sous ça pousse pas sous les sabots d’un cheval. Bon je vais arrêter là les maximes du jour et je retourne à mon adolescence.
Mes frères, quand y me voient jouer au foot dans la rue avec les petits chitanes, y se moquent de moi.
--Tu vas jouer dans les rues jusqu’à quel âge ?
Et si j’ai envie de prolonger mon enfance, je fais du mal à qui ? Si je joue aux noyaux, à la toupie ou au taouète, qui je gêne ? Ça m’empêche pas de redevenir un adolescent qui aime les tétés (moins que Roland tout de même). Y sont marrants les grands avec leur besoin de mettre les habits du dimanche tous les jours et d’oublier le temps des premiers émois. Zarmah parce qu’ils sont devenus plus grands, leurs c½urs y battent pas au même rythme que quand y jouaient aux cow-boys et aux indiens. Tu montes, tu descends, tu restes le même. Tu es toujours le chitane qui se roulait parterre, qui plongeait pour empêcher un tir d’entrer dans le but, qui descendait à tombeau ouvert sur une carriole faite de bric et de broc. Je suis toujours le même et si, un jour, je deviens un autre, je m’jette au kassour. Houlà !
Je veux graver mes souvenirs dans le bronze pour que, jamais au grand jamais (ça c’est ma mère qui parle pour signifier que Azrine y vient, elle en démord pas !) j’oublie mon enfance. Une enfance sans argent certes -j’adore quand je fais l’intellectuel- mais avec des amis et des copains en pagaille. Que toujours on est une chiée plus quinze pour taper un match de quartier, qu’on se débrouille comme on peut pour se payer un cinéma et même qu’on fait pas une maladie si on a les poches vides. Quelle belle enfance que j’ai eue ! C’est la raison pour laquelle (de temps en temps ça me reprend de parler français) je veux la prolonger le plus longtemps possible. D’accord, à quarante ans, je promets de devenir grand ! Mais pas avant et tant pis si les cravatés qui croient être des intelligents, y me gonflent de temps en temps, je resterai toujours au fond de moi, un éternel enfant. C’est pas Henri Salvador qui a dit : je me suis arrêté de grandir à 12 ans ? Alors, qui c’est qui a raison. Je préfère ressembler à un enfant toute ma vie que partir à la recherche du temps perdu. WAOUH, cette phrase ! A mon avis c’est quelqu’un de balaise qui a écrit çà ! Je joue bien l’incrédule, hein ? Zarmah, je fais çuilà qui sait pas. Total, je connais que lui depuis que mon prof de français y nous a bassiné pour lire Marcel Proust. J’suis honnête, hein ! J’aurais pu me la jouer inspiré mais même si j’suis intelligent, jamais, au grand jamais (dix-it ma mère). j’aurais pu faire croire que cette phrase, elle est sortie de ma tête de brèle.

 

De : christol sergeEnvoyer un mail

Le : 22/11/2022 11:14

En lisant(avec l'accent) le texte de Hubert,j'ai pris un coup de jeune.
Ma parole,je me suis vu,60 ans en arrière, sur l'avenue de le Bouzareah,a faire
comme il dit:l'andar et vinir.
Ceux qui comprennent pas le pataouète,tant pis pour eux,nous autres, on adore,
c'est notre langue maternelle.
Merci encore pour ce bain de jouvence(zarma,moi aussi,je peux parler français.
Amitiées à tous...

 

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