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Le : 12/09/2023 17:58
Bonjour à Tous et toutes .
Rapatrie en 62,à Marseille, je recherche mon collègue Albagnac christian.
Avant de quitter ce monde j'aimerai avoir des nouvelles de lui et de sa famille.
Je vous remercie.
Cordialement Pierre
Rapatrie en 62,à Marseille, je recherche mon collègue Albagnac christian.
Avant de quitter ce monde j'aimerai avoir des nouvelles de lui et de sa famille.
Je vous remercie.
Cordialement Pierre
Le : 11/09/2023 14:19
André Trives Auteur
Les grandes vacances à BAB EL OUED...
« Souvenir quand tu nous tiens ! »
1950...L’été nous confiait au père soleil et à notre mère méditerranée durant trois mois. Chaque jour, l'allégresse collective et le ''ventre de rigolade'' partagés entre copains nous attendaient ''en bas la rue''. Pour supporter la chaleur étouffante des canicules, la nature nous avait offert des ''fabriques de bonheur'' à quelques pas de la maison : aller se baigner dans les calanques et les plages qui s'enfilaient comme des perles entre Bab el Oued et Saint Eugène. On s'y rendait sous un soleil ardent par le boulevard dominant la mer, la chambre à air autour du cou, en ''cuissette'', torse et pieds nus. Dès le plus jeune âge, les fées du quartier avaient initié les jeux d'eau d'été en offrant aux gamins les bassins de la buanderie situés à la terrasse de l'immeuble. Pour accéder à ce bonheur providentiel, il suffisait de grimper les escaliers.
Trois mois à jouer et à rire dans des lieux paradisiaques à proximité de la maison, sans que cela ne coûte un centime aux parents. Les coutumes apprises de leurs aînés, des faiseurs de rêves, leur apprenaient comment voyager au bout du monde sans jamais quitter le quartier. Ainsi, chaque génération retrouvait le temps des grandes vacances des plaisirs qui avaient pour ressort l'amitié.
Impossible de déroger aux habitudes. Les gamins prenaient d'assaut en toute liberté des espaces qualifiés de petits paradis. C'était les halls d'entrée, les trottoirs barbouillés de dessins à la craie où se malaxait la ''terre glaise'' jusqu'à la tombée de la nuit. Sur les terrains encore vagues se déroulaient les parties de billes (à ''tuisse'') ou de noyaux d'abricots (à ''seven''). Le jeu des ''déraillés'' (capsules de soda) captivait les enfants au moment du Tour de France. Dans ces batailles, le sentiment qui prédominait était d'être le premier, de gagner !
Les placettes devenaient le temps d'un match de foot, le Parc des Princes ou le Maracana ; durant le match chacun s'identifiait à une vedette de l'époque, qu'elle soit de Reims, de Madrid ou de la séléçao du Brésil. Tout concourrait à ce que le rêve devienne réalité.
À l'adolescence, les petits, devenus grands, partaient en bande pour une journée de plage entre Padovani et le Parc aux Huîtres. Une mer tiède et d'un bleu translucide les attendait à l'Éden, au Petit Bassin ou aux Deux Chameaux.
La vie sociale du quartier ne permettait pas les dépenses inutiles et se limitait aux besoins essentiels. Au passage du marchand de guimauve, les enfants jouant dans la rue interpellaient leur mère sortie sur le balcon afin d'avoir une petite pièce pour s'offrir la friandise et la réponse fusait sans équivoque : « Mon fils, la banque elle est fermée! »
Aussi, pour avoir du plaisir à bon marché , ils avaient dû inventer des jeux à partir de matériaux destinés à la poubelle. Une véritable passion était née avec toutes ces inventions d'enfants : ils jouaient avec les noyaux d'abricots , aux ''tchappes'' avec des cartelettes de boites d'allumettes, aux ''déraillés'' ou à ''tuisse'' avec les billes, à la ''coca'' avec de la glaise. La ''guitane'' servait à propulser la toupie devenue ''toupie de compétition'' après avoir remplacé la pointe métallique par un ''gangui'' acéré permettant ''d'exploser'' celle du concurrent.
Le temps s'écoulait avec le besoin de vouloir toujours être le vainqueur: gagner au carré arabe, à la marelle, à la corde à sauter, à mère-que-veux-tu, à ''fanfan vinga'', à tu l'as, à chat perché. L'esprit inventif n'avait pas de limites ; à l'aide de planches et de roulements à billes récupérés dans la boîte à ordures du menuisier et du mécanicien, les enfants fabriquaient une carriole ou une trottinette destinée aux courses organisées dans les rues en pente. Le ''canoutte'' (sarbacane réalisée dans le plumet du roseau) et le ''taouète'' (lance-pierres taillé dans le Y d'une branche de bois dur), permettaient aux bandes rivales des quartiers de rejouer la guerre des boutons (''la guarréra'').
Bab el Oued, c'était un cirque permanent dédié à la joie des enfants. Tous les objets de leurs jeux, sauf le vélo et les patins à roulettes, provenaient de la récupération et sortaient de leurs mains. Cette imagination productive offrait à tous ces jeunes de familles modestes, la foire aux rêves la plus extraordinaire que le monde des enfants pouvait réaliser. Une passion qui se transmettait comme un patrimoine de génération en génération.
Ces jeux d'enfants sans bourse délié, dédiés à donner du plaisir et à entretenir l'amitié ont complètement disparu pour faire place à l'individualisme égoïste. Ils se conçoivent désormais comme un produit marchand.
Les grandes vacances à BAB EL OUED...
« Souvenir quand tu nous tiens ! »
1950...L’été nous confiait au père soleil et à notre mère méditerranée durant trois mois. Chaque jour, l'allégresse collective et le ''ventre de rigolade'' partagés entre copains nous attendaient ''en bas la rue''. Pour supporter la chaleur étouffante des canicules, la nature nous avait offert des ''fabriques de bonheur'' à quelques pas de la maison : aller se baigner dans les calanques et les plages qui s'enfilaient comme des perles entre Bab el Oued et Saint Eugène. On s'y rendait sous un soleil ardent par le boulevard dominant la mer, la chambre à air autour du cou, en ''cuissette'', torse et pieds nus. Dès le plus jeune âge, les fées du quartier avaient initié les jeux d'eau d'été en offrant aux gamins les bassins de la buanderie situés à la terrasse de l'immeuble. Pour accéder à ce bonheur providentiel, il suffisait de grimper les escaliers.
Trois mois à jouer et à rire dans des lieux paradisiaques à proximité de la maison, sans que cela ne coûte un centime aux parents. Les coutumes apprises de leurs aînés, des faiseurs de rêves, leur apprenaient comment voyager au bout du monde sans jamais quitter le quartier. Ainsi, chaque génération retrouvait le temps des grandes vacances des plaisirs qui avaient pour ressort l'amitié.
Impossible de déroger aux habitudes. Les gamins prenaient d'assaut en toute liberté des espaces qualifiés de petits paradis. C'était les halls d'entrée, les trottoirs barbouillés de dessins à la craie où se malaxait la ''terre glaise'' jusqu'à la tombée de la nuit. Sur les terrains encore vagues se déroulaient les parties de billes (à ''tuisse'') ou de noyaux d'abricots (à ''seven''). Le jeu des ''déraillés'' (capsules de soda) captivait les enfants au moment du Tour de France. Dans ces batailles, le sentiment qui prédominait était d'être le premier, de gagner !
Les placettes devenaient le temps d'un match de foot, le Parc des Princes ou le Maracana ; durant le match chacun s'identifiait à une vedette de l'époque, qu'elle soit de Reims, de Madrid ou de la séléçao du Brésil. Tout concourrait à ce que le rêve devienne réalité.
À l'adolescence, les petits, devenus grands, partaient en bande pour une journée de plage entre Padovani et le Parc aux Huîtres. Une mer tiède et d'un bleu translucide les attendait à l'Éden, au Petit Bassin ou aux Deux Chameaux.
La vie sociale du quartier ne permettait pas les dépenses inutiles et se limitait aux besoins essentiels. Au passage du marchand de guimauve, les enfants jouant dans la rue interpellaient leur mère sortie sur le balcon afin d'avoir une petite pièce pour s'offrir la friandise et la réponse fusait sans équivoque : « Mon fils, la banque elle est fermée! »
Aussi, pour avoir du plaisir à bon marché , ils avaient dû inventer des jeux à partir de matériaux destinés à la poubelle. Une véritable passion était née avec toutes ces inventions d'enfants : ils jouaient avec les noyaux d'abricots , aux ''tchappes'' avec des cartelettes de boites d'allumettes, aux ''déraillés'' ou à ''tuisse'' avec les billes, à la ''coca'' avec de la glaise. La ''guitane'' servait à propulser la toupie devenue ''toupie de compétition'' après avoir remplacé la pointe métallique par un ''gangui'' acéré permettant ''d'exploser'' celle du concurrent.
Le temps s'écoulait avec le besoin de vouloir toujours être le vainqueur: gagner au carré arabe, à la marelle, à la corde à sauter, à mère-que-veux-tu, à ''fanfan vinga'', à tu l'as, à chat perché. L'esprit inventif n'avait pas de limites ; à l'aide de planches et de roulements à billes récupérés dans la boîte à ordures du menuisier et du mécanicien, les enfants fabriquaient une carriole ou une trottinette destinée aux courses organisées dans les rues en pente. Le ''canoutte'' (sarbacane réalisée dans le plumet du roseau) et le ''taouète'' (lance-pierres taillé dans le Y d'une branche de bois dur), permettaient aux bandes rivales des quartiers de rejouer la guerre des boutons (''la guarréra'').
Bab el Oued, c'était un cirque permanent dédié à la joie des enfants. Tous les objets de leurs jeux, sauf le vélo et les patins à roulettes, provenaient de la récupération et sortaient de leurs mains. Cette imagination productive offrait à tous ces jeunes de familles modestes, la foire aux rêves la plus extraordinaire que le monde des enfants pouvait réaliser. Une passion qui se transmettait comme un patrimoine de génération en génération.
Ces jeux d'enfants sans bourse délié, dédiés à donner du plaisir et à entretenir l'amitié ont complètement disparu pour faire place à l'individualisme égoïste. Ils se conçoivent désormais comme un produit marchand.
Le : 09/09/2023 14:01
Cher monsieur oualikene,mon message vouler dire pour la communauté pieds noir que j'apprécie chaleureusement leur nostalgie pour notre quartiers bab el Oued, quand partagent presque les mêmes coutumes issu d'un patrimoine bilateraile lointain méditteranéen,mais leurs départ en fuyant leurs biens ainsi leurs existence..me laisse et me confirmé que une mauvaise cohabitation régnait depuis avec les autochtones, pour finir avec un dicton populaire qui dit ''louage divine à celui qu'est parti, laissant derrière lui au moins les miettes.'' fin de citation.
Le : 08/09/2023 11:49
Message pour Fouzi en quel année etes vous ne je suis sur que vous n'avez pas connu notre quartier de Bab El Oued vous êtes sûrement de la génération qui l'ont habite après 62. J'ai beau essayer de comprendre votre message je l'ai lu et relu il y a comme une contradiction entre votre premier message et le second. ( Par la même occasion message pour Liliane Domenech )<< Ma chère amie Liliane j'ai perdu tout tes coordonnées fais moi un message en privé. Merci
Le : 08/09/2023 09:52
Il y'avait une opportunité perdu à jamais laissant derrière chacun de vous que des remords ...malheureusement..!
Le : 07/09/2023 23:34
J'aJ'ai habite toujours à notre cher Bab el Oued quoique ce sois on'est attachés à cette ville batis par les pionniers européens pour qu'ils vivent et Co habitent avec les autochtones, que nos ancêtres, dont leurs sacrifices nous laisses très attachés mère patrie
Le : 06/09/2023 05:53
IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED
CHAPITRE QUATRIEME M¼URS ET TRADITIONS
LES CIMETIERES
Si le cimetière de BONE, envie de mourir y te donne, la situation privilégiée des cimetières de Saint-Eugène où reposent la majorité des enfants de Bab El Oued garde un pouvoir évocateur de séduction voire d’attraction qui demeure omniprésent malgré l’espace et le temps, malgré cette Méditerranée, frontière naturelle aux multiples réminiscences, oiseau voyageur qui porte sur ses ailes déployées la prière de tous les défunts du faubourg.
Coincé entre la colline verdoyante qui s’envole vers Notre Dame d’Afrique et l’azur ondoyant, bordé de cyprès et de plantes odoriférantes, baigné d’une lumière cristalline réfléchie par la transparence de l’air et l’argent de la mer, ce temple de sérénité, cette enclave de solitude où dorment les dernières sentinelles de la présence française sur cette terre d’Islam fut l’objet d’âpres négociations entre les autorités françaises et les représentants religieux des communautés chrétienne et israélite d’Alger.
En 1861, lors de son voyage en Algérie, l’impératrice EUGENIE se plaignit du manque d’ombre en ce pays. En 1865, NAPOLEON III dessina lui-même les trouées du Boulevard LAFFERIERE et du boulevard Général FARRE pour y aménager des jardins. Si LAFFERIERE ne posa aucun problème, la percée qui aboutissait aux Bains des Familles délogea les anciens cimetières de l’ESPLANADE. Après maintes discussions qui furent autant de confrontations, les autorités religieuses acceptèrent le projet qui vit le jour en 1880 à Saint-Eugène, proche banlieue d’Alger, limitrophe de Bab El Oued.
Au temps de la Régence d’Alger, les cimetières s’étendaient hors les murs de la citadelle. Les familles éplorées offraient aux suppliciés juifs et chrétiens, aussitôt la triste besogne du bourreau achevée, une sépulture décente lorsqu’elles en avaient les moyens. Majoritaires, les tombes communes jalonnaient l’espace situé entre la porte de Bab El Oued et la campagne environnante, entre le futur lycée BUGEAUD et l’Esplanade NELSON. Au-delà, les fours à chaux, les briqueteries et les fondouks mêlaient leurs fumées âcres aux incinérations des bûchers.
/////
Les deux cimetières, objet de dévotion et de prière, rayonnent de lumière et de propreté. Les allées parfumées de senteurs de pins et d’algues marines, impeccablement ordonnancées aèrent le regard des visiteurs sur le miroir argenté de l’azur.
Déposée à l’angle de chaque tombe, une lavette à l’intérieur d’un petit sceau déclenche le rite immuable du nettoyage systématique des caveaux. Car l’Algérie pleure ses morts à la façon méditerranéenne, avec faste et contrition. Les juifs chaque jour de Rosh Hodesh, dernier vendredi du mois hébraïque et les chrétiens rentrent de concert à Bab El Oued, échangeant impressions sur l’absence de l’être cher, et la vie reprenant ses droits, nouvelles de la famille et du voisinage.
Le cimetière fait partie intégrante de la vie des gens de ce pays et certains prétendent, même, que les dimanches après-midi, lors des rencontres de football dominicales, le cimetière tout entier se lève lorsque le club local, l’A.S.S.E, marque un but.
Les cimetières, nichés au pied de la colline, et le stade de Saint-Eugène, suspendu entre ciel la mer, renvoient la double image du silence et de l’exubérance, paradoxe de survie d’une communauté ballottée par les vents successifs de l’histoire. Nul cimetière au monde n’inspire plus de respect et de dévotion dus aux défunts et nul stade ne résonne de tant d’exaltation et de fureur. La vie et la mort sont ainsi équitablement honorées.
/////
L’impossibilité de jouir du droit élémentaire d’honorer ses morts le jour de la Toussaint chez les chrétiens, de Rosh Hoddesh dernier vendredi du mois hébraïque ou de l’Asguère, date anniversaire du décès chez les juifs, transperce le c½ur de ces exilés des temps modernes qu’un vent mauvais déposa sur l’autre rive de la Méditerranée un matin de juin 1962.
En l’absence de toute référence au passé, les cimetières d’Algérie abandonnés au souffle violent du sirocco témoignent, pourtant, d’une présence française à laquelle l’Histoire rendra justice un jour ou l’autre. Comme les dernières sentinelles de l’Algérie Française.......
/////
CHAPITRE QUATRIEME M¼URS ET TRADITIONS
LES CIMETIERES
Si le cimetière de BONE, envie de mourir y te donne, la situation privilégiée des cimetières de Saint-Eugène où reposent la majorité des enfants de Bab El Oued garde un pouvoir évocateur de séduction voire d’attraction qui demeure omniprésent malgré l’espace et le temps, malgré cette Méditerranée, frontière naturelle aux multiples réminiscences, oiseau voyageur qui porte sur ses ailes déployées la prière de tous les défunts du faubourg.
Coincé entre la colline verdoyante qui s’envole vers Notre Dame d’Afrique et l’azur ondoyant, bordé de cyprès et de plantes odoriférantes, baigné d’une lumière cristalline réfléchie par la transparence de l’air et l’argent de la mer, ce temple de sérénité, cette enclave de solitude où dorment les dernières sentinelles de la présence française sur cette terre d’Islam fut l’objet d’âpres négociations entre les autorités françaises et les représentants religieux des communautés chrétienne et israélite d’Alger.
En 1861, lors de son voyage en Algérie, l’impératrice EUGENIE se plaignit du manque d’ombre en ce pays. En 1865, NAPOLEON III dessina lui-même les trouées du Boulevard LAFFERIERE et du boulevard Général FARRE pour y aménager des jardins. Si LAFFERIERE ne posa aucun problème, la percée qui aboutissait aux Bains des Familles délogea les anciens cimetières de l’ESPLANADE. Après maintes discussions qui furent autant de confrontations, les autorités religieuses acceptèrent le projet qui vit le jour en 1880 à Saint-Eugène, proche banlieue d’Alger, limitrophe de Bab El Oued.
Au temps de la Régence d’Alger, les cimetières s’étendaient hors les murs de la citadelle. Les familles éplorées offraient aux suppliciés juifs et chrétiens, aussitôt la triste besogne du bourreau achevée, une sépulture décente lorsqu’elles en avaient les moyens. Majoritaires, les tombes communes jalonnaient l’espace situé entre la porte de Bab El Oued et la campagne environnante, entre le futur lycée BUGEAUD et l’Esplanade NELSON. Au-delà, les fours à chaux, les briqueteries et les fondouks mêlaient leurs fumées âcres aux incinérations des bûchers.
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Les deux cimetières, objet de dévotion et de prière, rayonnent de lumière et de propreté. Les allées parfumées de senteurs de pins et d’algues marines, impeccablement ordonnancées aèrent le regard des visiteurs sur le miroir argenté de l’azur.
Déposée à l’angle de chaque tombe, une lavette à l’intérieur d’un petit sceau déclenche le rite immuable du nettoyage systématique des caveaux. Car l’Algérie pleure ses morts à la façon méditerranéenne, avec faste et contrition. Les juifs chaque jour de Rosh Hodesh, dernier vendredi du mois hébraïque et les chrétiens rentrent de concert à Bab El Oued, échangeant impressions sur l’absence de l’être cher, et la vie reprenant ses droits, nouvelles de la famille et du voisinage.
Le cimetière fait partie intégrante de la vie des gens de ce pays et certains prétendent, même, que les dimanches après-midi, lors des rencontres de football dominicales, le cimetière tout entier se lève lorsque le club local, l’A.S.S.E, marque un but.
Les cimetières, nichés au pied de la colline, et le stade de Saint-Eugène, suspendu entre ciel la mer, renvoient la double image du silence et de l’exubérance, paradoxe de survie d’une communauté ballottée par les vents successifs de l’histoire. Nul cimetière au monde n’inspire plus de respect et de dévotion dus aux défunts et nul stade ne résonne de tant d’exaltation et de fureur. La vie et la mort sont ainsi équitablement honorées.
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L’impossibilité de jouir du droit élémentaire d’honorer ses morts le jour de la Toussaint chez les chrétiens, de Rosh Hoddesh dernier vendredi du mois hébraïque ou de l’Asguère, date anniversaire du décès chez les juifs, transperce le c½ur de ces exilés des temps modernes qu’un vent mauvais déposa sur l’autre rive de la Méditerranée un matin de juin 1962.
En l’absence de toute référence au passé, les cimetières d’Algérie abandonnés au souffle violent du sirocco témoignent, pourtant, d’une présence française à laquelle l’Histoire rendra justice un jour ou l’autre. Comme les dernières sentinelles de l’Algérie Française.......
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Le : 04/09/2023 08:12
Raymond SANCHIS
00:04 (il y a 8 heures)
À viviane13150
pages)Bonjour Viviane, si vous le permettez !
J'ai lu avec attention votre demande à laquelle j'ai répondu mais avec une erreur dans l'intitulé de l'adresse Email, d'où peut être le retard à votre demande. Maintenant, si cela ne te vexe pas je préférerais employer la deuxième personne du singulier "TU".
Pour faire court, notre famille SANCHIS est arrivée en Algérie en 1870 et est originaire de CALLOSA D'EN SIERRA, province d'Alicante.
Elle s'est installée dans le faubourg populaire de BAB EL OUED. En ce qui nous concerne, nos familles sont restée longtemps domiciliées au 120 avenue de la bouzaréah, immeuble en face du TRIOLET. Adresse que nous avons dû quitter à l'indépendance..
Pour faire simple, mes Grands- Parents Salvador, SANCHIS marié à Maria-Librada, OLIVER ont eu trois enfants : Adolphe, Bernard---Andrée et Aline.
Mon père Adolphe-Bernard a épousé après guerre Henriette, MAS (Origine Espagnole) et ont habité au 120 même avenue. (Trois enfants : Bernard-Raymond et Marc.
Ma Tante Andrée à épousé Jean ou Jeannot GAIA; ont eu deux enfants : Marie Thérèse et Jean Michel. Lui travaillait comme menuisier à ZARAGOSI. non loin du cimetière MUSULMAN d'EL QUETER;
Mon oncle GAIA avait une s½ur, mais je ne me rappelle plus de son prénom. Par mariage, elle est devenue AMBROSINI et ont eu deux garçons. Ils habitaient au-dessus de chez nous
Les parents de mon oncle GAIA, habitaient notre immeuble au deuxième étage du 120.
Ma tante Aline a épousé Serge DE VERA qui habitaient un ferme à l'écart du village de SAOULA; Ont eu deux enfants Marie-Claude et Thierry.
Voilà Viviane, en espérant que cela puisse l'aider.
Pour ma part, Je suis à la rédaction des mémoires de ma famille et de notre vie en Algérie (269 pages) , pour que notre passée en Algérie ne reste pas d'en l'oublie auprès de notre descendance.
J'espère que cela va pouvoir t'aider ? Surtout fait le moi savoir !
Cordialement Raymond SANCHIS
Le : 01/09/2023 17:22
Suite
Avec mes remerciements
Fraternellement
Pierre ne à Alger en 1945
Avec mes remerciements
Fraternellement
Pierre ne à Alger en 1945
Le : 31/08/2023 06:56
HORIZONS BLEUS DE HUBERT ZAKINE.
Allez, va ! Maintenant y faut que je retourne au cabanon. Ce petit voyage en solitude y m’a fait le plus grand bien. Il me faut traverser la place pour attendre le car et c’est là que je vois Francette qui vient vers moi sous un parapluie. Après le bonjour d’usage, elle me conduit dans son petit recoin pour me montrer ses tétés tout mouillés. Elle est folle cette fille. Sa fenêtre, elle se trouve juste en face l’endroit où elle ma conté fleurette. La peur rétroactive que j’ai, j’vous dis pas. L’angoisse elle monte en moi comme un ascenseur. Si son père il avait vu le quart de ce qui s’est passé, l’hôpital de Mustapha il aurait accueilli le plus grand blessé de la décennie. Francette elle me protège avec son parapluie comme si j’étais le marquis de
Caguéraspaki, orthographe non garantie mais que ma mère, sara-sara elle nous affublait de ce nom quand on se prenait pour un autre. Comme y dit Fernandel dans un film : « celui qui veut péter plus haut que son c… ».
J’en suis encore à me demander comment Francette elle m’a reconnu, affublé comme je suis, style Charles Vanel dans « Pêcheurs d’Islande ». Mais comme on dit que l’amour il est aveugle…..
Toute essoufflée, elle arrive. Normalement, une fille normale (je sais la répétition ! Mais c’est pour insister sur l’anormalité de cette fille) elle reprend son souffle. Francette, ni une ni deux ni quatorze, elle me saute au cou et elle m’avale la langue. Une vraie cannibale ! Après, zarmah, elle me montre comment son c½ur y bat vite. Elle me prend la main et elle me la plaque contre son tété gauche. Ca y est, elle me prend pour un docteur. C’est ma mère qui va être contente. « Mon fils, il est docteur. Bébésso, mon fils ! Je savais qu’il allait devenir quelqu’un, Dieu bénisse ! » Le docteur ès-tété que je suis devenu, y tate un maximum. Francette, elle me fait comprendre qu’elle connaît un endroit plusse mieux pour approfondir la visite médicale.
--« Je connais un endroit à l’abri de la pluie et des regards » elle me glisse malicieusement à l’oreille. Moi, rien que je la suis comme un toutou. Elle pourrait éditer un guide des coins des amoureux de la corniche tellement elle a du les repérer pace qu’elle me fait descendre, et descendre, et descendre jusqu’au tunnel creusé dans la roche qui servait jadis aux tramways, de la gare de Bab El Oued à la Pointe Pescade.
Purée, à tous les coups, elle va me faire ma fête. Elle se colle à moi tellement que nos cirés y font ventouse, à peine si on arrive à les décoller. Allez, va mieux on les enlève.
--« Tu m’aimes ? ». Ca y est, elle est folle ! Alors maint’nant dès qu’on touche un tété, y faut se marier. Rien je réponds. Comme si je suis laouère des oreilles. Ou truch !
La gobia de Francette, j’ai un mal de chien à l’endiguer. Reusement que je suis appuyé contre le mur ou sinon je tombe à la renverse tellement elle veut me passer à travers.
Moi, le petit saint, obligé à force, à force, j’oublie la pluie, le froid, l’A.S.S.E, le Gallia, les beignets italiens, Luc le coulo, d’Artagnan, Godefroy de Bouillon, la terre entière.
« Tch’as déjà…….avec une fille ? » . Putain, la question !
Pire que la mort ! Qué je lui répond ? Et puis d’abord de quoi j’me mêle ? Je lui demande, moi, si sa mère elle met des févettes dans son boktof ?
Purée. Je pourrais lui dire que j’ai donné le compte à un millier de filles mais si elle me demande, même pas je sais comment on fait. La honte ! Je peux quand même pas me sauver comme une gamate. Et en plus sous la pluie, tout mouillé, j’aurais l’air fin. Aouah ! J’aurais du accompagner mon ami Serror lors de ses escapades au Chabanais.
Je vais m’engager dans la légion si ça continue. Francette elle va répéter à tout Bab El Oued que j’me suis dégonflé. Bou ! Comment je fais ! Ch’uis mortifié !
Qu’est ce qui m’a pris de venir ici, aujourd’hui ? Le bon Dieu, il a repris la main. Hier le diable il a gagné la première manche. Aujourd’hui, le bon dieu y prend sa revanche. A quand la belle ? Francette, qu’elle est belle elle aussi, j’peux plus la voir en peinture. Au secours tous mes amis. Venez me sauver. Kidnappez Francette ou envoyez la chez Dache, là où le Bon Dieu (tiens encore lui) il a perdu ses savates. Y ferait mieux de les retrouver. Tout y laisse traîner et y se permet de donner des conseils aux autres ! Le diable, lui au moins, y dit « fais ce que tu veux, mon fils ! » Et en plus il a pas de savates. Il a de belles chaussures qu’il a volées chez Marco le chausseur de l’avenue de la Bouzaréah. Purée ! Ca va mal finir, cette histoire ! Cette Francette elle me tape sur le système !
Tout ça a cause de Colette. Ces filles dé, je commence bien ma vie moi, hein ! Purée si j’étais catholique, j’embrasse la carrière de curé. Comme ça, les femmes, je les rencontre à confesse, et seulement à confesse. Purée, même là, je parle de fesses !
Bon, je vais pas passer une heure avant de lui répondre. Je risque un « non » inaudible pour le commun des mortels. A voir sa mine, j’en conclue qu’elle s’est bien débouchée les oreilles ce matin. Elle recule de deux pas. Elle me toise l’air effrayé comme si j’ai le choléra. Et puis l’étonnement y prend le pas sur la stupeur. J’ai la désagréable impression d’être une robe dans une vitrine et Francette la cliente. Va-t-elle m’acheter ou choisir autre chose ? Son regard y change soudain et elle opte pour un : « Si tu veux, je veux ! » Bam ! Fermez la parenthèse.
Je sais pas si je meurs tout de suite ou tout à l’heure. Comment tu veux respirer après avoir entendu ce genre de proposition indécente? Surtout quand on s’habille encore en cuissette à manches courtes, qu’on mange des caramels mous et qu’on préfère les films de cow boys aux films d’amour. Quand on a pas encore une quinzaine d’années et que la dévergondée qui profère de pareilles avances quelques jours de plus. La vérité, je suis pas plus heureux avec mon sac de billes, mes tchapp’s et mes noyaux ? Comme y dit Serror qui passe sa vie au Chabanais, l’un des bordels d’Alger : « de toutes façons y faut en passer par là ! Alors plus tôt tu le fais et plus vite tch’es débarrassé ! »
Ouais ! Seulement tellement il a aimé ça, qu’y passe son temps à faire ami-ami avec les demoiselles de charité. Charité, tu parles ! Rien qui tape les heures supplémentaires pour payer la visite des autres maisons closes de la ville.
Si je deviens un obsédé comme lui, ma mère elle me tue, moi et mon père qu’à tous les coups elle va rendre responsable parce que c’est lui qui m’a mal élevé. Ma mère elle est comme ça. Tout ce qui est bien, c’est grâce aux gènes de sa famille, tout ce qui est tordu, c’est la faute des gènes de mon père. Raïeb mon père ! Madame sans-gêne, c’est ma mère. Quand y a d’la gène, y a pas d’plaisir !