Liste des messages
Le : 13/09/2023 13:53
André Trives Auteur
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Ah ! les odeurs suaves de la rue du Roussillon.
En passant devant chez Angelo les gamins avaient les papilles qui se liquéfiaient et les narines qui se dilataient... Dans ce magasin, créateur du bonheur sucré des enfants, on se régalait à voir les présentations colorées en bleu ou en rose. A Pâques c'était les sujets en chocolat qui envahissait la vitrine et tous les gamins qui passaient collaient leur nez reniflard pour admirer et espérer en manger le jour des Rameaux. Ah là là ! les rameaux de chez Angelo pendus au plafond, on se serait cru dans une grotte préhistorique où le magasin voyait son plafond croulait de stalactites roses pour les filles et bleues pour les garçons.
Tous se disaient " Vivement dimanche au retour des églises St Joseph, St Louis ou St Vincent de Paul, après que le curé ait béni nos rameaux, pour goûter les sujets en sucre ou en chocolat, les pralines, les dragées, les guimauves, les rouleaux de réglisse, les petits sachets de bibérine et aussi n'oublions pas l'orange confite.
C'est cette enfance là vécue avec l'amour de nos modestes parents qui nous fait dire aujourd'hui qu'à Bab el Oued on vivait heureux...
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Ah ! les odeurs suaves de la rue du Roussillon.
En passant devant chez Angelo les gamins avaient les papilles qui se liquéfiaient et les narines qui se dilataient... Dans ce magasin, créateur du bonheur sucré des enfants, on se régalait à voir les présentations colorées en bleu ou en rose. A Pâques c'était les sujets en chocolat qui envahissait la vitrine et tous les gamins qui passaient collaient leur nez reniflard pour admirer et espérer en manger le jour des Rameaux. Ah là là ! les rameaux de chez Angelo pendus au plafond, on se serait cru dans une grotte préhistorique où le magasin voyait son plafond croulait de stalactites roses pour les filles et bleues pour les garçons.
Tous se disaient " Vivement dimanche au retour des églises St Joseph, St Louis ou St Vincent de Paul, après que le curé ait béni nos rameaux, pour goûter les sujets en sucre ou en chocolat, les pralines, les dragées, les guimauves, les rouleaux de réglisse, les petits sachets de bibérine et aussi n'oublions pas l'orange confite.
C'est cette enfance là vécue avec l'amour de nos modestes parents qui nous fait dire aujourd'hui qu'à Bab el Oued on vivait heureux...
Le : 12/09/2023 18:10
Hubert Zakine
ALGER DES JOURS HEUREUX DE HUBERT ZAKINE.
Putain, qu’est-ce que j’étais heureux ! Sans argent mais avec des noyaux, une toupie ou une cariole.
Et le fin du fin, quand on pouvait se payer une place au Marignan, au Majestic ou au Plaza, (j’aurais pu citer tous les cinémas d’Alger mais j’ai pitié de vous), le roi, il était pas notre cousin. A présent, même si l’argent, c’est plus un problème pour moi, aouah, les amis ou les copains, yen a plus bezef pour me rendre belle, la vie. Plus de Roland, de Jacky, d’Alain, de Capo, de Victor et de Jacky, ils sont tous devenus grands ou ils sont morts !
Raïeb de nous ! Zarmah, on est grands ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre d’être grands si nos amis sont à Miami, Jerusalem et Paris, si loin de notre affection. L’amitié du pied noir elle se décline avec ce slogan : A LA VIE, A LA MORT. Et moi, j’ajoute :A L’AMOUR. Et surtout, ne vous amusez pas à jouer les tapettes, les tarjettes et compagnie. Je parle de l’amour fraternel, têtes de couillons.
Nous, dès qu’on avait des poils aux pattes, rien qu’on pensait aux filles. Les tétés, ça nous suffisait. Pour le reste, on préférait les jeux de l’enfance. Et surtout le foot avec l’ASSE et le Gallia d’une part et les matches inter-quartiers. Le bonheur quoi !
Jamais vous vous êtes demandé pour quelle raison, le pied noir il est nostalgique. Eh bien, c’est pour tout ça. Pour les amitiés perdues et la solitude qui nous emprisonne, pour les familles écartelées aux quatre vents de l’affection, pour la terre natale et les cimetières abandonnés à la folie des hommes, pour nos vieux et l’histoire de leur épopée devenue inutile après 132 ans de présence française. Comment ne pas en vouloir à la France et les français qui font des ronds de jambes aux Algériens qui osent revendiquer la repentance. Quelle repentance ? Et puis quoi encore. La France, non seulement elle a donné un nom à un pays qui n’existait pas, elle a fait pousser des vergers où il n’y avait que des pierres et en plus ils demandent la repentance.....et mon cul c’est du poulet ?
Pardon manman, mais ils m’énervent trop avec leur exigence. Non, seulement, on est partis une main devant et une main derrière à cause de la grande Zohra, mais en prime, on leur a découvert le pétrole. Et la France, elle a rien trouvé de mieux que de se ruiner en leur achetant l’or noir d’Hassi Messaoud. Bouh, bouh et bouh!
Tous les grands soldats d’antan doivent se retourner dans leurs tombes en constatant les poules mouillées d’aujourd’hui. Les Delattre de Tassigny, les Foch, les Juin,et tous les autres de Bigeard à Salan, en passant par Auboynaud, Jouhaud, Challe et Zeller......
Allez mieux j’arrête ou j’attrappe la crise cardiaque.
Mieux j’écris ma ville, mon quartier, ma rue Thuillier, mon Padovani, mon jardin Guillemin et ma famille à laquelle je joins mes amis qui ont accompagné mon enfance et mon adolescence avant la débandade de 62. Après mes études chaotiques, j’ai passé mon BEPC ou plutôt mon demi-BEPC. En effet, le deuxième jour, une patrouille de zouaves a arrêté le bus de cours sur le chemin du lycée Gauthier où avait lieu l’examen. Et fouille, et fouille, et cherche le pistolet, la grenade, la bombe atomique. Total, nul fellagha, nul bandit, nul zorro ......conséquence, on est arrivé en retard et le concierge nous a tapé une olive en nous interdisant d’entrer dans l’établissement. Et re-conséquence, le BEPC il est resté au stade des intentions pour six éléves de Bab El Oued. Si on était un de plus, on aurait joué les sept mercenaires et les zouaves, on en aurait fait de la chipolata. Ma mère, stoïque comme jamais, elle a pas tapé le coup de sang parce que tout ça, tu montes, tu descends, c’était la faute à la grande Zohra.
-De Gaulle y veut pas que tu sois docteur, tant pis pour les malades.
Y a pas, ma mère et la fatalité, c’est une histoire d’amour. Tout c’est à cause de la fatalité ! Comme tata Rose, qu’elle connait la fatalité comme sa poche. Ya pas, la casbah judéoarabe, ça a marqué ma famille, hein ! Purée, cette casbah, dé !
Elles en parlent comme si c’était le paradis. A savoir depuis combien d’années ou de générations, les Duran d’Alger habitent la rue Marengo. Ah, les beignets arabes et le zalabias, rien d’en parler, je redeviens petit garçon.
Mais attention, la casbah, c’est bien mais Bab El Oued, c’est pas comparable. Le plus beau quartier du monde avec de 80000à 100000 habitants, des marchés, les lycées, des collèges, des cinémas, une piscine olympique et par dessus tout, des cafés en pagaille où les amis boiventdes verres d’anisette et de rigolade jusqu’à plus soif.
Vous avez remarqué chers lecteurs que mes sujets partent dans tous les sens. J’adore remplir des pages et des pages pour évoquer mes souvenirs qui se bousculent dans ma mémoire. Ma jeunesse au jardin Guillemin, à Padovani, aux horizons bleus ou dans la forêt des Eucalyptus qui embaumait tout le quartier. On tailladait dans l’écorce des arbres un semblant de cigarette que l’on fumait et avoir l’impression d’être des grands. Heureux temps d’une jeunesse vagabonde qui ne coutait pas un centime à nos parents mais prouvait notre débrouillardise.
ALGER DES JOURS HEUREUX DE HUBERT ZAKINE.
Putain, qu’est-ce que j’étais heureux ! Sans argent mais avec des noyaux, une toupie ou une cariole.
Et le fin du fin, quand on pouvait se payer une place au Marignan, au Majestic ou au Plaza, (j’aurais pu citer tous les cinémas d’Alger mais j’ai pitié de vous), le roi, il était pas notre cousin. A présent, même si l’argent, c’est plus un problème pour moi, aouah, les amis ou les copains, yen a plus bezef pour me rendre belle, la vie. Plus de Roland, de Jacky, d’Alain, de Capo, de Victor et de Jacky, ils sont tous devenus grands ou ils sont morts !
Raïeb de nous ! Zarmah, on est grands ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre d’être grands si nos amis sont à Miami, Jerusalem et Paris, si loin de notre affection. L’amitié du pied noir elle se décline avec ce slogan : A LA VIE, A LA MORT. Et moi, j’ajoute :A L’AMOUR. Et surtout, ne vous amusez pas à jouer les tapettes, les tarjettes et compagnie. Je parle de l’amour fraternel, têtes de couillons.
Nous, dès qu’on avait des poils aux pattes, rien qu’on pensait aux filles. Les tétés, ça nous suffisait. Pour le reste, on préférait les jeux de l’enfance. Et surtout le foot avec l’ASSE et le Gallia d’une part et les matches inter-quartiers. Le bonheur quoi !
Jamais vous vous êtes demandé pour quelle raison, le pied noir il est nostalgique. Eh bien, c’est pour tout ça. Pour les amitiés perdues et la solitude qui nous emprisonne, pour les familles écartelées aux quatre vents de l’affection, pour la terre natale et les cimetières abandonnés à la folie des hommes, pour nos vieux et l’histoire de leur épopée devenue inutile après 132 ans de présence française. Comment ne pas en vouloir à la France et les français qui font des ronds de jambes aux Algériens qui osent revendiquer la repentance. Quelle repentance ? Et puis quoi encore. La France, non seulement elle a donné un nom à un pays qui n’existait pas, elle a fait pousser des vergers où il n’y avait que des pierres et en plus ils demandent la repentance.....et mon cul c’est du poulet ?
Pardon manman, mais ils m’énervent trop avec leur exigence. Non, seulement, on est partis une main devant et une main derrière à cause de la grande Zohra, mais en prime, on leur a découvert le pétrole. Et la France, elle a rien trouvé de mieux que de se ruiner en leur achetant l’or noir d’Hassi Messaoud. Bouh, bouh et bouh!
Tous les grands soldats d’antan doivent se retourner dans leurs tombes en constatant les poules mouillées d’aujourd’hui. Les Delattre de Tassigny, les Foch, les Juin,et tous les autres de Bigeard à Salan, en passant par Auboynaud, Jouhaud, Challe et Zeller......
Allez mieux j’arrête ou j’attrappe la crise cardiaque.
Mieux j’écris ma ville, mon quartier, ma rue Thuillier, mon Padovani, mon jardin Guillemin et ma famille à laquelle je joins mes amis qui ont accompagné mon enfance et mon adolescence avant la débandade de 62. Après mes études chaotiques, j’ai passé mon BEPC ou plutôt mon demi-BEPC. En effet, le deuxième jour, une patrouille de zouaves a arrêté le bus de cours sur le chemin du lycée Gauthier où avait lieu l’examen. Et fouille, et fouille, et cherche le pistolet, la grenade, la bombe atomique. Total, nul fellagha, nul bandit, nul zorro ......conséquence, on est arrivé en retard et le concierge nous a tapé une olive en nous interdisant d’entrer dans l’établissement. Et re-conséquence, le BEPC il est resté au stade des intentions pour six éléves de Bab El Oued. Si on était un de plus, on aurait joué les sept mercenaires et les zouaves, on en aurait fait de la chipolata. Ma mère, stoïque comme jamais, elle a pas tapé le coup de sang parce que tout ça, tu montes, tu descends, c’était la faute à la grande Zohra.
-De Gaulle y veut pas que tu sois docteur, tant pis pour les malades.
Y a pas, ma mère et la fatalité, c’est une histoire d’amour. Tout c’est à cause de la fatalité ! Comme tata Rose, qu’elle connait la fatalité comme sa poche. Ya pas, la casbah judéoarabe, ça a marqué ma famille, hein ! Purée, cette casbah, dé !
Elles en parlent comme si c’était le paradis. A savoir depuis combien d’années ou de générations, les Duran d’Alger habitent la rue Marengo. Ah, les beignets arabes et le zalabias, rien d’en parler, je redeviens petit garçon.
Mais attention, la casbah, c’est bien mais Bab El Oued, c’est pas comparable. Le plus beau quartier du monde avec de 80000à 100000 habitants, des marchés, les lycées, des collèges, des cinémas, une piscine olympique et par dessus tout, des cafés en pagaille où les amis boiventdes verres d’anisette et de rigolade jusqu’à plus soif.
Vous avez remarqué chers lecteurs que mes sujets partent dans tous les sens. J’adore remplir des pages et des pages pour évoquer mes souvenirs qui se bousculent dans ma mémoire. Ma jeunesse au jardin Guillemin, à Padovani, aux horizons bleus ou dans la forêt des Eucalyptus qui embaumait tout le quartier. On tailladait dans l’écorce des arbres un semblant de cigarette que l’on fumait et avoir l’impression d’être des grands. Heureux temps d’une jeunesse vagabonde qui ne coutait pas un centime à nos parents mais prouvait notre débrouillardise.
Le : 12/09/2023 17:58
Bonjour à Tous et toutes .
Rapatrie en 62,à Marseille, je recherche mon collègue Albagnac christian.
Avant de quitter ce monde j'aimerai avoir des nouvelles de lui et de sa famille.
Je vous remercie.
Cordialement Pierre
Rapatrie en 62,à Marseille, je recherche mon collègue Albagnac christian.
Avant de quitter ce monde j'aimerai avoir des nouvelles de lui et de sa famille.
Je vous remercie.
Cordialement Pierre
Le : 11/09/2023 14:19
André Trives Auteur
Les grandes vacances à BAB EL OUED...
« Souvenir quand tu nous tiens ! »
1950...L’été nous confiait au père soleil et à notre mère méditerranée durant trois mois. Chaque jour, l'allégresse collective et le ''ventre de rigolade'' partagés entre copains nous attendaient ''en bas la rue''. Pour supporter la chaleur étouffante des canicules, la nature nous avait offert des ''fabriques de bonheur'' à quelques pas de la maison : aller se baigner dans les calanques et les plages qui s'enfilaient comme des perles entre Bab el Oued et Saint Eugène. On s'y rendait sous un soleil ardent par le boulevard dominant la mer, la chambre à air autour du cou, en ''cuissette'', torse et pieds nus. Dès le plus jeune âge, les fées du quartier avaient initié les jeux d'eau d'été en offrant aux gamins les bassins de la buanderie situés à la terrasse de l'immeuble. Pour accéder à ce bonheur providentiel, il suffisait de grimper les escaliers.
Trois mois à jouer et à rire dans des lieux paradisiaques à proximité de la maison, sans que cela ne coûte un centime aux parents. Les coutumes apprises de leurs aînés, des faiseurs de rêves, leur apprenaient comment voyager au bout du monde sans jamais quitter le quartier. Ainsi, chaque génération retrouvait le temps des grandes vacances des plaisirs qui avaient pour ressort l'amitié.
Impossible de déroger aux habitudes. Les gamins prenaient d'assaut en toute liberté des espaces qualifiés de petits paradis. C'était les halls d'entrée, les trottoirs barbouillés de dessins à la craie où se malaxait la ''terre glaise'' jusqu'à la tombée de la nuit. Sur les terrains encore vagues se déroulaient les parties de billes (à ''tuisse'') ou de noyaux d'abricots (à ''seven''). Le jeu des ''déraillés'' (capsules de soda) captivait les enfants au moment du Tour de France. Dans ces batailles, le sentiment qui prédominait était d'être le premier, de gagner !
Les placettes devenaient le temps d'un match de foot, le Parc des Princes ou le Maracana ; durant le match chacun s'identifiait à une vedette de l'époque, qu'elle soit de Reims, de Madrid ou de la séléçao du Brésil. Tout concourrait à ce que le rêve devienne réalité.
À l'adolescence, les petits, devenus grands, partaient en bande pour une journée de plage entre Padovani et le Parc aux Huîtres. Une mer tiède et d'un bleu translucide les attendait à l'Éden, au Petit Bassin ou aux Deux Chameaux.
La vie sociale du quartier ne permettait pas les dépenses inutiles et se limitait aux besoins essentiels. Au passage du marchand de guimauve, les enfants jouant dans la rue interpellaient leur mère sortie sur le balcon afin d'avoir une petite pièce pour s'offrir la friandise et la réponse fusait sans équivoque : « Mon fils, la banque elle est fermée! »
Aussi, pour avoir du plaisir à bon marché , ils avaient dû inventer des jeux à partir de matériaux destinés à la poubelle. Une véritable passion était née avec toutes ces inventions d'enfants : ils jouaient avec les noyaux d'abricots , aux ''tchappes'' avec des cartelettes de boites d'allumettes, aux ''déraillés'' ou à ''tuisse'' avec les billes, à la ''coca'' avec de la glaise. La ''guitane'' servait à propulser la toupie devenue ''toupie de compétition'' après avoir remplacé la pointe métallique par un ''gangui'' acéré permettant ''d'exploser'' celle du concurrent.
Le temps s'écoulait avec le besoin de vouloir toujours être le vainqueur: gagner au carré arabe, à la marelle, à la corde à sauter, à mère-que-veux-tu, à ''fanfan vinga'', à tu l'as, à chat perché. L'esprit inventif n'avait pas de limites ; à l'aide de planches et de roulements à billes récupérés dans la boîte à ordures du menuisier et du mécanicien, les enfants fabriquaient une carriole ou une trottinette destinée aux courses organisées dans les rues en pente. Le ''canoutte'' (sarbacane réalisée dans le plumet du roseau) et le ''taouète'' (lance-pierres taillé dans le Y d'une branche de bois dur), permettaient aux bandes rivales des quartiers de rejouer la guerre des boutons (''la guarréra'').
Bab el Oued, c'était un cirque permanent dédié à la joie des enfants. Tous les objets de leurs jeux, sauf le vélo et les patins à roulettes, provenaient de la récupération et sortaient de leurs mains. Cette imagination productive offrait à tous ces jeunes de familles modestes, la foire aux rêves la plus extraordinaire que le monde des enfants pouvait réaliser. Une passion qui se transmettait comme un patrimoine de génération en génération.
Ces jeux d'enfants sans bourse délié, dédiés à donner du plaisir et à entretenir l'amitié ont complètement disparu pour faire place à l'individualisme égoïste. Ils se conçoivent désormais comme un produit marchand.
Les grandes vacances à BAB EL OUED...
« Souvenir quand tu nous tiens ! »
1950...L’été nous confiait au père soleil et à notre mère méditerranée durant trois mois. Chaque jour, l'allégresse collective et le ''ventre de rigolade'' partagés entre copains nous attendaient ''en bas la rue''. Pour supporter la chaleur étouffante des canicules, la nature nous avait offert des ''fabriques de bonheur'' à quelques pas de la maison : aller se baigner dans les calanques et les plages qui s'enfilaient comme des perles entre Bab el Oued et Saint Eugène. On s'y rendait sous un soleil ardent par le boulevard dominant la mer, la chambre à air autour du cou, en ''cuissette'', torse et pieds nus. Dès le plus jeune âge, les fées du quartier avaient initié les jeux d'eau d'été en offrant aux gamins les bassins de la buanderie situés à la terrasse de l'immeuble. Pour accéder à ce bonheur providentiel, il suffisait de grimper les escaliers.
Trois mois à jouer et à rire dans des lieux paradisiaques à proximité de la maison, sans que cela ne coûte un centime aux parents. Les coutumes apprises de leurs aînés, des faiseurs de rêves, leur apprenaient comment voyager au bout du monde sans jamais quitter le quartier. Ainsi, chaque génération retrouvait le temps des grandes vacances des plaisirs qui avaient pour ressort l'amitié.
Impossible de déroger aux habitudes. Les gamins prenaient d'assaut en toute liberté des espaces qualifiés de petits paradis. C'était les halls d'entrée, les trottoirs barbouillés de dessins à la craie où se malaxait la ''terre glaise'' jusqu'à la tombée de la nuit. Sur les terrains encore vagues se déroulaient les parties de billes (à ''tuisse'') ou de noyaux d'abricots (à ''seven''). Le jeu des ''déraillés'' (capsules de soda) captivait les enfants au moment du Tour de France. Dans ces batailles, le sentiment qui prédominait était d'être le premier, de gagner !
Les placettes devenaient le temps d'un match de foot, le Parc des Princes ou le Maracana ; durant le match chacun s'identifiait à une vedette de l'époque, qu'elle soit de Reims, de Madrid ou de la séléçao du Brésil. Tout concourrait à ce que le rêve devienne réalité.
À l'adolescence, les petits, devenus grands, partaient en bande pour une journée de plage entre Padovani et le Parc aux Huîtres. Une mer tiède et d'un bleu translucide les attendait à l'Éden, au Petit Bassin ou aux Deux Chameaux.
La vie sociale du quartier ne permettait pas les dépenses inutiles et se limitait aux besoins essentiels. Au passage du marchand de guimauve, les enfants jouant dans la rue interpellaient leur mère sortie sur le balcon afin d'avoir une petite pièce pour s'offrir la friandise et la réponse fusait sans équivoque : « Mon fils, la banque elle est fermée! »
Aussi, pour avoir du plaisir à bon marché , ils avaient dû inventer des jeux à partir de matériaux destinés à la poubelle. Une véritable passion était née avec toutes ces inventions d'enfants : ils jouaient avec les noyaux d'abricots , aux ''tchappes'' avec des cartelettes de boites d'allumettes, aux ''déraillés'' ou à ''tuisse'' avec les billes, à la ''coca'' avec de la glaise. La ''guitane'' servait à propulser la toupie devenue ''toupie de compétition'' après avoir remplacé la pointe métallique par un ''gangui'' acéré permettant ''d'exploser'' celle du concurrent.
Le temps s'écoulait avec le besoin de vouloir toujours être le vainqueur: gagner au carré arabe, à la marelle, à la corde à sauter, à mère-que-veux-tu, à ''fanfan vinga'', à tu l'as, à chat perché. L'esprit inventif n'avait pas de limites ; à l'aide de planches et de roulements à billes récupérés dans la boîte à ordures du menuisier et du mécanicien, les enfants fabriquaient une carriole ou une trottinette destinée aux courses organisées dans les rues en pente. Le ''canoutte'' (sarbacane réalisée dans le plumet du roseau) et le ''taouète'' (lance-pierres taillé dans le Y d'une branche de bois dur), permettaient aux bandes rivales des quartiers de rejouer la guerre des boutons (''la guarréra'').
Bab el Oued, c'était un cirque permanent dédié à la joie des enfants. Tous les objets de leurs jeux, sauf le vélo et les patins à roulettes, provenaient de la récupération et sortaient de leurs mains. Cette imagination productive offrait à tous ces jeunes de familles modestes, la foire aux rêves la plus extraordinaire que le monde des enfants pouvait réaliser. Une passion qui se transmettait comme un patrimoine de génération en génération.
Ces jeux d'enfants sans bourse délié, dédiés à donner du plaisir et à entretenir l'amitié ont complètement disparu pour faire place à l'individualisme égoïste. Ils se conçoivent désormais comme un produit marchand.
Le : 09/09/2023 14:01
Cher monsieur oualikene,mon message vouler dire pour la communauté pieds noir que j'apprécie chaleureusement leur nostalgie pour notre quartiers bab el Oued, quand partagent presque les mêmes coutumes issu d'un patrimoine bilateraile lointain méditteranéen,mais leurs départ en fuyant leurs biens ainsi leurs existence..me laisse et me confirmé que une mauvaise cohabitation régnait depuis avec les autochtones, pour finir avec un dicton populaire qui dit ''louage divine à celui qu'est parti, laissant derrière lui au moins les miettes.'' fin de citation.
Le : 08/09/2023 11:49
Message pour Fouzi en quel année etes vous ne je suis sur que vous n'avez pas connu notre quartier de Bab El Oued vous êtes sûrement de la génération qui l'ont habite après 62. J'ai beau essayer de comprendre votre message je l'ai lu et relu il y a comme une contradiction entre votre premier message et le second. ( Par la même occasion message pour Liliane Domenech )<< Ma chère amie Liliane j'ai perdu tout tes coordonnées fais moi un message en privé. Merci
Le : 08/09/2023 09:52
Il y'avait une opportunité perdu à jamais laissant derrière chacun de vous que des remords ...malheureusement..!
Le : 07/09/2023 23:34
J'aJ'ai habite toujours à notre cher Bab el Oued quoique ce sois on'est attachés à cette ville batis par les pionniers européens pour qu'ils vivent et Co habitent avec les autochtones, que nos ancêtres, dont leurs sacrifices nous laisses très attachés mère patrie
Le : 06/09/2023 05:53
IL ETAIT UNE FOIS BAB EL OUED
CHAPITRE QUATRIEME M¼URS ET TRADITIONS
LES CIMETIERES
Si le cimetière de BONE, envie de mourir y te donne, la situation privilégiée des cimetières de Saint-Eugène où reposent la majorité des enfants de Bab El Oued garde un pouvoir évocateur de séduction voire d’attraction qui demeure omniprésent malgré l’espace et le temps, malgré cette Méditerranée, frontière naturelle aux multiples réminiscences, oiseau voyageur qui porte sur ses ailes déployées la prière de tous les défunts du faubourg.
Coincé entre la colline verdoyante qui s’envole vers Notre Dame d’Afrique et l’azur ondoyant, bordé de cyprès et de plantes odoriférantes, baigné d’une lumière cristalline réfléchie par la transparence de l’air et l’argent de la mer, ce temple de sérénité, cette enclave de solitude où dorment les dernières sentinelles de la présence française sur cette terre d’Islam fut l’objet d’âpres négociations entre les autorités françaises et les représentants religieux des communautés chrétienne et israélite d’Alger.
En 1861, lors de son voyage en Algérie, l’impératrice EUGENIE se plaignit du manque d’ombre en ce pays. En 1865, NAPOLEON III dessina lui-même les trouées du Boulevard LAFFERIERE et du boulevard Général FARRE pour y aménager des jardins. Si LAFFERIERE ne posa aucun problème, la percée qui aboutissait aux Bains des Familles délogea les anciens cimetières de l’ESPLANADE. Après maintes discussions qui furent autant de confrontations, les autorités religieuses acceptèrent le projet qui vit le jour en 1880 à Saint-Eugène, proche banlieue d’Alger, limitrophe de Bab El Oued.
Au temps de la Régence d’Alger, les cimetières s’étendaient hors les murs de la citadelle. Les familles éplorées offraient aux suppliciés juifs et chrétiens, aussitôt la triste besogne du bourreau achevée, une sépulture décente lorsqu’elles en avaient les moyens. Majoritaires, les tombes communes jalonnaient l’espace situé entre la porte de Bab El Oued et la campagne environnante, entre le futur lycée BUGEAUD et l’Esplanade NELSON. Au-delà, les fours à chaux, les briqueteries et les fondouks mêlaient leurs fumées âcres aux incinérations des bûchers.
/////
Les deux cimetières, objet de dévotion et de prière, rayonnent de lumière et de propreté. Les allées parfumées de senteurs de pins et d’algues marines, impeccablement ordonnancées aèrent le regard des visiteurs sur le miroir argenté de l’azur.
Déposée à l’angle de chaque tombe, une lavette à l’intérieur d’un petit sceau déclenche le rite immuable du nettoyage systématique des caveaux. Car l’Algérie pleure ses morts à la façon méditerranéenne, avec faste et contrition. Les juifs chaque jour de Rosh Hodesh, dernier vendredi du mois hébraïque et les chrétiens rentrent de concert à Bab El Oued, échangeant impressions sur l’absence de l’être cher, et la vie reprenant ses droits, nouvelles de la famille et du voisinage.
Le cimetière fait partie intégrante de la vie des gens de ce pays et certains prétendent, même, que les dimanches après-midi, lors des rencontres de football dominicales, le cimetière tout entier se lève lorsque le club local, l’A.S.S.E, marque un but.
Les cimetières, nichés au pied de la colline, et le stade de Saint-Eugène, suspendu entre ciel la mer, renvoient la double image du silence et de l’exubérance, paradoxe de survie d’une communauté ballottée par les vents successifs de l’histoire. Nul cimetière au monde n’inspire plus de respect et de dévotion dus aux défunts et nul stade ne résonne de tant d’exaltation et de fureur. La vie et la mort sont ainsi équitablement honorées.
/////
L’impossibilité de jouir du droit élémentaire d’honorer ses morts le jour de la Toussaint chez les chrétiens, de Rosh Hoddesh dernier vendredi du mois hébraïque ou de l’Asguère, date anniversaire du décès chez les juifs, transperce le c½ur de ces exilés des temps modernes qu’un vent mauvais déposa sur l’autre rive de la Méditerranée un matin de juin 1962.
En l’absence de toute référence au passé, les cimetières d’Algérie abandonnés au souffle violent du sirocco témoignent, pourtant, d’une présence française à laquelle l’Histoire rendra justice un jour ou l’autre. Comme les dernières sentinelles de l’Algérie Française.......
/////
CHAPITRE QUATRIEME M¼URS ET TRADITIONS
LES CIMETIERES
Si le cimetière de BONE, envie de mourir y te donne, la situation privilégiée des cimetières de Saint-Eugène où reposent la majorité des enfants de Bab El Oued garde un pouvoir évocateur de séduction voire d’attraction qui demeure omniprésent malgré l’espace et le temps, malgré cette Méditerranée, frontière naturelle aux multiples réminiscences, oiseau voyageur qui porte sur ses ailes déployées la prière de tous les défunts du faubourg.
Coincé entre la colline verdoyante qui s’envole vers Notre Dame d’Afrique et l’azur ondoyant, bordé de cyprès et de plantes odoriférantes, baigné d’une lumière cristalline réfléchie par la transparence de l’air et l’argent de la mer, ce temple de sérénité, cette enclave de solitude où dorment les dernières sentinelles de la présence française sur cette terre d’Islam fut l’objet d’âpres négociations entre les autorités françaises et les représentants religieux des communautés chrétienne et israélite d’Alger.
En 1861, lors de son voyage en Algérie, l’impératrice EUGENIE se plaignit du manque d’ombre en ce pays. En 1865, NAPOLEON III dessina lui-même les trouées du Boulevard LAFFERIERE et du boulevard Général FARRE pour y aménager des jardins. Si LAFFERIERE ne posa aucun problème, la percée qui aboutissait aux Bains des Familles délogea les anciens cimetières de l’ESPLANADE. Après maintes discussions qui furent autant de confrontations, les autorités religieuses acceptèrent le projet qui vit le jour en 1880 à Saint-Eugène, proche banlieue d’Alger, limitrophe de Bab El Oued.
Au temps de la Régence d’Alger, les cimetières s’étendaient hors les murs de la citadelle. Les familles éplorées offraient aux suppliciés juifs et chrétiens, aussitôt la triste besogne du bourreau achevée, une sépulture décente lorsqu’elles en avaient les moyens. Majoritaires, les tombes communes jalonnaient l’espace situé entre la porte de Bab El Oued et la campagne environnante, entre le futur lycée BUGEAUD et l’Esplanade NELSON. Au-delà, les fours à chaux, les briqueteries et les fondouks mêlaient leurs fumées âcres aux incinérations des bûchers.
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Les deux cimetières, objet de dévotion et de prière, rayonnent de lumière et de propreté. Les allées parfumées de senteurs de pins et d’algues marines, impeccablement ordonnancées aèrent le regard des visiteurs sur le miroir argenté de l’azur.
Déposée à l’angle de chaque tombe, une lavette à l’intérieur d’un petit sceau déclenche le rite immuable du nettoyage systématique des caveaux. Car l’Algérie pleure ses morts à la façon méditerranéenne, avec faste et contrition. Les juifs chaque jour de Rosh Hodesh, dernier vendredi du mois hébraïque et les chrétiens rentrent de concert à Bab El Oued, échangeant impressions sur l’absence de l’être cher, et la vie reprenant ses droits, nouvelles de la famille et du voisinage.
Le cimetière fait partie intégrante de la vie des gens de ce pays et certains prétendent, même, que les dimanches après-midi, lors des rencontres de football dominicales, le cimetière tout entier se lève lorsque le club local, l’A.S.S.E, marque un but.
Les cimetières, nichés au pied de la colline, et le stade de Saint-Eugène, suspendu entre ciel la mer, renvoient la double image du silence et de l’exubérance, paradoxe de survie d’une communauté ballottée par les vents successifs de l’histoire. Nul cimetière au monde n’inspire plus de respect et de dévotion dus aux défunts et nul stade ne résonne de tant d’exaltation et de fureur. La vie et la mort sont ainsi équitablement honorées.
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L’impossibilité de jouir du droit élémentaire d’honorer ses morts le jour de la Toussaint chez les chrétiens, de Rosh Hoddesh dernier vendredi du mois hébraïque ou de l’Asguère, date anniversaire du décès chez les juifs, transperce le c½ur de ces exilés des temps modernes qu’un vent mauvais déposa sur l’autre rive de la Méditerranée un matin de juin 1962.
En l’absence de toute référence au passé, les cimetières d’Algérie abandonnés au souffle violent du sirocco témoignent, pourtant, d’une présence française à laquelle l’Histoire rendra justice un jour ou l’autre. Comme les dernières sentinelles de l’Algérie Française.......
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Le : 04/09/2023 08:12
Raymond SANCHIS
00:04 (il y a 8 heures)
À viviane13150
pages)Bonjour Viviane, si vous le permettez !
J'ai lu avec attention votre demande à laquelle j'ai répondu mais avec une erreur dans l'intitulé de l'adresse Email, d'où peut être le retard à votre demande. Maintenant, si cela ne te vexe pas je préférerais employer la deuxième personne du singulier "TU".
Pour faire court, notre famille SANCHIS est arrivée en Algérie en 1870 et est originaire de CALLOSA D'EN SIERRA, province d'Alicante.
Elle s'est installée dans le faubourg populaire de BAB EL OUED. En ce qui nous concerne, nos familles sont restée longtemps domiciliées au 120 avenue de la bouzaréah, immeuble en face du TRIOLET. Adresse que nous avons dû quitter à l'indépendance..
Pour faire simple, mes Grands- Parents Salvador, SANCHIS marié à Maria-Librada, OLIVER ont eu trois enfants : Adolphe, Bernard---Andrée et Aline.
Mon père Adolphe-Bernard a épousé après guerre Henriette, MAS (Origine Espagnole) et ont habité au 120 même avenue. (Trois enfants : Bernard-Raymond et Marc.
Ma Tante Andrée à épousé Jean ou Jeannot GAIA; ont eu deux enfants : Marie Thérèse et Jean Michel. Lui travaillait comme menuisier à ZARAGOSI. non loin du cimetière MUSULMAN d'EL QUETER;
Mon oncle GAIA avait une s½ur, mais je ne me rappelle plus de son prénom. Par mariage, elle est devenue AMBROSINI et ont eu deux garçons. Ils habitaient au-dessus de chez nous
Les parents de mon oncle GAIA, habitaient notre immeuble au deuxième étage du 120.
Ma tante Aline a épousé Serge DE VERA qui habitaient un ferme à l'écart du village de SAOULA; Ont eu deux enfants Marie-Claude et Thierry.
Voilà Viviane, en espérant que cela puisse l'aider.
Pour ma part, Je suis à la rédaction des mémoires de ma famille et de notre vie en Algérie (269 pages) , pour que notre passée en Algérie ne reste pas d'en l'oublie auprès de notre descendance.
J'espère que cela va pouvoir t'aider ? Surtout fait le moi savoir !
Cordialement Raymond SANCHIS