pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 17:58

Hier 1° octobre 1951, c'était la rentrée des classes à Bab el Oued. J'ai quitté la maison du 4 rue des moulins, habillé sur mon 31, sous les recommandations protectrices de ma mère ponctué par un baiser d'adieu qui sonnait ma liberté retrouvée. J'ai remonté la rue d'un pas précipité portant le cartable encore allégé de l'an dernier; "il fera bien encore une année " m'avait rappelé mon père. Les commerces de la rue étaient ouverts et mon sourire renouvelé saluait les voisins qui m'avaient vu naître dans le magasin de vins de mes parents 10 ans auparavant. Il y avait Slimane et Omar les charbonniers, Abdel le restaurateur qui embaumait la rue dès 7 h en préparant sa loubia, Tolsa le chemisier, Vidal le chausseur, Mutti le coiffeur, les clients attablés au café de l'Etoile Blanche en dégustant un thé à la menthe, le laitier Nia et son petit lait apprécié des amateurs de l'aigre-doux, la boulangerie Garcia qui servait la calentita coulante dans un petit pain à 10 centimes avec brûlures de la bouche garanties,Morali le marchand de vêtements, Cohen l'épicier, et bien d'autres qui alimentaient les vitrines alléchantes de leur boutique.
A l'angle du marché, un jardin d'odeurs et de couleurs qui ressemble à une ruche d'abeilles au travail, j'ai accéléré le pas en empruntant la rue de Chateaudun, j'ai plaisanté avec Loukhal, le fils du marchand de poules avec qui je joue au foot dans l'équipe minime du Sporting. Enfin tout au bout, la Place Lelièvre avec son kiosque à musique surmonté d'un palmier donnant des cocosses sucrés jaunes orangés, m'a fait saliver de bonheur à l'idée des retrouvailles qui marquaient ce jour de rentrée.
Retrouver son école, sa classe, c'est retrouver l'école et la classe qu'avaient fréquenté nos parents. Retrouver les maîtres, c'est retrouver les enseignants de nos ainés. Retrouver les copains, c'est retrouver les parties de rigolade de l'année précédente.
Hier, pour cause de premier jour de rentrée, la place Lelièvre était calme; mais chacun pensait déjà à la saison des jeux qui enthousiasmerait l'école et le quartier au cours de l'année. Les parents présents calmaient leur progéniture, la partie de foot sera pour demain. Produit de l'imagination féconde de générations d'enfants, les jeux se calquaient sur les saisons avec des règles établies acceptées par tous et revenaient chaque année à la même période avec un mimétisme collectif ahurissant.
Dans toutes les écoles, dans toutes les rues, sur toutes les places, sur tous les trottoirs, dans toutes les cours d'immeubles de Bab el Oued, le quartier comptabilisera encore cette année des tonnes de noyaux d'abricot pour jouer au tas, des tonnes d'osselets de gigot, des tonnes de figurines de boîte d'allumettes pour jouer aux tchappes, des tonnes de balles fabriquées en chiffon ou en papier mouillé compactées d'une ficelle, pour jouer au foot, des roues de vélo usagées servant de cerceau, des carrioles bricolées de vieilles planches et dévalant les pentes sur leurs roulements à bille, des canouttes en roseau servant de sarbacane, des taouettes pour chasser les oiseaux, le jeu de la galette et du couteau, les capsules de sodas pour jouer aux déraillés, les sacs de billes pour jouer à tuisse, la terre glaise pour jouer à la coca, les toupies avec un gangui renforcé, le jeu du carré arabe, les 5 roseaux pour jouer au mikado, fanfan vingua pour les garçons, mère que veux-tu et la marelle pour les filles. Sans parler du jeu que les garçons proposent au filles: jouer au docteur. On peut dire que Bab el Oued possède la plus grande faculté de médecine en la matière.
En ce premier jour de classe, le rituel de chez "Coco et Riri" n'a pas changé. Une meute d'enfant harcelant les comptoirs du magasin et s'égosillant pour acheter juste avant d'entrer en classe: "Msieur une biberine", "Msieur un caramel Fausta", "Msieur un globo",
"Msieur un bonbon à 1 centime". Le tout s'ajoutant au tintamarre des pingfoots de l'arrière salle, on a l'impression d'une révolution mexicaine.
La cloche a sonné et Mr Nadal s'est pointé sur le parvis tout en tirant des bouffées de sa pipe légendaire pour calmer l'ardeur des enfants et faire respecter le tableau d'honneur des instituteurs morts pour la France situé dans le corridor d'entrée. L'appel s'est effectué dans la cour sous les panneaux de basket tandis qu'au premier étage, les cours complémentaires qui attisent notre curiosité, se sont alignés le long des classes. J'ai été dirigé dans la classe de Mr Foletti qui avait été le maître de mon frère Jean Claude et ma joie a été immense de constater l'équipe de copain qui m'accompagnait.
La journée est vite passée, un peu guindé dans mes vêtements et chaussures neufs. La sortie s'est faite dans l'alégresse de la liberté retrouvée. Avec la liste des fournitures il ne fallait pas perdre de temps: Bloger, Delacaze ou Réveil avenue de la Marne ont vite été pris d'assaut par des milliers de parents.
Après avoir recouvert les livres et les cahiers de papier bleu, puis écris mon nom sur les étiquettes à la plume sergent major, je me suis endormi en pensant à cette vie scolaire merveilleuse qui allait durer jusqu'au prochaines vacances.

 

De : michele ex benazaEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 17:42

a antoine
quelle emotion et quelle joie d'avoir enfin decouvert un ancien pn de babel oued qui a rappele le salon de coiffure d'antoine festa....depuis tant de temps que j'attendais cette nouvelle....et pour cause mon papa {que d...repose son ame}a travaille chez lui pendant des annees.il etait connu sur son prenom charlot...il etait tres connu et surtout aupres de la communautee juive car a chaque bar mitsva{communion}on lui demandait de venir couper les cheveux a toute la famille...quels beaux souvenirs j'etais gosse mais il me prenait avec lui.nous habitions a saint eugene.
milles mercis antoine.

 

De : MOMOEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 17:03


MERZAK ,

Tu as oublié dans ton fief , les Ets Vve Bertomieu fabricant les cigarettes Camélia Sport angle Avenue Malakoff et Bd de Champagne .

Pour ce qui concerne la brillantine avant que ne vienne Pento , il y avait Roja( bouteille bleue ou jaune de Forvil) , il y avait aussi en eau de cologne et de toilette :
5 Fleurs , Soir de Paris , Cuir de Russie, Pompeia , Habanita et naturellement Ploum Ploum , voyons !!! Je crois que c'était Zouai de la Place Lelièvre le fabricant ou dépositaire.

Qui se souvient aussi de l'accordéoniste aveugle qui vendait avec sa femme des partitions des "tubes" de l'époque à l'angle de Chetrit du Splendid Photo et de notre magasin , quand ils n'étaient de faction en face à l'angle de la pharmacie chez Marcel .
" je me souviens du "Facteur de Santa Cruz qui apparaissait à l'horizon et qui disait : Ohé les muchachos, j'apporte le courrier!!!"
N'est ce pas Jean Lou et toi Gisèle ?

A+ MOMO

 

De : sauveurEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 14:59

Au Cours Complémentaire Place LELIEVRE
je me souviens
de MASSE Directeur
GERMAIN, prof de mathématiques
SIMON ,prof de Français à l'ironie malicieuse
D'une dame professeur de dessin
de l'atelier de reliure
de PIEGTS,professeur d'Arabe Algerien,on apprenait cette langue dans le SOUALAH imprimé à Alger à la Typo Litho
Rares etaient à Alger,les imprimeries imprimant des livres scolaires:BACONNIER et la Maison des Livres (haut rue Dumont d'Urville-debut rue d'Isly et rue Martin.....)

 

De : such MichelEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 14:11

mes oncles jouaient (tambour et clairon) à l'Elan de BEO et à l'Etoile... Si des photos arrivaient sur le site...
michel

 

De : Antoine BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 14:00

A l'angle de la rue des Moulins et de l'avanue des Consulats, face au bar "Au Roi des Escargots", se trouvait le magasin PROSPER qui vendait des draps, couvertures, tissus, etc...Un peu plus haut, l'électricien VICIENT. Presqu'en face, le bar HENRI, racheté par "Zouazou" Pétrosino, ancien scaphandrier et gardien de but hand-ball à l'Olympic de Babeloued. Et bien sûr à côté, la famause quincaillerie DARMON? (à me confirmer, merci) où on s'émerveillait de toutes ces marchandises de bricolage...Et pour faire le tour des magasins autour de la fontaine, la chemiserie SULTAN, le marchand de vins OLIVER, le coiffeur Antoine PAPPALARDO, le glacier" LA PRINCESSE", le Bar" L'OLYMPIC". En face, un autre bar (dont je ne me rappelle plus le nom), le coiffeur Antoine FESTA(que d'Antoine, n'est-ce pas?), un autre bar, la droguerie DRIGUES? et la rue du Roussillon, maintes fois évoquée pour sa pâtisserie "AU PETIT FOUR" en sous-sol et appartenant aux frères Romano de la rue Cardinal Verdier, de son petit atelier où on barattait le beurre sous nos yeux..., des volaillers, des épiceries.....
Je me souviens aussi de cette entrée, après Angelot, le marchand de dragées, de cette entrée de maison où on accédait aux sous-sols: c'était là qu'une salle de gymnastique sommaire avait été aménagée. M. Linares acceptait tout le monde et bien des jeunes du quartier ont fait leurs premiers apprentissages ici, à L'ELAN DE BEO. Remontons à la surface et allons vers le marché; Encore un bar. Rien de bien spécial sauf... sauf que là, il y avait toujours des joueurs de belote ou autres jeux de cartes ouais et alors? Et bien parmi eux, il y en avait un qui s'appelait M. CERDAN et il était AVEUGLE....Nous le regardions , incrédules....



 

De : Antoine BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 13:04

A l'angle de la rue des Moulins et de l'avenue des Consulats, face au bar "au Roi de l'escargot"

 

De : sauveurEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 11:46

Au Coin Bd de Provence rue des Messageries il y avait la plomberie zinguerie MIKALEFF

 

De : JeanEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 11:23

Pour Sauveur.
Qui dit "des sommiers à nappage de fils d'acier qui se tendait en serrant des ecrous situés en tête de sommier"
Ces sommiers, c'était Monsieur CRUZE qui les fabriquait.

Qui se souvient du Salon de coiffure"Cité Salon" Manuel Mesquida, Bd de provence, de la Bijouterie El-Baze juste à côté et un peu plus haut, du magasin de sanitaire de Monsieur La Fortune et encore de la menuiserie de Michel Giner, juste en face.

 

De : Antoine BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 05/09/2007 11:23

C'est à cette même fontaine que, plusieurs fois par jour de nombreux musulmans (encore plus pauvres et démunis que nous) venaient consciencieusement faire leurs ablutions.

 

Envoyez un message