pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 
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Liste des messages

De : sauveurEnvoyer un mail

Le : 27/11/2007 11:36

Bonjour
Ce message va paraître incongru apres les emouvants temoignages des participants àla cérémonie de Perpignan
Merci pour nos amis qui recoltent des adresses des commerçants vendant des produits comme chez nous et qui nous les communiquent,qui les partagent

 

De : christiane coppaEnvoyer un mail

Le : 26/11/2007 17:16

Rectification au message de mon ami Henri LAZARO

Les noms sont gravés sur du BRONZE, il y a 2 plaques de marbre avec les inscriptions de 2 écrivain (Jean Brune et Chateaubriand) entre ses 2 plaques il y a une sculpture en BRONZE la même qui a était mise sur le déplilant.

Comme je suis bloquée sur mon timoblog pour mettre les photos, j'attends que Christian ou Sébastien me dépanne.

Bisous

 

De : Henri LAZAROEnvoyer un mail

Le : 26/11/2007 14:18

J'ai trouvé ce témoignage troublant, une pensée pour nos disparus qui y ont cru jusqu'au bout...........

Mur des Disparus : recueillement à Perpignan

Le coeur serré par l'émotion, les plus proches parents de ceux dont le nom a été gravé dans le marbre du Mur des disparus ont laissé libre cours à leur détresse. Après 45 ans de silence, entre pudeur et cri du coeur, ils ont laissé leurs larmes dire ce que les mots sont impuissants à exprimer.

Cher papa. Je me souviendrai toujours de cette journée du 20 juin 1962. J'avais dix ans, tu en avais quarante..."
Cher papa : deux mots simples brisent le silence. Restent suspendus dans l'air, malgré les efforts d'une tramontane prête à les emporter au loin. Ébranlent ces corps jusque-là drapés dans une dignité douloureuse. Et finissent par distordre ces visages, qui s'étaient pourtant promis de rester forts.
L'histoire de ce petit garçon, écrivant à cette ombre qui a pour nom papa, c'est la leur. Celle de leur propre père, de leur mère. De leur grand-père ou de leur femme. De leur oncle, cousine, ami, fiancé. L'histoire de ce bout de leur vie dont ils se sentent amputés... "Nous ne saurons jamais si tu es mort, où, et comment, et si tu as souffert !" La voix se brise derrière le micro. Les larmes débordent des lunettes noires. Et même sous les couvertures de survie, seules taches d'or dans un océan de grisaille, on distingue clairement les reliefs que forment ces mains qui se serrent.
"Je m'étais promis de ne pas pleurer"
"Juin 1962... novembre 1956... avril 1962... printemps 1957... juillet 1962..." La litanie semble ne pas avoir de fin. Noms. Lieux. Dates. Âges. Pris au hasard d'une liste tissée de drames. Évocation de fantômes qui font tressaillir ceux qui n'ont cessé de penser à eux depuis quarante-cinq ans.
Il est temps, semblent dire les sanglots silencieux. Il est temps de pouvoir dire au revoir à autre chose qu'à un souvenir.
Sur son fauteuil, poussé doucement par sa femme, Boris répète, inlassablement. "Pour rien au monde... Pour rien au monde...". Pour rien au monde, il n'aurait manqué ce rendez-vous. Depuis que la maladie lui a fait élire ce fauteuil pour assise permanente, c'est son premier voyage. Un voyage de Lyon à Perpignan, dit-il. Ce qu'il ne dit pas, c'est que son voyage, il le poursuit jusqu'en Algérie, sur la route du souvenir. À l'époque où Boris courait sur d'autres rivages. "Aujourd'hui, j'aurais voulu être sur mes deux jambes. J'aurais dû être sur mes deux jambes", assène-t-il, comme pour dire qu'il s'est passé trop de temps. Josette a passé son doigt sur ce nom. Martinez. Comme pour le graver dans sa chair. Et son doigt s'est mis à trembler. Le tremblement a gagné tout son corps. "Je m'étais promis de ne pas pleurer", articule sa bouche derrière un rideau de larmes. Son père avait l'intention de rester. On lui avait dit qu'il pouvait rester. "Mais ils n'ont pas voulu de lui..." "Aujourd'hui, j'enterre mon père..."
Viviane est pétrifiée. Viviane n'est que larmes. Elle avait 17 ans, le jour où elle a vu son père pour la dernière fois. "Aujourd'hui, j'assiste enfin à son enterrement". Elle voudrait dire autre chose, Viviane la Marseillaise. Elle voudrait dire l'indicible. Et c'est dans un seul souffle qu'elle finit par dire comment sa quête de quarante-deux années a brutalement pris fin : "Le quai d'Orsay a fini par m'envoyer le rapport de la Croix-Rouge, sans un mot d'explication, sans précautions. Froidement. Disant que mon père a été égorgé et jeté dans le four d'un hammam..." Viviane s'écroule dans les bras d'Élise. Des larmes plein les yeux, Elise n'est pas seulement venue soutenir une amie. Élise est venue, comme elle dit, reprendre son identité. "J'avais quatre ans. Avec mon père, c'est mon enfance qu'on a volée. C'est mon identité qu'on a enterrée, pendant quarante-cinq ans ". Élise, elle aussi, a reçu le rapport de la Croix-Rouge. Son père aurait été vu vivant, un mois après sa disparition. "Et qu'est-ce qu'elle a fait pour lui, l'armée ? Hein, qu'est-ce qu'elle a fait ?" Dans ce petit bout de Perpignan, les yeux rougis par trop de larmes le disputent aux colonnes vertébrales raides de trop de pudeur.
Une pudeur que partagent Mohamed et Kader, venus simplement dire merci au nom de tous les harkis sans nom et sans sépulture. "Il ne faut pas oublier qu'on a été oubliés, disent-ils. Les harkis qui ont été honteusement abandonnés, c'étaient nos frères et nos soeurs".
Leurs frères et leurs soeurs. Les pères de Josette, de Viviane, d'Élise. L'oncle de Christiane, qui a disparu en revenant de l'enterrement de sa propre soeur. Les enfants sans parents, et les parents sans passé.
Hier, à Perpignan, les chemins de la douleur ont fini par croiser la longue route du souvenir.

Barbara Gorrand

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 26/11/2007 11:44


J'aimerais passer le bonjour à tous les anciens des Méssageries,de la Consolation,des Baraquements et de Sigwalt,quelle que soit leur position géographique.
Amicalement. Tamene Merzak.

 

De : Autuori AugusteEnvoyer un mail

Le : 26/11/2007 09:12

Merzak, comment pouvoir avec des mots dire ce que mon coeur ressent en te lisant, au travers de ces lignes, c'est toute mon enfance , mon quartier, Sigwalt, qui me souhaites l'anniversaire.
Babelouedement
Auguste

 

De : rose marieEnvoyer un mail

Le : 25/11/2007 20:10

rectificatif au message précédent: il faut lire perdure et non perture

 

De : carmen ripollEnvoyer un mail

Le : 25/11/2007 19:54

ne pas oublier....

nous étions nous aussi à perpignan à l'inauguration de la stéle des disparus français d'algérie (pieds noirs, harkis et militaires français).

quelle émotion ! quelle tristesse aussi..
le chant des africains joué par la légion étrangère et tout le monde chantait.
UN GRAND FRISSON et un retour en arrière.
j'ai eu l'impression pendant quelques instants que nous étions tous en algérie avant 1962

merci au cercle algérianiste de perpignan d'avoir contribué à cette grande manifestation
du souvenir.
vers 18 h dans le silence, nous sommes retournés prier devant la stèle.

Il ne faut pas les oublier, faire réajuster l'histoire, leur histoire, notre histoire.
et prions pour eux.

carmen

 

De : Pierre-Emile BisbalEnvoyer un mail

Le : 25/11/2007 19:14

Dernier jour

C’est la fin de l’année scolaire. Le dernier jour de classe à l’école Lelièvre. Hier, en fin d’après-midi, la maîtresse a choisi un livre dans sa petite bibliothèque à gauche de son bureau, entre l’estrade et le mur. Elle a lu deux histoires qui parlaient du moyen-âge. Ca sent les vacances. Demain, les bons élèves grimperont sur l’estrade pour la cérémonie de la remise des prix.
Ce matin, en arrivant en classe, l’institutrice n’a pas inscrit la traditionnelle phrase de morale au tableau. Nous nous sommes assis et elle nous a dit de sortir tous nos livres de nos casiers et de les poser devant nous. Nous devons enlever les couvertures salies et aller à son bureau à l’appel de notre nom. Elle examine chaque volume un par un et coche sur sa liste. Quand des pages sont griffonnées il faut retourner à sa place et bien tout gommer ! Quand elle constate que le livre est propre on le pose bien correctement sur l’estrade. Un tas pour la lecture, un tas le calcul… etc. Nous avons consacré toute la matinée et le début de l’après-midi à ce travail. Avant de sortir en récréation la maîtresse a dit : « Pour ceux qui ont perdu ou abîmé un ouvrage il y aura une lettre aux parents afin qu’ils remboursent » Elle énonce la sentence tout en désignant une petite pile de livres martyrisés qui ont rendu l’âme et gisent à l’écart des autres.
Après une récréation d’après-midi plus longue qu’à l’habitude, elle nous fait mettre en rang et, comme à chaque fois, tout en ouvrant la salle de classe, elle dit, « A vos places et sans bruit ! ». Malgré l’ordre de garder le silence, les premiers entrants poussent un cri de surprise. Derrière, dans les rangs, ça bouscule un peu pour savoir ce qui ce passe. Sur certains bureaux est posé un objet. Ce sont des affaires confisquées tout au long de l’année scolaire. Giner retrouve son petit couteau pliant rouge. Ce fut la première prise de l’année. Le jour de la rentrée, Giner avait sa belle trousse à trois volets ouverte devant lui. L'enseignante passait dans les rangs et elle a repéré le couteau bien rangé dans son passant à coté des crayons de couleurs. Elle l’a pris, l’a montré en le tenant en l’air et a déclaré. « Aujourd’hui, je confisque, mais sans punition. Demain, si dans une trousse je vois ce genre d’outil, une lame de rasoir ou une lame de taille-crayon dévissée de son support c’est cinquante lignes à signer par les parents ». Nous avons tenu compte de son avertissement. Farid récupère son superbe lance-pierre avec une fourche en bois bien régulière, de l’élastique carré et un solide morceau de cuir pour tenir les projectiles. Sur la poignée, l’écorce est intacte pour assurer une meilleure prise. Farid le portait autour du cou, caché sous sa chemise mais l’institutrice s’en était quand même aperçue. Cette restitution inattendue rappelle à Farid que son grand frère, à qui appartenait l’engin, lui a fichu une sacrée tannée quand il a su que son magnifique « taouette » était perdu corps et bien. Farid affiche sa joie et sa reconnaissance par un « Merci Mademoiselle, ça c’est bien ! » qui lui jaillit du c 1/2 ur. La maîtresse fait celle qui n’a pas entendu cette manière peu orthodoxe de l’interpeller. De table en table nous exhibons nos trophées. Pour ma part je retrouve un petit pistolet noir en tôle emboutie qui éclate des amorces rondes au moyen d’une gâchette argentée. Certains, encouragés par l’ambiance générale, commentent l’événement. Pour calmer le brouhaha naissant l’institutrice frappe trois petits coups secs sur son bureau avec le plat de sa règle. « Vous attendrez d’être dehors pour bavarder. Rangez-moi tout ça dans vos cartables ou je confisque à nouveau ! ». Le calme revient. Nous faisons tout disparaître dans nos sacoches. Ce serait trop bête de tout perdre maintenant. La maîtresse ouvre un nouveau livre de contes et légendes. Cette fois elle nous lit des textes sur l’Auvergne. Il est question de pont, de chien et de diable. L’après-midi s’achève.. Sur nos pupitres vides nous avons posés nos cartables, avec, dedans, comme des petits cadeaux, les restitutions de Mademoiselle Martin. Dans quelques instants la sonnerie va retentir et nous quitterons notre classe pour la dernière fois. Les grandes vacances sont à la porte de l’école. La placette nous appelle. Nos jeux nous attendent. Nous patientons. Pendant ces ultimes secondes, règne un silence que nous savourons tous. Nous vivons dans le calme les derniers instants de cette année scolaire. A la rentrée prochaine, au cours élémentaire deuxième année, tout sera différent.

 

De : rose marieEnvoyer un mail

Le : 25/11/2007 18:44

Que d'émotion aujourd'hui pour des milliers de Pieds Noirs qui n'ont pas oublié ou plutôt occulté les terribles enlèvements de nos compatriotes, apres la signature des accords d'Evian. Bravo à ceux qui ont contribué à l'édification de ce mur des disparus.Bravo aux dirigeants et aux adhérents du cercle algérianiste pour l'organisation d'une telle manifestation. Cela fait chaud au coeur de constater que la mémoire perture. Saurons nous un jour ce que sont devenus tous ces pieds noirs sortis faire une course et jamais rentrés ???? Peut être, en tout cas agissons tous ensemble pour cela : l'Union fait la force.
Amitiés à tous

 

De : marie-jeanneEnvoyer un mail

Le : 25/11/2007 16:57

Qui se souvient des retraites aux flambeaux ?j'ai un vague souvenir d'une fanfare et des pompiers avec leur flambeau défilant avenue de la bouzaréah, peut-être le soir du 14 juillet ? Jusqu'en quelle année ?
Quant au carnaval, j'étais très petite et je pense qu'il n'y en a plus eu vers 1955/1956 ?

 

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