pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : Autuori AugusteEnvoyer un mail

Le : 29/11/2007 08:52

Bravo et Mille fois merci à André Trives , tout est dit.
Je crois que s'il fallait une devise pour definir les Bab el Ouediens se serait :
SI TU ES DIFFERENT DE MOI LOIN DE M'APPAUVRIR TU M'ENRICHIS.
babelouedement

 

De : VivienEnvoyer un mail

Le : 29/11/2007 08:47


C'est vrai arrêtons les polémique
Continuez à nous parler de là-bas

 

De : benzakineEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 22:53

Pour ANDRE TRIVES
BONSOIR,
Avec quelle émotion je viens de lire le texte que tu nous décris ,de la vraie vie que nous menions sans insouciance des lendemains, car nous étions jeune et nous ne pensions jamais partir.Moi aussi je te dis merci.
Avec exactitude, oui ,les odeurs, c'est çà.C'est l'ambiance que nous vivions. Que jamais hélas je n'aurai penser quitté.
BIEN A TOI ALEXANDRE

 

De : bernadetteEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 21:30

Recette Calentita
pour 250gr de farine de poischiche, 1 litre d'eau froide, sel, poivre, 1/2 verre à moutarde d'huile.
la veille, mettre a tremper la farine avec les ingredients dans une casserole bien battre afin de ne pas faire de grumeau, le lendemain remuer et mettre tous cela dans un plat au four, pendant un moment .ATTENTION ne pas attendre que la calentita devienne Brune, a peu prés trois quart d'heure, environ puis vous vous régalez.....comme là bas

 

De : christiane coppaEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 21:18

Bonjour à Toutes et Tous

Ne vous disputez pas inutilement, vous ne connaissez Enrico Macias seulement en sa qualité d'artiste.
Il a déclaré à un journal "je ne me rendrai pas en Algérie" Arrétons les polémiques

Amicalement

 

De : Chantal TEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 20:24

Encore une fois bravo à André TRives pour ce merveilleux récit des odeurs de BEO.Amicalement.

 

De : Jean-Pierre CHICHEEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 18:56

Bonsoir,
Je me souviens qu'à la Rue Rochambeau il y avait une petite boulangerie qui fabriquait une fois par semaine environ une sorte de gâteau salé très bon et très bouratif qui s'appelait de la "Calentita". Si quelqu'un connait la recette exacte de ce produit, que ce soit les ingrédients choisis comme les quantités necessaires, cela me ferait plaisir de la connaitre.
Merci d'avance pour les bonnes choses...
Jean-Pierre

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 18:02


Pour TRIVES

Merci André pour cette ballade à travers le temps.
Cordialement Tamene Merzak.

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 16:13

LES ODEURS ET LES SAVEURS DE MON ENFANCE
S'il est bien une mémoire qui demeure intacte et vous revient tout le temps comme un soleil qui vous caresse de plaisir chaque printemps, c'est celle qui se constitue des odeurs et saveurs de son enfance. Et être un enfant de Bab el Oued, le quartier qui a inventé le mot "simplicité", c'était être curieux de tout, écouter l'expérience des anciens, étreindre à bras le corps l'amitié des copains, sentir jusqu'à l'enivrement, goûter aux plaisirs sans modération; en un mot mettre à profit nos cinq sens pour découvrir, apprendre et comprendre la vie.
Chaque jour, dès le matin avec le marché qui installait ses étals et les commerces qui levaient leur rideau de fer, une atmosphère olfactive puissante se répandait dans les rues: c'était l'odeur du pain chaud et des plaques de calentita et de pizza au sortir des fournils, des mounas brûlantes recouvertes d'un linge que nos mamans ramenaient de la boulangerie, du vin en tonneau que l'on tirait au détail, des épices alignées en tas multicolores et des barils de salaison du"moutchou", des effluves irritantes de la naphtaline, des cristaux de soude et de l'alcool à brûler vendus en vrac et à l'air libre, du camphre et de l'alcool à 90° embaumant la pharmacie de monsieur Marcel, du " ça sent bon"(eau de cologne) vaporisée copieusement dans les salons de coiffure, des parfums et eaux de toilette de la fabrique Zaoui endimanchant les rues Normandie et Cardinal Verdier, des amandes s'habillant de sucre blanc dans les marmites rotatives de la fabrique de dragées rue Rochambeau, des émanations fortes d'alcool et d'anisette imprégnant les alentours des distilleries Gras et Phoenix, du tabac à fumer, à priser ou à chiquer des manufactures Bastos ou Mélia, des teintures acres des cordonniers, des fleurs qui décoraient les étals de la place de l'Alma, des plumes virevoltantes des volailles criant leur agonie dans les mains expertes de Kader, de la motte de "smen" et du petit lait de Nia dessinant une moustache blanche à ses clients assoiffés, sans oublier Blanchette avec sa toque de chef maniant une longue tige de fer pour cuire ses beignets tournoyants dans l'huile frissonante.
Ainsi, je pouvais retrouver mon chemin les yeux fermés.
Mais c'était en soirée que des senteurs alléchantes envahissaient la rue; elles provenaient des bars qui se lançaient un véritable concours de KEMIA pour attirer une clientèle devenue exigeante. Elle était servie dans des assiettées bien remplies que l'on appelait "à la tonne" et on y dégustait: des fritures de sardines, petits rougets, merlans, mange-tout, calamars nature ou en beignets, sépia au noir, coquillages crus ou cuits, fêves au coumoune, tramous, bliblis, cacahuètes, salades de tomates, de pommes de terre, de concombres, de pois chiches, olives cassées, poivrons et variantes au vinaigre. La tradition de la kémia était un fait de société unique au monde et l'on venait de très loin pour boire un coup à Bab el Oued où boire plusieurs coups se disait" tomber dans une embuscade". Enfin la particularité à remarquer c'est que toutes ces victuailles étaient gracieusement offertes, et nous les jeunes avec un crush ou une gazouz grenadine et une ventrée de kémia on allait voir en soirée un western au Marignan ou au Plazza le ventre apaisé.
Les rues sentaient la fête avec des odeurs appétissantes qui gagnaient les trottoirs des avenues des Consulats, de la Bouzaréa ou de la Bassetta: c'étaient les brochettes de ris et de coeur du réputé Guedj qui titillaient nos narines avec ses fumées qui faisaient saliver à cent mètres à la ronde, le hasban et la rate farcie de Pépète de la Grande Brasserie dont la cuisine était celle des mamans juives, la vanille et le citron du fameux créponé qui attiraient une foule de gourmands chez les fabricants de crèmes glacées tels Grosoli, Di Miglio, Roma-glace ou La Princesse, les kiosques à frites ou à beignets italiens étaient encerclés par une horde d'affamés, les gateaux au miel et aux amandes pilées nous faisaient vérifier le sens de l'expression"avoir l'eau à la bouche", le thé à la menthe servi dans la tradition au café de l'Etoile Blanche, sans oublier le vendeur à la sauvette de jasmin proposant des colliers de fleurs ou des petits bouquets que l'on plaçait derrière l'oreille.
Suivant les saisons, des carrioles à bras parcouraient les rues et nous gratifiaient de petits plaisirs comme seuls les gens simples en sont capables; alors la rue s'animait d'odeurs et de couleurs: les épis de maïs grillé sur un kanoun, les figues de barbarie que la marchand débarrassait habilement de la peau et des piquants et que l'on dégustait sur place, les jujubes vendus dans un cornet en papier, le vendeur de cacahuètes salées toutes chaudes dans son petit panier en raphia et chantant" cacahuètes, guermech..", sans oublier Tonette et sa corbeille d'oursins parfumée d'iode qu'il avait fait au Petit Bassin le matin même ( Chez nous on ne pêche pas les oursins; on les fait.)
La joie était dans la rue. Comment oublier ces modestes marchands ambulants qui offraient ce spectacle des saveurs et aussi une façon de nous rendre la vie moins difficile: il y avait le vendeur de "kikilomètre" et son caramel enrubanné autour d'une canne en roseau, rameutant le quartier avec une trompette au son nasillard, faisant le délice des enfants. Le marchand d'oublis ajoutant une chance de gagner des oublis supplémentaires en nous faisant tourner une roue de loterie numérotée placée sur le couvercle du container en métal. L'été, c'était le glacier itinérant qui vendait une crème glacée qu'il formait en parallélépipède rectangle maintenu par deux gauffrettes. Il était la bête noire de notre directeur de l'école de la Place Lelièvre, Mr Nadal, qui lui reprochait l'hygiène de son procédé. Mais pour nous les enfants, c'était sucré donc délicieux; alors on criait à nos mères restées en étage:" Maannmaann ! lances-moi une pièce de vingt sous", et la réponse était fulgurante:" Mon fiiilllsss, la banque elle est fermée"
A la réflexion, ce ne sont pas les odeurs et les saveurs en tant que telles qui restent en moi, mais plutôt l'expression d'un mode de vie particulier adopté par tous depuis des générations. Un peuple nouveau était né, plein d'imagination et de débrouillardises; il se construisait goutte à goutte comme une puissante stalactite décorant le plafond d'une grotte souterraine, mais tout aussi fragile que le calcaire qui la compose. Ce petit peuple de gens simples et modestes croyait dans la pièce de la vie méditerranéenne qu'il jouait au quotidien dans le grand théatre de la rue à Bab el Oued; son enthousiasme le rendait-il aveugle? peut-être...mais une chose est sûre, il était l'addition des différences et s'enrichissait justement de la valeur de ces différences.

 

De : bernadetteEnvoyer un mail

Le : 28/11/2007 15:43

Bonjour à tous,
je vois que le message que j'adresse à momo, tout simplement à fait des réponses, réligieux, l'autre tapis rouge, l'autre beaucoup d'autres sont déjà venu avec un avis perso....Il est vrai que le site à beaucoup de réponse critique et politique .Je ne crois pas qu'il faille le tapis rouge pour qui que ce soit? tout simplement soyons entre nous, mais cela est trop demandés à certains.......comment voulez-vous continuer avec des réponses sortides......

 

Envoyez un message