pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : sauveurEnvoyer un mail

Le : 11/12/2007 07:19

Apres une longue panne d'ordi,j'apprends avec stupeur le deces de notre ami Momo Je presenta à sa famille mes plus sinceres condoléances et l'expression de ma sympathie attristée
Que Dieu accueille cet homme de bien

 

De : Jacques Abbonato (rues Barra et Léon Roches)Envoyer un mail

Le : 10/12/2007 18:23

Pierre-Emile : quelques esplications...

"tiquet escolta" est un mariage italo espagnol de "chiquito" ou "chico" (espagnol) et ascolta (italien ascoltar) ou escucha (espagnol escuchar) : "le petit écoute".

Cochino est un (espagnol petit) cochon, marrano aussi, cabeza = tête (espagnol).

Nano veut dire petit, au sens de "jeune" : probablement une déformation de niño.

Et enfin, "pobrette" vient de "pobrecito" , de "pobre" (pauvre en espagnol) et deralo (idem) correspond à dejalo où le j se prononce kh (jota) : laisse-le.

Notre langue est faite d'un mélange d'un tas d'autres langues pratiquées chez nous, chacun sait ça : ma grand-mère elle-même parlait un dialecte sicilien mais agrémenté de termes espagnols, français ou napolitains et même parfois, ces langues cohabitaient dans un même mot. Ma mère mélangeait allègrement l'espagnol et l'italien... Seule une longue pratique permettait de s'en tirer... Un exemple : "pastéfazoule" qui, une fois décortiqué et purifié, donne "paste e fagioli", le e (préposition) se prononçant é, ce qui veut dire "pâtes et haricots".... De même, "pastépadane" où padane n'est rien d'autre que "pommes de terre". Il y a des dizaines d'exemples comme ça et, parfois, il faudrait un décodeur pour comprendre!

 

De : garcia georgesEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 17:51

pour P E Bisbal :Traduction
Pobre, deja lo:le pauvre laisse le ,,c'est une expression espagnole bien sur,entendue des milliers de fois la bas ....Merci à m. Trivès pour ns avoir s.i bien parlé des petits pajaros (oiseaux)... a+

 

De : HENRI BAPCERESEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 16:29

Mohamed Nemmas que nous appelions avec tant d'affection Momo vient de disparaître.


A toi Momo QUI AIMAIT TANT LE PEUPLE PIED NOIR et qui ne ratait jamais une occasion de nous le dire.

C' est avec beaucoup de tristesse que nous venons d'apprendre la disparition de notre frère momo.
Nous transmettons à sa famille nos plus sincères condoléances et toute notre affection dans ces difficiles moments.
Nous garderons éternellement en nous le souvenir d'un frère préoccupé sans cesse de consolider les liens fraternels qui rattachent les pieds noirs à leur terre et à ce sanctuaire de l'amitié qu'était notre quartier de Bab el Oued.
Nous tâcherons pour sa mémoire de continuer à développer cette véritable amitié qui nous unit pour toujours au peuple algérien.

Ce soir, plus que jamais, notre coeur est de l'autre côté.

 

De : Pierre-Emile BisbalEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 15:52

Merci André Trives, ton texte m’a transporté dans un de ces après-midi ou je restais avec mes grands-mères. Je me faisais très discret pour écouter leur conversation car j’adorais pénétrer dans le secret des adultes. J’avançais à pas de loup dans le couloir pour me rapprocher de la pièce ou elles discutaient. Quand elles s’apercevaient de mon « espionnage » l’une d’entre elle murmurait « el tiquet escolta » et hop, la conversation basculait sur autre chose.
Quand je faisais la mauvaise tête ou un petit caprice elles me chantaient une sorte de petite comptine « cochino, marano(?), cabeza d’el nano » (C’est en phonétique, je la dit de mémoire sans être certain de l’orthographe en espagnol). Bien entendu cela me faisait bouillir de rage.
J’avais oublié le « pobrette », il vient de ressurgir. Si ma mère me grondait, ma grand-mère se plaçait près d’elle et lui susurrait « pobrette deralo » (la aussi c’est une traduction phonétique). Je savais alors que j’avais un allié dans la place même si j’ignorais et si j’ignore toujours ce que cela veut dire.

 

De : sanchis giletteEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 14:52

je me suis reconnue sur la photo de monique giner ce2 56 57 j aimerais retrouver d autres noms sur cette photo si possible me contacter au 04 78 88 81 48 dans la soiree.merci a bientot.

 

De : michel suchEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 14:44

Cher André Trivés, nous avons les mêmes origines, la même culture Valencienne. Tous ces mots que vous écrivez entres guillemets sont inscrits dans ma mémoire d'enfant. Mon père ne faisait pas la traduction et j'ai toujours pensé que "conichimint" était un gros mot... Pour la chanson de la vieille, il ne me faut pas plus de deux verres de vin, en famille, pour la chanter. J'en ai une autre à mon répertoire: "De Polop sone, de Polop sone, nina, nina, nina nina nina..."
J'ai une demande à faire à propos de MOMO. Dans quelques millénaires, les plaques européennes et africaines seront si poches l'une de l'autre, qu'il faudra construire un pont pour aller de Marseille à Alger. J'aimerais bien que ce pont s'appelle : PONT MOHAMED NEMMAS.
Fraternitad, Salut et qué té força el canut.

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 13:23

André TRIVES
Tout simplement, Bravo et Merci.

Tamene Merzak

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 11:58

LES PARDALES DE LA CANTERA
Il y a des mots de notre langage disparus à jamais; ils demeurent enfouis dans une mémoire endormie. Mais il suffit d'un bruit et d'une écoute sentimentale pour qu'ils ressurgissent immédiatement et vous restituent des moments de vie passée intacts de vérité.
Je longeais le port de ma ville d'exil, le vent d'ouest claquait les haubans des bateaux amarrés le long du quai; comme à l'accoutumée je m'apprêtais à vivre des instants de sérénité à respirer le parfum iodé de la mer. Soudain passant à proximité d'une place arborée, j'ai perçu le chant d'un oiseau qui se distinguait du brouhaha de la rue. Mon attention fut complètement extirpée du présent, je n'étais plus dans mes baskets, je n'étais plus ici, j'étais à nouveau de là-bas, j'étais transporté à Bab el Oued dans une époque d'insouciance et d'exaltation comme seuls les enfants savent cultiver.
Un mot a jailli en moi pour désigner l'auteur de cette mélodie saccadée, ce n'était pas le mot "oiseau", mais "pardale", le signifiant en Valencien, la langue de mes grands parents originaires de la province de Valence en Espagne et venus s'installer dans le quartier vers 1910. Le travail était commencé, les douleurs se faisaient de plus en plus pressantes, l'accouchement de ma mémoire se déroulait bien malgré moi entre la beauté de la mer et les bruits métalliques de la ville. Et les mots qui racontent, décrivent ou transmettent l'histoire d'une vie étaient là comme avant: "pardalettes"(petis oiseaux), "probrette" (le pauvre), "tiquette" (petit), "qué vols ? " (que veux-tu ?), "bona nit" (bonne nuit), "la lumia sa paga" ( la lumière est éteinte), "no ténies de conichimint" (tu n'a pas d'intelligence), "esta gitate"(il est couché), "gordo" (gros), "salute y força en el canoute" (salut et force dans le ...), etc...
etc...
Ces ibériques apportèrent à notre quartier une coutume méditerranéenne agréable et sympathique qui traduisait une grande sensiblité et une forme de générosité qui ravissaient tout le monde: qui ne possédait pas à sa fenêtre ou à son balcon une cage avec des oiseaux que l'on entretenait amoureusement ? C'était une manière de créer de la gaîté et du plaisir autour de soi, de les partager avec ses voisins; et tous en avaient bien besoin.
A la fin d'une journée harassante à exercer les métiers du batiment, à extraire des blocs de chaux aux carrières Jaubert ou à genoux dans les champs ou sur les routes avec un mouchoir à quatre noeuds sur la tête, les mains souvent meurtries, le regard brisé de fatigue sur un visage noirci par un soleil impitoyable, ils retrouvaient au retour le soir dans leur appartement exigus un peu d'humanité en s'occupant des soins quotidiens qu'ils accordaient aux couples de canaris, de serins ou de chardonnerets.
Nettoyer la sole de zinc couverte des fientes, changer l'eau de l'abreuvoir, fixer aux barreaux un os de sépia pour faciliter l'affûtage du bec, préparer le nid pour les prochaines naissances, compléter la mangeoire de millet acheté chez Salord rue de l'Alma, proche du débit de tabac de notre ami Momo, passer énergiquement un clou rouillé et humide sous le cou de l'animal pour soigner un goitre, organiser les accouplements en cherchant dans le voisinage une femelle reconnue pour ses qualités de chant. Oui, c'était un beau moment d'humanité qui s'échangeait entre l'homme en liberté dans une vie totalement confisquée par les contraintes, et l'oiseau privé de liberté sifflotant chaque jour sa joie de vivre.
Pour tous ces ornithologues d'occasion mais passionnés, c'était une façon de mettre la campagne à sa fenêtre afin de profiter et de faire profiter du chant d'allégresse de nos pardalettes. Elle venait compléter le phonographe à manivelle qui dispensait aux travers des fenêtres et des portes toujours ouvertes, les airs de Carmen, de la Belle de Cadix ou les chants du ténor Caruso. Ainsi la cantéra résonnait de ces petits bonheurs qui se partagaient entre tous.
En 1954, vers 6h du matin tout Bab el Oued fut réveillé en sursaut par le tintamarre des pardales pris de panique dans leur cage. Personne ne comprenait la raison de cette frayeur qui s'était emparée subitement de nos petits volatiles. Quelques minutes plus tard, je dis bien quelques minutes plus tard, nos maison dansaient comme des quilles: nous vivions en direct le tremblement de terre d'Orléansville.
Aujourd'hui, plus de cage à nos fenêtres, plus d'oiseaux à nos balcons pour colporter de maison en maison la joie et la gaîté qui se font si rare dans nos coeurs. Il me revient une ritournelle que nos aïeux entonnaient à la fin des repas:"
"La ouela fa roz sin séba, el ouelo dit que no vol, la ouela salsa li péga, el ouelo li tranca le pérol".
Les pardales de la cantéra se sont tus avec le vent qui s'énervait sur la rade, le clapotis des vagues sur la coque des bateaux me rappelait que le temps passe inexorablement, ma mémoire endormie s'est figée de nouveau.

JE DEDIE CE MOMENT DE VIE A MOHAMED NEMMAS DIT MOMO, CET AMI, CE FRERE ALGERIEN DEVENU UNE ETOILE QUI BRILLE A JAMAIS DANS LE CIEL DE BAB EL OUED.


 

De : GERARD MARTINEZEnvoyer un mail

Le : 10/12/2007 11:02

Je viens de rentrer de voyage et d'apprendre la trite nouvelle de notre amis MOMO.
J'adresse toutes mes condoleances à sa famille.

MOMO tu vas nous manquer.

Gégé.

 

Envoyez un message