pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : ponsEnvoyer un mail

Le : 15/07/2024 10:31

Nous sommes des amis de Paquito ainsi que son épouse qui est a présent décédée
Paquito habite a Montauban
ils sont venus plusieurs fois a la maison
nous étions en contact par email ; plus rien


La dernière que j ai un message sur se site "on" m a dit qu il était décédé

c est impossible qui peut me donner de plus amples explications???

merci

 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 12/07/2024 08:53

De mon copain, Serge Timsit, gardien de but de hand-ball au Red Staret qui nous offre ses souvenirs....

La rue Marengo (12)
Au pied de notre immeuble, juste à côté de l’entrée, à gauche, un artisan faisait des beignets, des makrouts aux dattes et des zlabias mielleux. J’aimais ces derniers lorsqu’ils étaient encore chauds et croustillants ; une fois refroidis le miel les avait ramollis et, devenus pâteux, ils ne me plaisaient plus.
Pour les fêtes musulmanes, l’étal regorgeait de gâteaux aux amandes et/ou au miel de toutes sortes présentés sur des plateaux. Il y en avait tellement de chaque sorte qu’ils formaient des pyramides de plus de trente centimètres de haut.
Parfois pour notre goûter de 11 heures, à la sortie de l’école, (nous avions le goûter de 11 heures et le goûter de 4 heures), nous descendions acheter des beignets. Le marchand avait préparé la pâte qu’il stockait dans un récipient ; il en prenait une poignée, la façonnait et, avec un mouvement circulaire de ses mains, l’envoyait tournoyer dans l’huile bouillante de son four. Quelques secondes plus tard, il enveloppait notre demi-douzaine de beignets dans du papier journal.
Quel manque d’hygiène pour les jeunes d’aujourd’hui ! Mais ce ‘manque d’hygiène’ nous a, peut-être, fortifiés et renforcé nos défenses immunitaires.
Toujours est-il que nous nous empressions de remonter notre achat ; nous saupoudrions de sucre ou recouvrions de miel les beignets tout chauds, encore sur leur papier journal, et nous nous régalions.
A gauche du marchand de beignets, la boulangerie de monsieur Rihani, après la période de rationnement, proposait différentes sortes de pains dont du pain blanc plus cher et des biscottes au détail fabriquées maison.
La farine lui était livrée par une grande charrette tirée par deux chevaux. Les sacs de farine, d’une cinquantaine de kilos, étaient descendus à dos d’homme un étage plus bas, rue de Toulon dans le fournil de la boulangerie. Au préalable les chevaux voyaient leur bouche armée d’un sac de son attaché à leur cou. Pour bénéficier de cette nourriture, ils étaient obligés de lancer rapidement leur tête en arrière pour obtenir chacune des gorgées.
A droite de l’entrée de l’immeuble, travaillait notre coiffeur Thomas à côté duquel s’était installé le nouveau laitier qui était en même temps glacier.
Il vendait, comme Aïder, le lait au détail, le petit lait et le beurre qu’il fabriquait dans une baratte installée juste à l’entrée de la boutique. Quand elle tournait, il intervenait de temps en temps pour récupérer les grains de beurre avec une spatule en bois.
Les glaces industrielles n’existaient pas, il les fabriquait lui même et elles étaient bien meilleures que celles que nous consommons aujourd’hui. Bien sûr, le nombre de parfums était limité, mais ils étaient naturels.
Souvent, on descendait avec une casserole et on lui demandait de nous préparer du créponné (sorbet) ; il versait dans sa sorbetière industrielle du jus de citron (du vrai), de l’eau et du sucre selon des dosages bien déterminés puis il la mettait en marche ; une pale hélicoïdale tournait presque jusqu’aux parois du cylindre glacé qui contenait tous les ingrédients, elle les mélangeait et le sorbet qui se formait progressivement était récupéré avec une spatule et reversé dans notre casserole.
Quelques dizaines de secondes plus tard nous repartions avec notre récipient plein de sorbet pour quelques sous.
Je me souviens que lorsque j’en avalais trop en une seule seule cuillerée, le froid me donnait très mal à la tête et j’étais obligé de m’allonger un moment en attendant que ça passe.
Au 32 vivait Marie Timsit. Elle était la seule de mes quatre grands parents que j’ai connue, les trois autres sont décédés avant ma naissance.
Elle était âgée et avait du mal à se déplacer, nous l’aidions dans tous les sens du terme, et lui rendions visite ainsi que ses petits enfants et ses autres enfants, dont bien sûr ma tante Mireille qui habitait au 34.
Elle habitait au premier étage, sa cuisine était aveugle, la seule petite lueur du jour qui y parvenait provenait d’un puits de lumière qui allait de la courette qui la jouxtait jusqu’à une verrière au sommet de l’immeuble.
Un jour, un cambrioleur est passé par la terrasse ; il a fait une fausse manœuvre et a cassé la verrière qui s’est écroulée chez Marie sans faire de gros dégats.
Au 33, de l'autre côté de la rue de Toulon par rapport à notre immeuble, se dressait l’école de garçons (la mixité des écoles primaires n’existait pas à l’époque, il fallait attendre d’être dans les établissements d’enseignement supérieur pour qu’elle soit autorisée). Le directeur était monsieur Muriot dont le fils André était mon grand copain. Nous étions dans la même classe et sur le même banc au collège Guillemin. C'est lui qui, dans un premier temps, m'a fait jouer au handball en tant que scolaire, et ensuite au Red Star d'Alger, avec son frère aîné Jacques, assassiné et vidé de son sang. C’était une période où le FLN tuait beaucoup de jeunes hommes pour, notamment, récupérer le sang dont il avait besoin pour soigner ses blessés.
Nous faisions nos devoirs ensemble, souvent dans le bureau du directeur de l'école, et parfois, lorsque nous n'avions pas trop envie de travailler, nous allions dans la cour et avec André et Jacques, nous jouions au ballon. Moi, bien sûr, je jouais le rôle de gardien de buts entre deux piliers du préau !
Lorsque nous avions des devoirs de math à faire, je m'attaquais directement aux exercices, André voulait commencer par apprendre la leçon, mais je n'en éprouvais aucunement le besoin, J’avais déjà compris et retenu la leçon en cours.

 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 11/07/2024 10:50

Souvenirs, souvenirs....

SQUARE GUILLEMIN DE HUBERT ZAKINE.


Entre les deux jardins du boulevard Guillemin, un homme il a installé sa baraque où y fabrique des barbes à papa mais il est surtout connu comme vendeur d’oublis. Ces friandises, genre de grandes gaufrettes très fines en forme de cornets, on les adore. Comme c’est pas cher, il en débite un nombre incalculable. Gentil avec les enfants, cet homme à la dentition d’or et d’argent y se reconnaît à son pied bot et à son béret toujours vissé sur la tête qu’on a jamais vu dénudée.
Les oublis, il faut les manier délicatement sinon y se cassent. Aussi, tous les soirs avant de partir, il offre les gaufrettes abîmées à la nuée de chitanes qui lui tourne autour.
Quand les enfants y jouent pas au foot, y se mesurent aux billes, le long du trottoir rectiligne entre les deux jardins. Et les voitures, elles ont beau klaxonner, même Azrine ne peut pas passer. Combien de parties elles se sont gagnées ou perdues pour un pam. Ah, oui, vous savez pas ce que c’est un pam ! Ca pourrait être la boisson qu’on aimait quand on était petit, le pam pam mais total, c’est la distance entre l’ongle du pouce et l’ongle du petit doigt quand la main elle est bien ouverte. C’est une variante du jeu de billes. Quand on est pauvres, on a des jeux de pauvres. La savate, une méva de semelle crêpe suffit, la carriole, on se la fabrique avec des planches et des roulements à billes, les noyaux d’abricot ça coûte que dalle, les bouchons vides ou lestés de bougie fondue, on les trouve derrière les comptoirs de cafés, les tchapp’s, (faces imagées des boîtes d’allumettes) ça coûte trois fois rien, alors les jeux de riches, très peu pour nous ! Tain, le philosophe ! Quant au foot, quand on est fauché, on se la fabrique avec des tombées de tissu ou du papier journal et des élastiques. Mais le fin du fin, c’est les matches d’égout à égout avec des balles de tennis usées jusqu’à la corde et sales, j’vous dis pas ! Quand on marque un but, le buteur, sa récompense c’est de soulever la plaque qui pèse une tonne (l’exagération ça fait partie du langage pataouète) et tremper sa main dans l’eau dégueulasse de l’égout pour récupérer la balle.
Nicole, je la vois tous les jours. Chaque après midi, elle met une nouvelle robe comme si elle a la bourse de Rothschild. Une fois en rouge, une fois en jaune, une autre fois en bleu, blanc, rouge. Jamais, elle s’habille en vert. On dirait qu’elle a deviné que cette couleur et moi, on fait pas un beau couple. Chaque jour, avant de descendre au jardin, j’enfile un tricot propre parce que je veux pas lui faire honte. D’accord, je me mets pas sur mon 31, mais la vérité, bien coiffé et bien lavé derrière les oreilles, propre comme un sou neuf, je suis quand même le plus beau du monde et des alentours. Au moins, Nicole, c’est bien la preuve qu’elle m’aime pas pour mes habits du dimanche. Seulement, derrière elle, elle traîne toute une flopée de demoiselles d’honneur. Des Denise, des Jacqueline, des Maryvonne, des Colette, Achno, jamais on peut être seuls ! Mais comme je suis astucieux et dégourdi (n’en jetez plus, la cour est pleine), je traîne aussi derrière moi des copains qui draguent à mort. Châ, je peux emmener Nicole en bas, face à la mer. Seuls ! Dommage que je peux pas l’embrasser devant tout le monde mais au moins, elle peut me dire que suis le plus musclé. Rien qu’on rigole et rien qu’elle surveille son petit frère qu’on dirait un explorateur avec son filet à papillon. Des papillons de toutes les couleurs, il y en a plein autour des parterres de fleurs des enceintes du jardin Guillemin. Je fais comme si c’était une amie, une copine, une cousine mais au fond, même si on a douze ans, je sais que c’est pas une copine comme les autres. Encore moins un copain. D’abord, ça se voit parce que mes copains n’ont pas des tétés. Ensuite, jamais il me viendrait l’idée d’embrasser Bouzouz ou Gozlan sur la bouche et encore moins avec la langue. Beurk ! Et enfin, parce qu’avec Nicole, je fais celui qui dit pas de gros mots. Les amis, même muets disent des gros mots. (Ça, c’est une de mes pensées profondes) D’accord, dés qu’un adulte il approche, on parle chochotte mais quand on est entre nous, les « Tain dé ! », « va niquer les mouches ! », « la figua de ta ouélla » (j’en ai comme ça une bonne centaine et même un peu plus), y fleurissent notre langage, j’vous dis pas. Même que des fois, si on écoutait nos conversations au magnétophone, on aurait honte. Avec Nicole, zarmah, je suis un enfant bien élevé. Seulement, bien élevé jusqu’au premier étage, hein parce que plus haut, le naturel y revient au triple galop. Purée, d’où elle me vient cette pudeur soudaine ? Jamais, au jardin ou ailleurs, quand on est avec des enfants de mon âge ou plus grands, jamais je m’suis contrôlé de la sorte. Bou, de la sorte ! Je parle comme une tapette maintenant ! Avant de connaître Nicole, je parlais pataouète sans faire de chiqué. Aouah, il faut que je redevienne un voyou fissa comme quand j’allais au tribunal pour enfants parce que je jouais trop au football, que je dise la tonne de grossièretés, que je parle en mollardant, que je tape des bras d’honneur toutes les cinq minutes, que je joue au cinq/vingt cinq devant les cafés, enfin que je sois un vrai voyou plutôt qu’un fils à pèpe.

 

De : ChristianEnvoyer un mail

Le : 10/07/2024 18:46

Toutes les publicités à but LUCRATIF sont interdites sur le site

 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 10/07/2024 17:43

Jocelyne Mas
·
Bab el Oued
Voici un extrait du livre : " Chez nous en Algérie, la méditerranée était au nord" :
"Je me souviens aussi de Bab-el-Oued, sa célèbre et triste porte où jadis on exécutait les Français et les Juifs. La place des trois horloges, son marché avec ses pyramides de pastèques, de melons jaunes à la chair sucrée, des cantalous au goût de miel.
Bab-el-Oued vit arriver les carriers de Valence, arrachant à coup de pioches des blocs au flanc de la montagne, ouvrant ce qui est aujourd’hui l’immense carrière Jaubert. C’est pour cela que le plus vieux quartier de Bab-el-Oued s’appelle la Cantera (la carrière). Près de cette carrière, on construisit un bassin pour faire boire les chevaux. Ce fut le deuxième quartier de Bab-el-Oued : la Bassetta (le bassin). Un moulin fut construit, plus bas une pompe fut installée. Et les femmes comme en Espagne ou à Malte, comme en Italie ou aux Baléares, vinrent chercher l’eau, source de vie. Ce faubourg naissant fut relié à la ville, ainsi se créèrent les Messageries. La petite plage au bord de laquelle se jetait l’oued entre les rochers de Saint-Eugène et ceux du Cassour, devint le bain des chevaux.
Quand l’oued M’Kacel fut recouvert de béton, la gare remplaça les Messageries.Tous ces Maltais, Mahonnais, Siciliens, Andalous, Catalans débarquèrent sur le sol de l’Algérie, avec pour tout bagage, leur courage, leur ardeur au travail, leur gaieté aussi, qui dissimulait si bien leur désillusion et leur dignité.
Le stade du R.U.A (Racing Universitaire Algérien) avec sa piscine, située sur le môle de Simian. On y accédait en empruntant une barque pilotée par « Négro ». Le stade Marcel Cerdan, la Pointe Pescade, Saint-Eugène, Sidi-Moussa, Maison-Carrée où était basé le cinquième régiment des Tirailleurs, on y allait en tramway, le Ruisseau, Belcourt.
On grandit ainsi dans l’insouciance de l’adolescence, le soleil, le ciel si bleu en ce pays, la mer couleur de saphir, les plages, les pique-niques, le chant des cigales, la pureté de la lumière, la joie de vivre, la magie des arbres ............". Mais ...! ..............lire la suite.
Jocelyne Mas
11/07/24

 

De : Poveda Jean François Envoyer un mail

Le : 08/07/2024 11:33

Grand remerciement à Christian Timoner, grâce à ton site, j'ai eu des contacts de mes amis de Sigwalt : Henri et Robert. Merci Christian .

 

De : PARCQ RobertEnvoyer un mail

Le : 04/07/2024 17:31

Moi aussi j'appartiens aux fidèles lecteurs du site et particulièrement des écris d'Hubert et retranscris par Tony que j'apprécie sans pour autant les commenter car je suis aussi un nostalgique de "Rognes" et la bouffaïsse me prend alors je zappe pour ne pas commenter...Merci à vous pour votre verve dévouée et je reste un fidèle lecteur des oualliones du quartier.
Amitiés à tous, chers à mon coeur

 

De : christol sergeEnvoyer un mail

Le : 04/07/2024 07:31


Cette expression,c'était le cri de ma grand-mère(d'origine espagnole bien sur)
quand elle était en colère.Et alors,il valait mieux ne pas rester dans les
parages.
Encore une fois,merci de nous rappeler notre jeunesse.
Amitiées à tous...

 

De : Antoine/Tony BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 04/07/2024 03:40

Bonjour,
Merci pour vos retours. Aujourd'hui, une expression "bien de chez nous" rapportée par Hubert Zakine qui vous fera certainement sourire. Bonne journée.

EXPRESSIONS DE CHEZ NOUS
LA FIGUA DE TA OUELA

Tellement j'ai honte d'écrire cette expression que le rouge y me monte jusqu'aux oreilles!
Celui qui proférait cette insulte, soit il était champion du monde de lutte gréco-romaine, de boxe ou de tir à l'arc et personne ne lui disait rien tellement il était fort à la bagarre.
Soit il en avait marre de la vie parce qu'il avait perdu tous ses noyaux ou que son équipe elle avait pris une tannée au stade municipal ou de Saint Eugène, Alors, plutôt que de se jeter au kassour, il insultait la mère d'un plus fort à la bagarre que lui.
La figua de ta ouèla! c'était l'insulte suprême avant le cimetière.

 

De : hebertEnvoyer un mail

Le : 29/06/2024 10:00

comme dans beaucoup de domaine , on est négligeant
oui les textes de Hubert Zakine sont précieux et je prends plaisir à les lires.
hélas entre décès et soucis de famille alzheimer et le reste on ne pense pas à tout bien Algéroisement
Jean

 

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