pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : sorrentino yvetteEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 21:58

je salue tous les PN, depuis que je connais ces sites je passe quelques heures pour voir si reconnais des voisins, des anciens élèves de l'école des soeurs de st vincent de Paul ou des personnes qui ont travaillées avec Moi au GAGNE PETIT à ALGER, hélas je ne trouve personne. Je me demande ou sont passés les gens de la basse CASBAH, cathédrale, rue BOUTIN? ON NE VOIT QUE DES HABITANT DE BAB OULED. Jeamerai savoir ce qu'est devenue Jeannine THOUS? YVETTE

 

De : François EstèveEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 20:39

A André Trives
Quel merveilleux Conte tu nous a fait revivre André !
Particulièrement pour tous ceux qui ont vécu et connu,ce coin de la rue des moulins.
L"intense émotion,de revoir tous cela dans ma mémoire,m'a fait renaître dans ma tête cette période formidable,tel un film. Qu'elle était agréable notre rue.
Là où j'y suis né ,et où ma mère plus particulièrement ,y était installée depuis 1929.
D'ailleurs Slimane et Omar,demeuraient au 1er étage de l'immeuble et nous au second,là où se tenait une terrasse toute fleurie.
Merci André,et à bientôt à Rognes

 

De : fifi gasso epouse borrasEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 19:30

bonjour claude
c'est un nom qui me dit quelque chose en quelle annee est nee annie moi je suis nee en 1947 et je suis allee au college gorrias a fort de l'eau juqu'en 1962
merci pour ton petit mot amities

 

De : sauveurEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 19:28

Bonjour à Tous
Y -a-t-il un centre(cenre Centre et Documentation de l'Histoire de l'Algerie) où tous nos ecrivains des diffentes associations pourraient déposer leurs mémoires,leurs écrits?
Memoires;ecrits qui seraient à la disposition des generations futures afin que nos temoignages ne se perdent pas
Merci Monsieur TRIVES pour votre evocation ,de votre témoignage sur notre vie dans ce quartier que nous avons tant aimé et que nous aimons encore

 

De : nabil BOUROUIBAEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 17:19

Bonjour à tous,
je suis né en 1952 à St eugéne ma grand mère paternelle s'appelé CAMILLERI ANGELE née à St eugéné le 02 juillet 1892 de son père Joseph et de sa mère BRETONS angèle anne décée le 22 décembre 1906.
Ma grand mère avait trois soeurs, LOUISE, MARIE, EVA cette dernière aurait été marié a un certain BAZERQUE. Elles ont quitté l'Algérie en 1962 vers la france voila les informations dont je dispose.
Au décés de ma grand mère en 1967 je n'en savais pas plus, trop jeune à l'époque et puis le sujet était tabou. Aujourd'hui j'estime que j'ai le droit de connaitre leurs descendances si il y n'a eu. Donc les enfants, petits enfants, amis ou voisins contactez moi et informez moi j'ai soif d'ouvrir une bréche. Ma famille est connue à St eugéne mon père à même fait parti du conseil municipal MTLD en 1952. Les années ont passé et il dommage de perdre cette richesse culturelle dans l'oublie.merci et à bientôt.

 

De : Nazzari RobertoEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 16:49

Message Pour Serge Pace ecole Rochambeau
Je m'appel Roberto Nazzari, je suis sur ta photo, j'ai reconnue (Michel Philippe) (Pierre Dabadie)
Hegele qui allez en vacance a Babelaoued toi et autre come Sultan, sont Pere e sont oncle avait
partissiper a la guerre a Cassino (Italie).
P.S. excuse mon hortographe.

 

De : PierretteEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 15:06

En effet,

Cher Andre' Trives,

Vous devriez écrire un livre! Vous en avez certainement la facilitée et la chose la plus nécéssaire- une bonne mémoire!
je sais que beaucoup penserons "OH un autre livre de Pied Noir" mais rassurez vous que même si il ne gagnera jamais le prix Nobel, comme notre Camus...vos mémoires (comme les miennes) résterons à jamais un inéstimable héritage pour vos enfants, et votre famille.
C'est pour cela que j'ai écris le "Cafe' de Cadix"... car à part de la vie particuliére que j'y ai mener dedans avec mes admirable parents, et que mon livre raconte..il sera la' toujours pour mes descendants Americains..en effet l'autre jour mon petit fils "Blake" a du l'acheter lui même sur l"Amazon pour sa petite amie- car je n'en avais plus a' lui offrire-- cela lui couter 25 dollars paubreto!
O combien j'aurais voulu moi même avoir maintenat les souvenirs de mes ancêtres- a' toujours entérrés dans un pays que je ne reverrais jamais!

Amicalement.

Pierrette.

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 14:40


Pour André TRIVES

Merci pour ce voyage à travers le temps. Et merci d'avoir partagé avec nous ces souvenirs qui sont de véritables richesses.
Tamene Merzak.

 

De : gigi2Envoyer un mail

Le : 11/03/2008 14:04

A André Trives,

Merci, de nous avoir fait partager ce temps de la vie simple d’alors. Votre récit, plein de joie et de mélancolie, aussi, rappelle à chacun de nous ses propres souvenirs. D’un temps ou l’amitié et la solidarité, entre toutes communautés confondues, étaient réelles.

Gigi2

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 11/03/2008 12:24

Slimane et Omar

L'enfance c'est des moments de vie rangés méticuleusement dans la bibliothèque de sa mémoire et qui reviennent en boucle tout le temps dès qu'un signe vous relie à ce passé de vérité. Ce signe peut être une odeur, un son ou la lecture d'un simple mot qui vous transperce d'émotion. Dernièrement sur notre site un message de l'ami Merzak portait ces mots:"Slimane le charbonnier"; mon regard s'est immédiatement embué, ces mots étaient lourds de signification pour moi, ils représentaient toute mon enfance à Bab el Oued.
Slimane DOUDOU et son frère Omar tenaient un commerce de charbon juste en face du magasin de vins et liqueurs de mes parents au 4 rue des Moulins. Ils étaient originaires de Bounoura près de Ghardaïa (Mzab) et m'avaient vu naître en 1941. Entre mes parents et les Doudou, il y avait bien plus que de l'amitié. Pendant les années 39/40 alors que mon père était mobilisé sur le front en France, Slimane rendait de nombreux services à ma mère qui gérait seule avec un enfant de 3 ans le magasin. Il intervenait quotidiennement pour placer les lourds tonneaux de vin sur le chantier; sans son aide, ma mère n'aurait pas pu assurer la marche du commerce.
Le magasin de Slimane était une véritable caverne d'Ali Baba. On y trouvait tous les produits de droguerie vendus au détail et à l'air libre; si bien qu'en entrant dans l'espace réduit qui accueillait les clients, on avait les yeux et la gorge qui piquaient. Dans un grand tonneau situait à la droite de l'entrée, recouvert d'un plateau, se trouvait contenu de la sciure de bois utile pour éponger la pluie, et au dessus une balance romaine servant à peser le charbon qui était stocké dans la pièce arrière jusqu'au plafond. Inévitablement, de temps en temps, la pile de charbon dégringolait brutalement, semant la panique dans le magasin et dans la rue où un immense nuage de poussière noire se répendait telle l'encre de sépia sur une proie. Les haïks blancs des femmes sorties précipitamment sur le trottoir pour respirer avaient radicalement changé de couleur; et Slimane comme un capitaine de navire en train de sombrer, sortait le dernier enveloppé d'un nuage étouffant tel Aladin de sa lampe magique. Avec un sourire à la "Afric-film" d'où ressortait avec innocence le blanc lumineux de ses yeux et de sa dentition, il se confondait en excuses auprès des voisins et l'incident était clos. En pénétrant dans le local, on était saisi par une ambiance de catacombe où l'ampoule électrique recouverte de poudre fine distillait une lumière tamisée comme dans une boîte de nuit. Deux calendriers côte à côte étaient fixés au mur: le traditionnel et celui de l'Hégire écrit en arabe; et entre, une grande main de Fatma de couleur verte, sertie de paillettes qui prévenait:" ici vaut mieux ne pas mettre les yeux" et malheur à celui qui essayera " Rhamsa laïnik". Du comptoir servant de caisse, submergé de facture et du traditionnel carnet "marques!" faisant crédit aux clients, aux rayonnages où s'entassaient des produits les plus hétéroclites: kanoun, lampe à pétrole, veilleuses, fourneau à pétrole, déboucheurs de fourneaux, mèche à lampe, bougies vendues à l'unité, cristeaux de soude, naphtaline, pinceaux à chaux en alfa, lavette en filasse, éventail et soufflet (marora) pour kanoun, alcool à brûler et pétrole tirés d'un tonneau métallique, lessiveuses, savon de Marseille en paillettes, blanc d'Espagne, brillantine Roja, le "ça sent bon" (banita), paquets de lessives Bonux et Persil, pompes à flytox, poudres à teintures, henné, encens(jaoui) et pour les superstitieux: graines pour kanoun(fassour) et tarentes séchées (téta): tout sans exception était noirci de poussier. A chaque vente, il époussetait le produit en soufflant énergiquement d'une expiration profonde comme un trompettiste de jazz afin de retrouver l'étiquette qui donnait le prix. Quand j'allais "faire" de la monnaie pour mon père, au retour je n'échappais jamais aux salissures du noir de charbon qui font la réputation légendaire des charbonniers.
Un jour Slimane est rentré dans le magasin de mes parents, propre comme un sou neuf et vêtu d'un costume européen avec une petite valise à la main. Je devais avoir entre 9 et 10 ans. Il venait chjercher mon père qui avait aussi préparé sa valise en carton pour rejoindre la gare d'Alger et prendre le train "inox" en direction d'Oran. Tous les deux étaient de fervents supporters de l'équipe de foot le R S A (Red Star Algérois) et ils allaient assister à un match de coupe. Leurs idoles s'appelaient: GANEM, PONSETTI, VERMEUIL, ZAIBECK, CAILLAT, MAOUCH, les frères MAGLIOZZI,DHIEL... Je les avais accompagnés jusqu'au tram place de l'Alma et leur au revoir dégageait une immense joie d'aller vivre ce beau moment de plaisir ensemble.
Je me revois âgé de 5 ou 6 ans dans le calme d'un après midi d'été, Slimane me juchait en amazone sur le cadre de son vélo et me faisait faire le tour de l'immeuble par la rue de Chateaudun et la rue du Roussillon. L'air chaud qui caressait mon visage me donnait une sensation de rafraîchissement comme le ventilateur qui tournait au plafond de chez Prosper le marchand de tissus. Il s'excusait parfois de ne pas pouvoir me ballader à nouveau et me disait:" André, j'ai pas le vélo, il est en réparation chez Kallista".
Chaque midi, le magasin dégageait des odeurs de cuisine; Slimane préparait le repas. Je le revois activant par saccade la pompe du fourneau à pétrole comme une pompe à bicyclette et me disant poliment:" André, tu manges avec moi ?" Il faut bien reconnaitre que Slimane et Omar étaient déjà des travailleurs immigrés dans leur propre pays. Ils travaillaient à Bab el Oued loin de leur famille qu'ils retrouvaient une fois tous les 2 ou 3 ans. A cette occasion ils s'habillaient avec fierté dans le tradistionnel costume des gens du sud tout de blanc vêtu; ils allaient enfin retrouver femme et enfants qu'ils avaient regardés durant de longs mois de labeur et d'isolement pénibles sur de minuscules photos en noir et blanc délavés.
C'était çà notre vie; remplie de scènes pittoresques d'une époque totalement révolue et que nous partagions parce qu'elles faisaient partie de notre destin commun.
Dans le quartier nous nous connaissions de père en fils depuis des générations. Les fils prenaient la suite des parents et cela semblait éternel.
Les charbonniers Slimane et Omar rendaient des services à tout le quartier et tout le quartier les considérait comme de la famille.

 

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