pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : pierretteEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 21:10

pour la KETOUBA, ESSAYEZ;
RABBIN@viejuive.com

Bravo et bis Andre'---les souvenirs sonts les seules choses qui nous restent;merci de partager les votres avec nous.

pierrette.xxxx

 

De : schiano di cola ReineEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 20:58

Merci monsieur TRIVES
que de beaux souvenirs,et avec quelle aisance vous nous avez conte
notre jeunesse. Mais nous les filles de bonne familles(comme on le disait)
nous etions un peu plus surveillées nous n'avions pas toujours la libertè
que vous ,quoique ,des fois on se (taillées) mais gare au retour?
continuer Monsieur à nous rappelez ce temps beni

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 20:30

ERRATUM: dans le message paru ce jour il fallait lire:
Printemps 1956-Eté 1961

 

De : RachelEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 19:09

Encore, encore André Trives !
Dites moi monsieur Albérola, ça vous chagrine que vos compatriotes puissent se régaler ?
Pas grave !
..............................
Pour la kétouba, il faut écrire au consistoire central de France à Paris je pourrais vous donner en privé les coordonnées . et eux font suivre les infos

 

De : MICHELEEX BENAZAEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 18:31

UN ANCIEN P/N RECHERCHE SA KTOUBA{MARIAGE JUIF}IL S'EST MARIE A LA SYNAGUOGUE DE LA RUE SUFFREN.QUI PEUT ME DIRE A QUI IL PEUT S'ADRESSER?

 

De : Antoine BILLOTTAEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 18:29

Bien sûr que nous sommes toutes et tous gagné-e-s par la fébrilité de nos retrouvailles et que nous venons plus d'une fois par jour sur LE SITE pour en savoir plus sur ce moment tant et tant attendu, celui qui, par magie nous fera remonter le temps de près d'un demi-siècle et nous replongera, au fil de nos rencontres, dans notre prime enfance ou dans notre adolescence... Et nous, celles et ceux qui vivons loin des rives de notre Méditerranée, en France ou dans d'autres pays, qui n'avons pas le bonheur de vous croiser , nous avons besoin de vous revoir, vous entendre, vous toucher pour revivre et nous en "mettre" plein les yeux, plein les oreilles, plein le nez, plein le c 1/2 ur....Mais comment ne pas nous rater? alors que nous sommes si fébriles et que nous sommes toujours à la recherche de : "tu l'as pas vu-e? - "Non" - "Viens, elle/ il est la-bas".... Et moi de fendre la foule sans même soupçonner qu'un-e autre que toi est aussi là et que j'aurais pu la/ le serrer dans mes bras..
Alors, je viendrais à Rognes avec un gros marqueur et sur le panneau préparé par nos infatigables organisatrices et organisateurs, j'inscrirai mon nom pour que les suivant-e-s sachent que je suis là même si je n'y suis pas.... Tu me suis? Non? Bon, chez nous, on dit toujours "là" : ça veut dire que n'importe qui saura que je suis venu...On saurait donc pratiquement retrouver tout le monde, faire jaillir nos souvenirs, battre nos c 1/2 urs à l'unisson, en faire un bouquet à offrir à toutes celles et ceux qui nous ont quitté-e-s,qui avant de repartir et prendre la route la tête dans les étoiles brillantes de nos visages,nos voix, nos gestes, toutes ces braises de notre terre natale....
Je vous embrasse
tonybillotta@yahoo.fr

 

De : Norbert AlbérolaEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 17:49

Les souvenirs de M. Trives sont magnifiques...mais un peu "décalés"
jugez-en nous sommes bien loin de 1956.
le Twist c'est en 1959 - le Madisson en 1960. on ne dansait pas le Hulla hop ( c'était les cerceau autour de la taille) mais le Hully Gully et c'était en 1960.
Et Dieu créa la femme fut achevé en 1956, mais ses problèmes avec la censure retarderent sa sortie en octobre 1957. "Les tricheurs" achevé en 1958 sortit en mai 1959. La mini-jupe elle vit le jour en angleterre en 1962 dans la boutique Baazar dans king's road.
J'ai gardé le plus beau pour la fin...Les sweats avec les noms d'universités des USA. Le premier (celui d'UCLA)date de l'automne 1963. Il fut porté par les étudiants qui contesterent l'obligation de ne pas venir en cours avec une tenue de sport. Ils firent fabriquer des sweats avec le blason de l'université pour se différencier des tenues de sport qui elles portaient le nom de la discipline et l'année. Je sais, j'y étais.
Dites M. Trives, à quand les souvenirs du premier pas de l'homme sur la lune, transmis sur grand écran place Dutertre à la Bassetta...

 

De : Chantal TEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 15:19

Bravo André pour ce petit chef d'oeuvre.
Vous peignez si bien ces scènes de Babeloued qu'il ne nous reste plus qu'à fermer les yeux pour replonger dans notre passé.
Merci pour ce récit qui restera un trésor pour "les derniers mohicans"
Olé pour ce talent!

 

De : Jacqueline RiquelmeEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 14:25

pour Mr. André TRIVES
Encore une fois, cher André, BRAVO, BRAVISSSSSSSIMO !

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 26/05/2008 12:22

BAB EL OUED ENTRE TRADITION ET MODERNITE
Printemps 1956- Après un automne pluvieux et un hivers ridicule, le retour du printemps redonne au quartier ses habitudes coutumières et la rue redevient le grand théâtre des plaisirs et des émotions. Le soleil est de nouveau présent à la nuit tombée par l'empreinte laissée sur la peau encore rougie. C'est dans une ambiance amicale et bon enfant au retour du travail que les attroupements de copains et copines se forment devant les bars et les entrées d'immeuble pour parler de tout et de rien. Ici, la tchatche est importante, c'est la thérapie de groupe la plus répandue. Alors on discute et on confie à ses amis les problèmes de la vie, juste "en bas la rue".
L'avenue de la Bouzaréah retrouve son "supermarché annuel de la drague" où dragueurs et draguées se rencontrent ou se croisent furtivement pour tenter de trouver "chaussure à son pied". Un terrain de chasse à la"petite caille" s'établit sur le parcours entre les 3 Horloges et le square Guillemin; filles et garçons rêvent de la rencontre providentielle qui changerait le destin de leur vie. C'est probablement le seul endroit de la ville où l'épidémie de torticolis affecte gravement les garçons "armés" d'un peigne qui accompagnent du regard le passage d'un "canusse".
Depuis quelques temps la jeunesse du quartier en quête de mythes et de légendes est en train de vivre un changement extraordinaire et terriblement excitant: on ne veut plus ressembler à cette vie toute tracée, on veut vivre différemment.Désormais, la rue nous contraint à des modes et des comportements importés d'ailleurs, et pour la jeunesse de Bab el Oued c'est une liberté de s'y soumettre. Nous vivons l'époque des toutes premières fois en tous genres. C'est la première fois que:
on s'habille avec des "sweats" et "tee shirts" portant des inscriptions de collèges américains, les filles montrent leur nombril en portant le bikini et dévoilent impudiquement le genoux avec la scandaleuse mini-jupe, on danse "comme des barjots" tout seul, sans enlacer sa partenaire le twist, le madison ou le houla hop, les chanteurs ont l'âge de leur public, le rock and roll est n°1 à la salle des fêtes de St Eugène et au bal de la Redoute, la laque détrône la gomina, la 4 cv démocratise les déplacements et les embouteillages bloquent la circulation au boulevard de Provence, le cinéma Trianon devient un monoprix, le Bijou, roi du cinéma western, prend le nom fétiche de Lynx,
la fontaine qui avait fait le bonheur de générations d'enfants à l'angle de l'avenue des consulats et des Messageries est rasée pour faciliter le passage des trolleybus vers Notre Dame d'Afrique, le poste "transistor" véhicule la musique en toute liberté, le disque 45 tours efface à jamais le 78 tours, la musique américaine envahie nos chambres d'adolescent avec le "teppaz", les surprises-parties révolutionnent nos dimanches après-midi où danser un slow des Platters, de Fats Domino ou de Paul Anka avec une fille qui a bien voulu accepter votre invitation est un moment divin, les garçons se coiffent à la Elvis tandis que les filles portent deux couettes enrubannées à la Brigitte Bardot, les robes sont fabriquées à la maison avec du tissus vichy bleu ou rouge comme dans le film"Et Dieu créa la femme", les rêves des garçons d'avoir une voiture américaine ou une "MG" restent des rêves et leurs inspirations sont suscitées par James Dean ou Jacques Charrié dans " Les tricheurs", la Vespa ou la Push procure à quelques privilégiés les clés de la puissance surtout auprès des filles, les salles de jeux à destination des jeunes proposent en plus du billard traditionnel, le bay-foot et le billard électrique appelé "flipper" qui nous apprend qu'à trop en vouloir, la vie peut faire "tilt" ( au bar de chez Raymond, on attendait avec impatience le réparateur de flipper Pierre Claude FASANO qui en partant nous offrait des parties gratuites).
Cette nouvelle vague vit dans l'insouciane une révolution culturelle comme jamais vécue. On la qualifiera de"blouson noir", de "rocker", de "teen ager", de "yéyé", mais personne ne le sait encore. Tous partagent ces nouveaux rites et ces transformations, et rien ne pourrait les en détourner. Nos parents ne comprennent pas cette envie de changement que la rue nous impose. Nous sommes témoins et acteurs d'une vie nouvelle qui nous grise par sa vitesse, qui nous éblouit par ses plaisirs, qui nous étonne par sa modernité et qui nous démontre que rien ne sera plus comme avant. Une chose est sûre: on fait avec les moyens que l'on a.
La télévision ne nous manque pas puisqu'elle n'existe pas sauf en démonstration dans la vitrine de Discophone où s'agglutinent les badauds. Le Marignan, le Majestic, le Plazza, le Suffren, le Monciné,le Lynx, le Rialto et autres cinémas Laperle ou les Variétés, ravissent les nombreux cinéphiles du quartier avec des films en noir et blanc. La couleur sur écran ou photo n'existe pas certes, mais elle est dans les têtes, dans les coeurs, dans le décor et les magnifiques paysages où Bab el Oued s'unit avec les bleus de la mer entre le Cassour et l'Eden: du bleu cajoleur de l'été au bleu agressif des tempêtes, du bleu éclatant de lumière au bleu mystérieux des nuits profondes, du bleu de l'allégresse au bleu de la mélancolie d'hiver. Sans oublier le bleu lumineux du ciel immaculé qui met dans un écrin de beauté Notre Dame d'Afrique la gardienne de tous les habitants du quartier.
Seuls les plaisirs simples qui se vivent en famille et réunissent les voisins perdurent comme ces soirées où l'on "prend" le frais sur le balcon en tenue légère jusqu'à tard dans la nuit à la recherche d'une brise rafraîchissante venant de la mer. La braise incandescente des cigarettes dans l'obscurité témoigne de cette vie tardive que l'on partage avec la famille, les amis et la nature. Dans la rue quelques-uns reviennent de chez "La Princesse" ou de chez "Grosoli" le pas nonchalant, d'autres rentrent du cinéma, se remémorant à haute voix les scènes du film qu'ils viennent d'admirer. Minuit ne va pas tarder, on bâille et on sétire une dernière fois, le silence enveloppe soudainement le quartier, les douze coups de l'horloge de l'école de la Place Lelièvre marquent la limite de la journée, demain sera un autre jour, Bab el Oued avec des rêves plein la tête s'endort en toute sérénité.
Je dédie cette vision de mon enfance à Mohamed NEMMAS, dit MOMO qui tout comme moi a vécu cette belle page de l'histoire de Bab el Oued.

 

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