pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Liste des messages

De : Vidal henriEnvoyer un mail

Le : 05/07/2008 10:14

Bonjour à tous,
Pour la commémoration de la journée du massacre du 5 juillet 1962 à ORAN.
Les Associations de la CITÉ DES RAPATRIÉS, 496 rue Paradis, 13008 MARSEILLE, informent tous les Rapatriés et compatriotes, des cérémonies qui auront lieu le:

Lundi 7 juillet 2008 à :
17h30 - Dépôt de Gerbes au monument de l'Hélice, corniche Kennedy.
19h00 - Messe en la Basilique du Sacré-Coeur de Jésus, Avenue du prado.

Soyez nombreux pour nos compatriotes Oranais.

Merci

Henri VIDAL

 

De : SCHIANO DI COLA REINEEnvoyer un mail

Le : 05/07/2008 09:27

Monsieur TRIVES à l'occasion ,donnez moi la recette des Endjenettes,une de mes tantes (Jeannette) nous regalez quand elle en faisait ,ma mére c'etait
plutot,pizzas et mounas
Bravo pour vos recits je me fais plaisir de vous lire,continuer,REINE

 

De : sauveurEnvoyer un mail

Le : 05/07/2008 08:06

Bonjour à Tous

La citique est facile,seul l'art est difficile
Si les lecteurs de ce site sont instisfaites;deux solutions
-Ils n'y viennent plus,celà leur évitera de lire des fadaises
-Ils participent en apportant leur contribution

 

De : andré TRIVESEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 23:31

LA SYMPHONIE DES ODEURS DE MIDI A BAB EL OUED
Une partie de mon enfance j'ai habité au n° 4 de la rue Mazagran dans le quartier Rochambeau. Je suis resté un peu étranger à ce lieu car je continuais d'aller à l'école de la place Lelièvre. L'usage faisait que tous les midis, je rentrais déjeuner à la maison et le parcours entre l'école et chez moi se déroulait comme une pièce de théâtre où les scènes de la vie courante s'y répétaient à l'infini. D'ailleurs, la joie d'une enfance insouciante résultant de la douceur du temps, la vie au jour le jour sans chichis comblant les ambitions, l'aide naturelle des voisins sur laquelle on pouvait compter sans réserve, la beauté de la mer qui cristallisait sa palette de bleus chatoyants entre Padovani et le Petit Bassin, le caractère fataliste des petites gens marqués par les revers de la vie, la bonne humeur comme antidote à l'existance souvent injuste et aux vicissitudes du quotidien, et, tout là-haut sur la colline, Notre Dame d'Afrique, l'icône des croyants dressée majestueusement sur son piedestal, pour rappeler aux familles de Bab el Oued qu'envers et contre tout, la dignité nous pousse à toujours rester debout; rien, mais vraiment rien ne pouvait laisser penser à un changement des habitudes héritées de nos aïeux. Comme celui de la veille, comme celui du lendemain, mon retour se déroulait par les mêmes endroits, peut-être aussi parce qu'à l'âge de dix ans les repaires sont toujours rassurants: après la rue de Chateaudun que je dévalais en courant avec une accélération dans la pente entre Loukal le marchand de poules et le bar Costes à l'angle du marché, je redescendais la rue des Moulins, laissant derrière moi le brouhaha des ménagères qui se pressaient à l'entour de midi et des marchands de légumes qui criaient dans une ultime ardeur leur désir de liquider à meilleur pris les produits qui restaient encore sur leur étal. Je faisais une courte halte au magasin de mon père qui me confiait un filet à trous contenant un morceau de glace conséquent; alors commençait pour moi un trajet pénible avec cette charge fondante qui tétanisait mes bras à tour de rôle et ne manquait pas de rafraîchir mes jambes rougies par le froid. Je traversais en courant la circulation automobile qui montait et descendait l'avenue des Consulats, des coups de klaxons intempestifs martelaient l'empressement des conducteurs à regagner la table familiale tout comme moi. Je me ressassais les consignes de mon père quelques instants auparavant:" fais bien attention en traversant..". En passant devant L'Olympique mon regard se portait sur le panneau d'affichage qui alignait les écussons des clubs de foot annonçant les résultats et les classements des championnats nationaux et locaux. Ce grand tableau qui se présentait comme une fresque historique, faisait la joie des supporters lorsque leur favori avait gagné; une foule compacte se précipitait tous les dimanches à la sortie du cinéma vers dix neuf heures pour découvrir la performance de leur club chéri et L'Olympique soulevait de belles émotions.
Après avoir humé l'arôme picotant des épices de l'épicerie de l'Etoile Blanche à hauteur de la station de taxis du boulevard de Provence, je marquais une halte devant le commissariat du 5° arrondissement et après avoir laissé une flaque d'eau sur le trottoir, je poursuivais par la place Wuillermoz déserte à cette heure là, remontais la rue Rochambeau, laissant sur ma gauche le Café de Cadix où l'heure des rencontres autour d'une kémia battait son plein: la voix émue de Salvador racontant avec nostalgie l'aventure inouie du mariage de sa fille Pierrette partie à jamais avec un américain pour les Etats Unis était couverte par celle de stentor du dénommé Babeuf s'esclaffant de la dernière histoire. Je retrouvais en stationnement La Skida, un véhicule de collection d'avant-guerre avec ses roues à rayons, un instant la rue s'embouteillait à la manoeuvre d'un camion-citerne effectuant une marche arrière en direction du garage, enfin, l'odeur sucrée de la fabrique de dragées et la cohue de l'épicerie Apicella, m'annonçaient la fin proche de mon périple où la faim me tordait l'estomac.
Je débouchais dans la rue Mazagran, laissant derrière moi les escalier menant au Marignan et l'école Rochambeau désertée, mon regard se fixait sur une vue de carte postale: le bleu de la mer brillait de mille feux dans l'encadrement sombre des immeubles qui bordaient la rue, et sur le parapet qui longeait le front de mer entre Padovani et les Bains de Chevaux, la silhouette des pêcheurs immobiles découpait l'horizon; au loin dans le sillage des paquebots qui revenaient ou partaient pour la France, les fumées noires se dissipaient comme les rêves vagabonds qui traversaient la naïveté de mon enfance. Si le trajet m'était paru long en marchant rapidement, je dois avouer que pour gravir les escaliers de mon immeuble où nous occupions le 6° et dernier étage, j'allais cette fois-ci prendre tout mon temps pour savourer un moment exceptionnel qui allait ravir mes narines: sentir les odeurs alléchantes de cuisine qui embaumaient la cage d'escalier.
Dès le rez-de-chaussée, j'étais excité par les effluves de poivrons grillés et d'aubergines frites qui me déclenchaient un torrent d'eau dans la gorge desséchée. Ce n'était qu'un mise en bouche. A l'étage au-dessus une friture de petits rougets émerveillait mon odorat et mes papilles se désolaient de n'avoir rien à se mettre sous la dent. Je ralentissais la montée et inspirais profondément pour déguster au maximum ce festival de cuisines méditerranéennes. Je me léchais les lèvres à l'idée de ce festin virtuel que j'imaginais. Au 2° étage, je n'avais aucune peine à reconnaitre la marmite qui mijotait les haricots blancs avec un concentré d'ail et de koumoun qui s'accompagnait d'une graine de semoule concoctée par Madame Amar qui prévenait les siens:" A table! je vous ai préparé un couscous-loubia". Je continuais lentement ce chemin initiatique des fumées odorantes qui abreuvaient ma langue et me donnaient le sentiment que toutes les mamans de l'immeuble s'étaient données le mot pour m'offrir à la même heure un récital de senteurs appétissantes comme une récompense pour adoucir le pénible trajet que j'accomplissais avec ce lourd et encombrant morceau de glace. Le 3° étage ne dérogeait pas à la règle: les beignets de sardine de la mémé Cozzolino enflammaient mon appétit et donnaient au menu de l'immeuble une note de réjouissance supplémentaire. Je passais d'un palier à un autre sans regret, les plaisirs étaient partout les mêmes. Le ragoût de mouton du 4° étage était un monument de saveur qui s'infiltrait dans tous les recoins, et lorsque s'ajoutaient les cocas aux blettes avec une pointe d'anchois, les cocas à la soubressade et les cocas farcies de frita justes sorties du four, les escaliers devenaient les Champs Elysées de la gastronomie. Enfin, le 5° étage était la dernière satisfaction de mes repas inaccessibles où j'attribuais le prix d'excellence à Madame Abisserour pour son couscous "magique". Ce n'était pas un "couscous comme là-bas", c'était un "couscous comme ici". J'inspirais à plein poumons les émanations qui se répandaient sur le palier et je gravissais le dernier étage en apnée pour garder le plus longtemps possible cet oxygène au parfum de délice. Arrivé chez moi, les narines perturbées par tant de saveurs, je me régalais avec les artichauts à la barigoule ou le "potaré" que me préparait ma mère et qui calmait les manifestations bruyantes de mon estomac.
Je repartais à l'école vers 13 h en dévalant les escaliers 4 à 4,les odeurs s'étaient estompées; désormais j'avais hâte de retrouver la partie de billes qui m'attendait sur la place Lelièvre jusqu'au retentissement de la cloche. Au retour de l'école vers 17 h, mes narines étaient de nouveau en éveil et mes glandes salivaires à l'épreuve; je retrouvais en grimpant les étages des odeurs différentes sucrées et caramélisées, des parfums de canelles qui habillait les gâteaux que les mamans préparaient amoureusement pour le goûter de leurs rejetons affamés. L'immeuble se transformait en pâtisserie internationale et chaque étage avait sa vitrine de gâteries achalandée suivant les jours et les périodes de fêtes religieuses; j'inspirais à pleins poumons l'air suave qui se répandait du sol au plafond et qui me faisait deviner les roulés à la confiture, les tartes au citron,les biscuits au chocolat, les figues et dattes farcies de pâte d'amande, les mantécaos, les rolliettes, les oreillettes, les endjenettes, les makrouds, les beignets sucrés, les patates douces, les cigares et les croquets aux amandes, et à Pâques, une seule odeur affirmait sa dictature dans tout Bab el Oued, c'était celle de la "mouna" que l'on venait de faire cuire dans le four du boulanger.
La cage d'escalier de mon immeuble représentait sans le savoir une sorte d'autitorium olfactif à la gloire de la gastronomie du pays qui, à la manière d'une symphonie musicale me charmait de belles sensations. Les mamans à l'instar d'une chorale interprétaient à l'unisson en un même lieu, un récital des goûts et des saveurs dédié aux plaisirs de la table pour la satisfaction des petits et des grands. Avec ces petits plats dont les recettes pleines de secrets se transmettaient de mère en fille, elles nous gratifiaient d'un beau moment d'amour en direction de toute la maisonnée.

 

De : PONS SéraphinEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 22:29


Ce jour à 14heures une fille de Bab el oued, de la rue PICARDIE nous a quittés,elle s'appelait VUSKOVIC Nadia,épouse de DUCY Alain, vous pouvez la voir en photo sur le site de la cité PICARDIE, photos d'écoles, galerie n°1,(école PICARDIE 1947) avec ses copains de classe XIMENES Michel,GONZALES Christian,CABOT Louis et copines OLIVERO Jocelyne,LAVADOR Pierrette.
Nous les enfants de Bab el oued ayons une pensée pour elle, et pour son repos éternel, que dieu l'accueil avec bonté auprés des siens .
SERAPHIN SON COUSIN

 

De : pierretteEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 17:38

Bravo Pierre Bisbal!! encore, encore!


 

De : Massa CharlesEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 16:10

normalement je ne passe pas par le site pour ce genre de problème mais ayant égarer l'adresse de mon correspondant qui j'espère pourra lire ce message.Ceci s'adresse à DJIAN YVES que j'ai revu à ROGNES.
J'ai bien reçu ton message sur mon fixe mais comme entre temps j'ai changé d'opérateur ceci explique cela donc voici mes coordonnées
mijocharly@sfr.fr télé 0468349711 ou 0629896595
salut fraternel charles Massa
En meme temps j'en profite pour saluer tous mes collègues
de France et de L'Etranger ils se reconnaisseront
MASSA CHARLES

 

De : alloucheEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 15:49

une bouteille jeter à la mer. Pour moi tout mes amis sont parti en voyage mes les réponses sont vaine je sais qu'il ne reviendront plus cela détruit ma pensée au fibre la plus secrète de mon ame j'attends leur retour mais le temps passe et je garde l'éspoir des retrouvail

 

De : IrisEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 15:36

Bonne journée au frais !
J'aime bien ce site tres sympa; je viens de prendre connaissance du récit
de Mr P.E Bisbal c'est émouvant et ça rappelle tant de souvenirs heureux
la description de cet apres-midi d'été qui se déroule dans cette atmosphère
de douceur dans cette salle a manger dans la pénombre pour se protéger de
la chaleur. Ces amies qui papotent tranquillement ....Tout cela reflète
bien l'ambiance de l'époque! C'était le bonheur! et nous ne savions pas.
A bientôt Iris

 

De : Pierre-Emile BisbalEnvoyer un mail

Le : 04/07/2008 10:32

Un après-midi
Le plein été de l’Algérie transforme les logements en étuve. Dans la journée, pour éviter de vivre dans un four on garde les persiennes closes et les rideaux baissés. Notre appartement baigne dans une semi obscurité. Le soir, la chaleur se transforme en moiteur moins oppressante, et devient presque supportable. Malgré ce carcan de chaleur ma grand-mère s’agite car, cet après-midi, nous recevons une amie de maman. C’est plus qu’une amie, c’est sa s 1/2 ur de lait. Elles sont nées pratiquement en même temps et ma grand-mère les a nourries ensemble. Etre nourrice fut, pendant longtemps, une alternative offerte aux jeunes femmes issues du monde des pauvres pour vivre moins misérablement. L’Espagne et l’Italie fournirent leur lot à l’Algérie. Notre invité arrive avec une grande pochette surprise pour moi et des gâteaux pour tout le monde. Ma grand-mère pose sur la table un broc de citronnade. Sur un napperon, maman a disposé nos beaux grands verres. Aujourd’hui ils ont quitté le buffet. Ils ne servent qu’exceptionnellement. C’est un signe précisant l’importance de notre invitée. Au bout d’un moment, ma grand-mère s’est éclipsée dans son royaume, sa cuisine. La canicule ne stoppe pas ses activités. Dans la salle à manger, assises sur un petit canapé, les deux jeunes femmes semblent s’amuser comme au temps de leur enfance. Elles vivent pleinement cette complicité née d’une affection de toujours. Elles parlent des « événements ». C’est un mot qui s’installe dans toutes les conversations. Un mot lâche, hypocrite et traître qui dissimule une réalité toute enflée de malheurs, de sang, de désespoirs et de morts. Un mot qui traîne avec lui l’horrible comptabilité des coups portés par chaque camp et la profondeur toujours plus importante de la plongée dans le malheur. Un mot qui borne un chemin sur lequel, malgré nous, nous nous sommes engagés mais dont nous ignorons qu’il sera sans retour. Une fois épuisé ce triste registre, la vie, la vraie vie reprend le dessus car le ton redevient enjoué. Il est question d’une de leurs connaissances qui a « passé la commande ». Fidèle à mon habitude je me tiens assez loin pour me faire oublier et assez près pour ne pas perdre une miette de cette intrigante conversation entre adultes. Il me faut toute ma vigilance car la tiédeur de la pénombre me tire vers le sommeil. Le temps se fait oublier et trompe notre vigilance. Les heures glissent. Sur la table le pot de citronnade est vide.
L’amie de maman consulte son bracelet-montre. Il est déjà tard. Elle doit partir. Elle se lève et récupère ses affaires posées sur une chaise. Elle dissimule son visage derrière un masque. Un large triangle de tissus blanc orné d’une fine broderie qui descend plus bas que le menton. Avec un geste ample et précis elle s’enveloppe dans une légère toile de cotonnade blanche qui la couvre de la tête au pied. Ce mouvement répand son parfum dans la pièce. Maman ouvre la porte du palier et déclenche la minuterie. Sur le pas de la porte les trois femmes s’embrassent pour se dire au revoir. Dans la maigre lumière jaune de la cage d’escaliers Haniffa agite une dernière fois sa main, dévale les marches et disparaît comme un léger fantôme.



Les souvenirs de mon enfance à Bab-El-Oued se trouvent sur mon blog :
http://www.sbeo.blogspot.com

 

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