pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : ArletteEnvoyer un mail

Le : 21/10/2008 20:55

A André Trives,

Bonsoir,

En réponse à votre message concernant Chréa, j'ai eu l'occasion d'y aller une seule fois durant mes 16 ans de bonheur passés à Bab el Oued. Grâce à mon oncle qui avait une 4 chevaux, nous avons eu l'occasion de connaître Chréa. Toutes les sorties en dehors de Bab el Oued nous réjouissaient, mais nous en faisions peu. Une petite excursion à la forêt de Baïnem, aux ruines de Tipaza, représentait pour nous un vrai dépaysement. Nous n'avons pas eu la joie de connaître tous les magnifiques paysages de notre pays, ce tragique destin en a décidé autrement. Je suis mariée avec un oranais et je ne connais pas Oran.
Bien amicalement

 

De : mathilde petroni nee turEnvoyer un mail

Le : 21/10/2008 14:31

bonjour monica,je vois que tout le monde t'appelle ainsi;je n'ai pas pu te joindre cet été malheureusement,les petits ont pris tout mon temps,mais ils n'aiment pas les centres aérés parisiens(comme je l'ai comprends)avec la pluie,cela ne les changent pas de l'hiver.je suis dans les cartons, et le reste, je déménage le 3 novembrepour le morbihan,on se rapproche des enfants,on ne sera + qu'à même pas 400 kms,je te remercie pour ton invisation à la cueillette des olives,ainsi j'aurais pu vous connaître toi et christian,cela m'aurait fait vraiment
plaisir ainsi qu'à mon mari(la huitième merveille des 7 merveilles!)je crois avoir reconnu dans les photos de rognes mon premier amoureux,cela
fait tout drôle,que de souvenirs!je t'enverrais une photo il faut que ma fille la scanne d'abord,donnes moi de tes nouvelles et j'espère avoir
la joie de retrouver des personnes de BEO dans le morbihan.on est partout alors peut être? et je t'invite chez moi aussi âvec janice,j'ai
compris qu'elle vivait avec toi,moi aussi je pars parce qu'il y a d'énormes soucis avec ma petite fille de 17 ans,dès que je serai installée je te le dirai.je t'embrasse et dis à christian qu'il continue
toujours ce site,j'ai l'impression d'être moi aussi une PN du bout du monde.gros bisous.mathilde

 

De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 21/10/2008 12:57

UN PEUPLE ASSASSINE

Ma mémoire aujourd'hui doit faire de gros efforts pour éclaircir la vase des ragots et des chimères qui s'épaissit avec le temps et finit par semer le doute. On éructe sur notre passé avec la tecnique de l'amalgame, on parle à notre place et on raconte notre histoire avec une méthode qui a toujours fait ses preuves: la calomnie. Pourtant, celle que j'ai vécue à Bab el Oued avant 1962 me semble tellement proche et semblable à celle partagée avec tous mes voisins qui étaient nés et vivaient dans le quartier depuis des lustres que je me dis:" On est nombreux à connaître l'exactitude sur cette vie humble que nous avons affrontée côte à côte; alors que le temps nous est compté, le moment n'est-il pas venu de témoigner ? Ce sont nos descendants qui en auront grand besoin un jour."
A Bab el Oued, l'arc en ciel qui a toujours fasciné le regard des enfants, n'avait pas beaucoup de chance d'apparaître dans le ciel de Sidi Benour ou les contreforts de la Bouzaréah; en revanche, tous les jours, il illuminait nos rues avec la beauté de ses différentes couleurs: italienne, kabyle, française, espagnole, mozabite, maltaise et arabe. Il suffisait d'entendre dans les classes chaque matin l'appel du nom des élèves pour se rendre compte que l'harmonie des différences se mettait en forme sur les bancs de l'école et que le destin commun à tous ne ressemblait en rien à celui des pays d'ailleurs; ici l'addition des pluralités cimentait de belles amitiés. Notre regretté Mohamed NEMMAS écrivait le 21 septembre 2005 sur ce site:" Nous sommes comme des Asterix quelques récalcitrants qui n'arrivent pas à en démordre de cette culture ( véritable patchwork d'italiens, espagnols, maltais, crétois) et la tchatche qui coule dans les veines des purs de BEO fait que nous sommes et seront toujours un "cru" très rare." Il voulait entendre par "cru très rare": un peuple unique en son genre.
L'échelle des valeurs qui s'imposait à tous était le dénominateur commun de toutes les cultures; qu'elle soit d'origine ouvrière, d'influence religieuse ou d'inspiration coutumière, elle attribuait le rôle essentiel à la famille. Dans ce quartier de l'époque où les métiers manuels pénibles dominaient, on percevait une grande dignité dans l'accomplissement du travail, dans le nom de famille qui se portait avec orgueil, et dans cette affirmation:" Grâce à Dieu, à la maison on ne manque de rien." Impossible de transgresser les références à l'honneur, à l'honnêteté, à la fidélité, à la politesse, au travail bien fait, au respect des anciens et de la hiérarchie, à la solidarité et à l'amitié sans que l'on se fasse traité de "falso", "d'artaille", de"falampo", ou de " ch'mata ben ch'mata". Je revois le visage des personnes qui animaient les scènes de mon quotidien,des petites gens, rien que des petites gens j'entends leur voix et j'ai l'impression qu'elles me réclament une juste étincelle de fierté en rappelant l'oeuvre modeste accomplie au cours de leur laborieuse destinée. Le film tourne en boucle avec le son d'un tango de Carlos Gardel qui déverse sa mélancolie et rappelle la rencontre des amoureux de la danse sur la piste de Matarèse à côté des bains Padovani. Combien de nos pères ont revêtu le costume cintré du dimanche avec chemise en popeline à col cassé et noeud papillon, tandis que nos mères encore jeunes filles, sortaient dans le plus bel apparat, gantées et chapeautées dans une robe longue fabriquée par leur mère, avec un col de guipure arborant une broche en or ou un camélia. C'était, avec le cinéma, et les spectacles de revues parisiennes présentaient sur la scène du Majestic, la distraction préférée du dimanche en matinée. Ils adoraient glisser leurs pas sur le parquet enfariné bercé par un air cajoleur de rumba. La fête s'installait au rythme d'un banjo effréné qui accompagnait la danse à la mode: le charleston. Puis s'enchaînait la série de valses musettes enlacés dans l'harmonie d'un accordéon qui les soûlait de virevoltes infinies autour de la piste. Et, lorsque la marche cadencée d'un passo-doble euphorisait la salle toute entière, c'était, avant tout, parce qu'elle leur rappelait l'Espagne de leur origine. Ils reprenaient leur souffle sur la terrasse qui surplombait la plage déserte, grillaient une dernière cigarette, le temps semblait suspendu pour l'éternité, un dernier fox-trot endiablé sonnait l'heure de la rentrée, il fallait déjà penser au travail du lendemain qui les attendait sur les chantiers dès l'aube, et renouer avec la brûlure des crevasses qui ensanglantaient leurs mains. Mais en attendant, ces jeunes filles et ces jeunes garçons transportaient d'enthousiasme se quittaient au crépuscule de la nuit qui se posait sur Bab el Oued, heureux d'avoir assouvi leur passion pour la danse à Padovani où, durant quelques heures, ils avaient mis entre parenthèses la dureté de leur quotidien.Ils se promettaient de se retrouver le dimanche suivant.
Tous nous avons eu une enfance entourée d'affection et choyée par des parents qui trimaient pour accorder un mieux à la condition ouvrière des années d'après guerre. Eux aussi n'avaient-ils pas été en leur temps de turbulents "dimoni" gâtés et aimés par nos grands-parents, des immigrés venus de la misère des quatre coins de notre "mare nostrum" pour espérer donner un avenir meilleur à leur famille ?
Les jours de fête religieuse, à l'occasion de l'Aïd, de Kippour ou des Rameaux, une grande liesse s'emparait du quartier où toutes les attentions se portaient sur les enfants qui avaient le rôle principal. Ils étaient habillés sur leur "trente et un" et jouaient sans le savoir la plus belle parade de l'innocence qui aurait pu s'intitulait:" Amour et Fraternité ". Avec une mimique juvénile pleine de candeur, des rubans multicolores noués dans les cheveux des filles qui ressemblaient à des poupées de collection,elles parcouraient les rues du quartier en tenant la main de leur frère en veste et culotte courte avec mi-bas, le visage dégoulinant de brillantine et de gomina. Ainsi, les rues de Bab el Oued sentait le jasmin, le "rêve d'or" ou l'eau de cologne de la parfunmerie Zaoui. Etre juif, musulman ou chrétien, la joie venait de tous et tous s'appliquaient à la répandre. L'assiette de gâteaux traditionnels offerte à ses voisins symbolisait l'esprit de famille qui nous reliait les uns aux autres. Ces souvenirs encore vivaces en moi peuvent paraître puérils, il n'en demeure pas moins qu'ils m'ont guidé toute ma vie à rester un homme fier de ce passé que nous avons vécu ensemble. J'ai toujours porté respect et reconnaissance à tous ceux, sans distinction, qui ont engendré dans l'amour les générations qui se sont succédées avec le sentiment qu'ils avaient accompli du mieux qu'ils pouvaient leur dessein: bâtir une famille et donner à leurs enfants un avenir meilleur comme leurs grands-parents l'avaient fait en leur temps pour eux-mêmes. Dans toutes les époques, lorsqu'on voulait expliquer sociologiquement BAB EL OUED, la porte de l'oued M'kacel, on y précisait:" quartier populaire et ouvrier à l'ouest d'Alger où toutes les communautés vivent ensemble du manoeuvre au technicien, du fonctionnaire au petit commerçant". Pour tous ces manoeuvres, ces techniciens, ces fonctionnaires et ces petits commerçants, qui étaient nés dans le quartier et qui ne l'ont quitté que pour aller se reposer définitivement aux cimetières d'El Khettar et de Saint-Eugène, j'éprouve une grande fierté de les remettre à l'honneur un demi siècle plus tard.
Un peuple nouveau était né de ce magnifique arc en ciel, il était unique en son genre; il a été réduit au rang de souvenir qui inéluctablement disparaitra avec la disparition des témoins que nous sommes.

 

De : Monique BaldacchinoEnvoyer un mail

Le : 20/10/2008 20:20

Je ne sais pas qui a écrie ce message a josette mais ce n'est pas moi la véritable monique Baldacchino et je ne connais pas non plus de Ortéga.

Désolé mais je ne connais ces personne Monique

 

De : josetteEnvoyer un mail

Le : 20/10/2008 11:53

Bonjour
Comment se fait il que nous ne voyons plus de message de Christiane COPPA??

Elle nous donnait des renseignements lorsque nous ne pouvions pas les avoir et nous régalait avec son blog. Existe t il toujours?

J'espère qu'elle reviendra vite

Amitiés

 

De : MerzakEnvoyer un mail

Le : 20/10/2008 02:52


Aprés 46 années de séparation, nous avons eu le plaisir d'acceuillir un copain d'enfance et de classe à Copenhague.
Venu de France en compagnie de sa charmante épouse, Garcia Georges est un ancien de la rue de Dijon, Sigwalt et Lelièvre. Emotion, joie, émoi, tout était là, et malgré tout ce temps, tous les souvenirs étaient présents, indélébiles.
La mémoire étant sélective, toute l'enfance et une partie de l'adolescence, sont remontées à la surface. Tous ces souvenirs refoulés se sont imposés à nouveau. Nous avons fait " l'appel " d'une classe, mais beaucoup d'absents: Sauvin, Massa, Montiel, Lucido, Azzopardi, Seksek, Balzano (le Maire) et tant d'autres... qui se reconnaitront aisément. Merci Georgeot pour ta visite.
J'ai voulu partager avec vous ces instants, et j'espère que beaucoup d'autres enfants de Bab El Oued, se retrouveront un jour, où qu'ils soient dans le monde.
Bonne nuit à toutes et à tous.
Tamene Merzak.

 

De : LANGLOIS Alfred (Freddy)Envoyer un mail

Le : 18/10/2008 11:18

A Tous
Allez...... tous les copains de Bab El Oued il est temps "de descendre" de Chréa...... il est temps "de sortir" des abris !
Pensons, plutot, et évoquons nos souvenirs de la CARAMOUSA , des cerfs volants et des mounas ; de la plage de l'EDEN et de nos bains, bien souvent sans maillot car partis sans la permission des parents ; de nos descentes en carriole à roulements à billes du PONT EN FER, jusqu'au marché ;d' un bon beignet, tout chaud, de chez BLANCHETTE ; d'un film de ZORRO au RIALTO....
Voila j'arrete car je suis sur que vous pouvez continuer la liste et meme envahir le site, comme "LA MARABOUNTA" quand elle se mettait en route!
Amitiés
Freddy

 

De : GégéEnvoyer un mail

Le : 17/10/2008 15:54

En parlant d'abrit datant de la guerre, je me souviens que ma mère un jour m'avait montré une porte en fer et m'avait dit que c'était la porte d'un abrit durant la guerre.

Il se trouvait en bas des escaliers du Cassis, juste à côté de la Boulangerie de Madame Campagne. Boulangerie où me vient le souvenir du fournil la veille des fêtes de Paques, là toutes les femmes du quartier amenaient dans de grandes plaques les monas à cuires. La patience du boulanger avec toutes ces femmes qui le rendaient fou " Un peu plus cuite, attention elle vont être trop cuites,etc etc...".

De l'autre côté du bas des escaliers du Cassis,Il y avait un marchand de beignets et de patisserie orientales, et juste à côte l'épicerie du kabile "Zezette" je ne sais pas pourquoi on l'appelait par ce nom. Ce que je me souviens c'est que c'est là que j'ai connu le premier téléphone de Bab el oued, et c'est là qu'on allait téléphoner.

 

De : jeanEnvoyer un mail

Le : 16/10/2008 22:01

je comble mon retard dans la lecture des mails
il y avait rampe vallée apres les batiments de la mairie qui abritaient
les ambulances de la ville et le fameux "galoufa "un tunnel qui servait d'abri juste en face de l'ancienne caserne vallée qui abritait les tirailleurs sénégalais,c'est là que j'ai eu mes premiers poux dans la tête et je me souviens malgré mon jeune âge de l'époque de cette bombe qui avait détruis in peu notre logement
de cette caserne de me souvient également d'un soulard ou " kilo "
qui tous les soirs venait chercher sa soupe devant la caserne,il avait été surnommé " 85 "son n° de la guerre de 14/18 et chantait toutes les chansons militaires nottement " la madelon " un jour il a disparu mort de son pêché l'alcool
ah souvenirs d'enfance tu nous tiens bien,etmaintien notre mémoire

 

De : Marc CAIAZZOEnvoyer un mail

Le : 15/10/2008 11:41

Bonjour,
André TRIVES, à la façon pour faire remonter les souvenirs. Il raconte une anecdote, parle d'un lieu et tout revient comme une pellicule que l'on remonte.
A l'école Lelievre une année, il y avait eu un voyage organisé pour Chréa, mes parents avaient économisé pour m'y envoyer. Des voisins avaient prétés des pulls ect. Et je me souviens d'une paire de gros godillots avec des lacets rouges que je n'arrêtais pas d'essayer, même qu'ils étaient trop grand pour moi. Mais voilà, mon classement et mes notes étaient tellement mauvaises que "OUALOU" pas de Chréa.
Lors du décés de ma mère il y a quelques années, j'ai retrouvé ces godillots dans un placard, elles les avaient amener en France!!!!!
Merci, André.

 

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