pied noir

Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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De : André TRIVESEnvoyer un mail

Le : 11/05/2009 18:29

Noces de BAB EL OUED à TIPASA
J'ai toujours ce besoin incontrôlable de trifouiller dans l'enregistrement de ma mémoire ancienne pour retrouver la salle des archives qui contient tous les souvenirs, les bons et les mauvais. Je pousse la porte grinçante qui me rappelle que cela fais bien longtemps que je n'y suis venu. Dans la pénombre, sans hésitation, je me dirige vers un rayonnage couvert d'une épaisse poussière, et sur l'étagère branlante je saisis la bobine qui renferme les images en noir et blanc d'une inoubliable sortie éducative à la découverte des ruines romaines de Tipasa organisée par notre instituteur du CM2 de l'école de la Place Lelièvre: Monsieur Benhaïm. C'était il y a bien longtemps, 56 ans je crois, et pour moi c'était hier.
Avec l'ensemble des camarades, nous étions excités à l'idée d'aller découvrir ce site historique, et par le fait de ne pas avoir classe ce jour là. Il faut dire aussi, que pour la majorité d'entre nous, partir en véhicule à moteur loin du quartier, était un véritable baptême.
Dès sept heures, on avait pris place dans l'autocar garé rue Jean Jaurès, et Monsieur Benhaïm, tel un épicier vérifiant sa comptabilité, pointait et repointait les présents pour n'oublier personne. Un cri collectif de libération salua le départ et nous regagnâmes le littoral en chantant comme un seul homme toutes les rimes en "A" de notre pataouète: " Faire un tour en pastéra" lança Ferrer pour débuter; et tout le car reprit en coeur:" C'est tata, c'est l'algérois". " Manger de la calentita", cria-t-il à nouveau; amenant à l'unisson la même réplique:" C'est tata, c'est l'algérois". "Monter la côte de la bassetta", " La figa de ta ouella", toujours le même coeur avec les veines du cou prêtes à éclater:" C'est tata, c'est l'algérois". L'énergie débordante et les cris d'exhaltation se calmèrent subitement lorsqu'à hauteur du stade Marcel Cerdan, nous fûmes pour un court instant, muet d'admiration: le boulevard et la mer, côte à côte dans un joue à joue sinueux, déroulaient en perspective des cartes postales animées que nous commentions le nez collé à la vitre.
" L'Eden, l'Eden! Oh, là-bas la pastéra, regardez là, la pastéra!" En contrebas de la route, un pêcheur souquait ferme pour rejoindre le palangre posé à quelques encablures de la plage déserte. Le voyage allait être long. Pour beaucoup plongés dans la fascination, les yeux écarquillés par tant de tableaux de maître, ils découvraient pour la première fois d'un piédestal mobile, la beauté insoupçonnée de leur pays. L'émerveillement était à son paroxisme; l'album de photos en couleur défilait en continu sur l'écran transparent qui avançait. Notre appétit de découverte n'imaginait pas enregistrer pour toujours dans nos mémoires de citadins, le charme exceptionnel de ce coin d'Algérie où la nature ne pouvait échapper à l'omniprésence de la mer. On venait de quitter Bab el Oued et la ville, et déjà, Saint-Eugène, posé comme un balcon sur le large, nous en mettait plein les yeux. Nos deux quartiers limitrophes, unis comme les doigts de la main avaient en commun la protection divine de Notre Dame d'Afrique érigée en vigie au sommet de la colline. Entre Raïsville et le Parc aux Huitres, les façades s'alignaient fièrement comme des amandiers en fleurs dans la pente qui longeait le boulevard surplombant les plages et les calanques. Les consructions se dressaient avec pudeur à l'abri du soleil et des regards derrière des jardins arborés de figuiers et de néfliers. Les fenêtres fixées sur l'horizon azur cueillaient une vue imprenable; elles semblaient se faire la courte échelle pour ne pas manquer une seconde de l'impacte des saisons. De ces nids de verdure embaumés de jasmin, on ne pouvait rater les couleurs que la mer étalait durant la journée: au bleu gris du matin succédait un bleu nacré qui annonçait le triomphe du bleu turquoise de midi. Le bleu lumineux se faufilait dans les contrastes de lumières de l'après-midi avant de faire place au bleu d'encre de la nuit. La permanence du sublime ne pouvait laisser indifférent. On aurait pu raconter Saint-Eugène à la manière d'un conte de fées bien réel qui aurait pu commencer ainsi: " Il était une fois un village aux fleurs parfumées d'iode avec des balcons galbés de lilas suspendus, des vérandas drapées de cascades de bougainvilliers rouges violacés et des terrasses écrasées de soleil avec des linges blancs claqués par le vent du large, donnant l'impression de saluer inlassablement le va-et-vient des marins". Les Saint-Eugénois étaient sans le savoir, les acteurs d'une pièce de théâtre maritime perpétuée depuis des générations où chaque matin un hymne à la joie les réveillait.
Les criques, les rivages de sable blond, les ilots s'enfilaient comme des perles, à la queue leu-leu sur tout le bord de mer. La beauté n'était pas radine, et à midi plein elle scintillait de mille éclats. En quelques virages, on était bien loin des agitations de notre faubourg, du brouhaha incessant du marché, du tintamarre grinçant des tramways et du vacarme lancinant des moteurs et des klaxons qui envahissaient de plus en plus nos rues. La liesse enfantine qui perdurait ne cessait de commenter à haute voix le déroulement du trajet: Sebaoun s'écria:" Raïsville, et un cornet de frites, chaud bien chaud!". Lebon enchaîna:" Le stade, dimanche quand Stépanoff a marqué, on a crié "iiiiilllll'yyyyéééé", les morts au cimetière ils ont bougés". Ayache repris:" La salle des Fêtes, pour le mariage de ma soeur on a fait la bombe à tout casser". Quittard renchéri:" Le Petit Bassin, ici putain on fait des oursins maousse comme des assiettes". Solivérès lança:" Les Deux Chameaux, j'ai un copain, il nage sous l'eau la tête sans respirer du Fauteuil au Charlemagne d'un seul coup." Lozano s'enthousiasma:" Le Parc aux Huitres, mon père il attrapé un poisson gros comme une baleine". Labianca interrogea:" Ma parole, comment t'y a fait pour le mettre dans le four ?" Amara expliqua: " Lavigerie: mon frère il a fait une pantcha du plongeoir de la corniche, il est resté mort dans l'eau un bon quart d'heure".
Dans l'excitation du parcours qui commençait, le groupe était intarissable et chacun voulait exprimer une part de son vécu; comme tous les enfants, nous avions le sentiment d'être le nombril du monde.L'euphorie se partageait de part et d'autre du chemin. Sur la droite, la brume matinale de l'été roulait des fumées opaques jusqu'aux limites de l'horizon. Comme un rituel, le solel embrasait le large pour commencer la journée et la mer dans sa tunique bleue clapotait contre les rochers la douce mélodie des vagues entre l'Eden et les Bains Romains. De partout, des cabanons sobres et modestes, vaporisés d'embruns salés et agglutinés en grappe sur des épérons, se miraient dans les eaux dansantes comme par coquetterie. Ici, ce n'était pas le paradis, mais il lui ressemblait beaucoup. Les ilots de Baïnem-Falaise, dressés comme des remparts sur les eaux argentées, affrontaient allègrement l'écume de colère des tempêtes hivernales. La côte dans sa totalité s'ouvrait en toute innocence aux assauts de la haute mer. Dans le lointain du phare de Cap Caxine, des guirlandes de fumées noires dans le sillage d'un paquebot à destination de terres inconnues maculaient le ciel de rêves incertains. En traversant Guyotville, Jeandet, garçon malingre et rieur déclara:" En août, La Madrague c'est une réserve de Peaux-Rouges, y stappe la gazouze les pieds dans l'eau et la tête coincée dans les baleines du parasol". Les bavards de la classe avaient confisqué la parole et seuls les rois de la tchatche s'en donnaient à coeur joie pour exprimer le trop plein qui bouillait en eux. Le seul lieu connu detous qui fit l'unanimité fut Sidi Ferruch, lieu mythique que fréquentait tout Bab el Oued lors d'excursions traditionnellement organisées les lundis de Pentecôte et de Pâques ainsi que le 15 Août. Le souvenir historique du débarquement de 1830 était loin de nos pensées, seul la forêt des plaisirs que l'on partageait en famille et entre amis depuis des lustres avait un sens et les noms qui nous faisaient vibrer étaient: le Robinson, le Normandie, la plage Moretti et le vivier.

SUITE DE CE TEXTE PROCHAINEMENT SUR CETTE MESSAGERIE

 

De : SauveurEnvoyer un mail

Le : 11/05/2009 12:33

A Bouteldja

Qu'est devenu le couple ABOUCAYA, du Bd de la Victoire?

 

De : boudjema rachidEnvoyer un mail

Le : 09/05/2009 16:40

cher frère,
j'ai été très ému en découvrant votre site : http://neababeloued.timoner.com/accueil.html sachant que moi aussi, je suis venu habiter, avec mes parents, la cité des eucalyptus en 1958; j'avais, à l'époque 5 ans, étant né le 3/12/1953 à Alger. nous logions au bâtiment1 escalier A (face à la gendarmerie)donc vous surplonbant au Bat 3 qui était situé au pied des petits escaliers étroits qui descendaient du terrain vague dont tu parles dans ton site; je me souviens qu'on était séparé par un terrain en pente boisé;
j'avais beaucoup d'amis français à cette époque; on jouait à la balle sur le terrain vague plein de pierrailles et le soir effectivement, on assistait aux parties de pétanque des grands. On a fait nos classes de primaire à l'école de la victoire près de la prison barbe rousse. et j'ai encore plein de souvenirs confus de cette période bénie de mon enfance; Ah, comme on était bien !!!

 

De : Pierre-Emile BisbalEnvoyer un mail

Le : 08/05/2009 23:08

Ce matin,(8 mai) j'ai eu le plaisir de converser au téléphone avec Soeur Gabrielle de l'école des soeurs.
Ses 86 printemps n'ont pas emoussé sa mémoire. Bien sur elle ne se souvenait pas du garnement que j'étais dans son école maternelle ( nous fumes si nombreux!), mais elle situa parfaitement ma Grand-Mère maternelle et leurs activités à l'ouvroir.
Elle m'a avoué que les contacts et visites de "ses filles" (comme elle appelle les anciennes élèves de l'école des filles) lui faisait chaud au coeur.
Je transmets à toutes et à tous ses plus amicales pensées.

 

De : cherifEnvoyer un mail

Le : 07/05/2009 22:14

A Martin Louis,
je n'arrive malheureusement pas à faire passer mon message par la boite émail. Voici qq précisions: j'ai aujourd'hui 60 ans . J'ai habité précisément au 3 bis rue françois Serrano (dans le petit passage qui relie cette même rue au Bd de Champagne) . Mes copains de jeux étaient les frères André et Robert, Jean Claude dont les parents géraient un commerce de vins et liqueurs ainsi que les frères Taleb (Mustapha et Wahab).Nom de mon école : Rue camille Douls. Les noms d'instituteurs dont je me souviens sont Mme Bombay (orthographe incertaine), melle Guigui, Melle Puni, melle Ait said,

 

De : ChristianEnvoyer un mail

Le : 07/05/2009 20:24

Bonsoir à toutes et à tous,

Je rentre de congés et c'est avec plaisir que j'ai pu voir que beaucoup d'ami(e)s avaient pensé à moi le 01 mai.
Je pense que c'est maintenant un peu tard pour le 1 mai, mais j'espère vous retrouver tous le 31 à Rognes et surtout en bonne santé. Merci encore à vous tous. Amitiés.

 

De : Martin Louis Envoyer un mail

Le : 07/05/2009 19:53

A cherif moi aussi je suis de la Bassetta je crois me souvenir d'un Cherif donne plus de details

 

De : benterki Envoyer un mail

Le : 07/05/2009 13:03

bonjour, je remercie Monsieur christian TIMONER de ce merveilleux site qui nous permet des deux rives de la méditerranée de communiquer, a présent je m'adresse a MME ARMELLE NEE BOUTARI, je vous ai envoyer un message dans votre boite je n'ai reçue aucune réponse et pourtant je connaissait trés bien vos parents nous achetons notre viande chez le boucher BOUTARI AU MARCHE DE BEO AINSI QUE NOS OEUFS CHEZ MOHAMED ET SAHNOUNE LEFFAT, j'aimerai tant me souvenir de notre enfance a BEO je vous souhaite une bonne fin de journée en espérant vous lire trés prochainement sur ma boîte ou sur le site que je lis quotidiennement a plus.

 

De : CherifEnvoyer un mail

Le : 04/05/2009 21:15

Bonjour à tous,
J'ai vécu une partie de mon enfance à Bab El oued (à la basetta). J'ai fréquenté l'école de la rue Camille Douls. Je vis actuellement au Québec. Mes activités professionnelles me conduisent souvent en Algérie. Je souhaite nouer des contacts avec des pieds noirs de bab El Oued (et d'ailleurs)établis au Canada.

 

De : FrançoisEnvoyer un mail

Le : 04/05/2009 09:07

Bonjour
Qui a connu Francois GATTO marin pêcheur né en Italie,ayant habité les Messageries?

 

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