Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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Robert VOIRIN

Le : 30/08/2012 18:05

Bonjour à tous, pardon je ne suis pas sur de quelques adresses, et j'ai du en oublier quelques uns ...

robert

LES CAFES DU BONHEUR

Encore une fois qu'est ce que je ferai pas pour retrouver ma jeunesse lointaine,

il y avait tellement de choses à vivre dans mon quartier, de force qu'elles me reviennent,

oilà c'était à Bab El Oued pendant une de ces purée de belles soirées d'été

akarbi jamais de la vie j'en avais vu autant à la fois des bars et des cafés,

entention j'avais seize ans, alors j'étais passé devant mais pas entré dedans

pace qu'autrement sur ma vie j'aurais été vite de schpaz ... fatalement !

Parti de chez moi je descends la rue Cardinal Verdier jusqu'au moutchou,

et juste après, le premier que je me retrouve devant c'est le bar " Le Scoubidou ",

anda que je remonte le boulevard de Champagne en direction de la Cantera,

au café " La Butte " yen a des jeunes qui sifflent les canus qui viennent de la Bassetta...

Bien que c'est loin j'me tape jusqu'au " Bar du Triolet ", je contourne le carrefour

mais je vais pas plus loin, je suis au bout de Bab El Oued bessif que je fais demi tour,

et arrivé au coin des rues Léon Roches et Maxime Noiré je passe devant le " Milou Bar ",

je descends à toute blinde, et avenue de la Bouzaréah qu'est ce qui m'attends, à saouar,

je regarde tous les côtés, je rêve ou quoi, dans le coin y a des cafés partout mamamille,

et c'est pas des bloffes, " Mon P'tit Bar ", " Le Café de Barcelone ", le " Café de Séville ",

de chaque côté de chez Moatti le " Bar de la Petite Bourse " et le " Bar Charlot ",

c'est pas possible j'crois pas que ça existait, je vais devenir comme un babao,

le " Bar François ", " l'Atlantic ", " Quittard ", " Le Bienvenu ", le " Café de Provence ",

à l'intérieur on trinque pas avec du selectot ou de la gazouz... vas y l'ambiance !

on tchatche sec en rigolant, on tape cinq, et on se presse dans la gaieté aux comptoirs.

Après les Trois Horloges je vais tacher moyen de me faufiler sur le trottoir,

du " Bar des Nobles Arts " et du " Bar du Trianon " je passe au coin de la rue Suffren

vers le " Bar du Centre " et avant que la toca de rentrer dans un café me prenne

vinga que je remonte fissa en direction du bar le " Victor " en face de Bastos.

Ya le " Bar Lucette " rue Franklin et presque je loupe " Le Palace " purée de ses osses,

en bas de la rue Général Verneau zarma qu'est ce qu'y en a pas encore des cafés,

le " Select " le " Bar des Quatre As " rue Rosetti, le " Bar Alphonse, " Le Tout Alger ",

" Le Madrigal ", du côté Photo Pétrusa le" Café Casano ", le " Bar Ferrer ", le " Penalty ",

les clients ils se régalent attirés comme des arapèdes par des kémias " d'anthologie " ,

ça y va les pois chiches, poivrons, fèves au koumoun, petits rougets grillés, variantes ,

escargots, tramousses, sepia au noir, blis blis, moules, anchois, olives piquantes,

leurs odeurs ennivrantes me font marcher de travers pourtant j'ai pas bu d'anisette...

alors pour me remettre j'ai la gobbia de retourner me taper un beignet chez Blanchette.

Mais non je continue et plus loin je monte dans la rue Barra jusqu'à la rue Montaigne,

c'est là qu'on se retrouve avec les copains chez Escobedo au " Bar des Arènes",

je reprends alors l'avenue jusqu'à la " Grande brasserie " , à l'intérieur c'est la liesse,

il y règne une grande animation sous la baguette du patron Pépète Soliveres,

un peu plus loin c'est le " Café Bénaïm " et en allant tout droit c'est " Chez Lolo ",

en face au coin de la rue Cavalier de la Salle le " bar Aracil ", à coté le café "Scotto ".

J'arrive alors devant " Le Faisan d'Or " tout près des beaux jardins Guillemin,

je continue avenue de la Marne, quel populo au " Gentleman ", et patin et couffin...

à côté " Chez Prosper " , le " Jeny's Bar " où on joue au ping foot en sortant du lycée,

rue Eugène Robe " La Petite Marmite ", à Nelson le café " Soler " le " Bar des Variétés ".

J'arrive gatlek rue Borély la Sapie au " Grand Café Riche " près du somptueux Majestic,

à côté le café " Chez Gatto ", plus loin " La Cigogne " , mais je quitte ce ciné mytchique

pour l'avenue Malakoff, là c'est le " Café d'Alexandrie " et " Cerdan ", rue Rochambeau

" Le Café de Cadix ", et à " L'Algéria " boulevard de Provence j'arrive comme un kilo...

Je continue quand même et je fais un petit tour par la rue de la Consolation,

je passe " Le Taxi Bar " et " Les Ondines " puis je reviens en errière par la rue de Dijon,

à droite " Le St Henri " , j'arregare à droite et à gauche , qu'est ce que je vois pas,

les deux concurrents " l'Olympic " et le " Bar des Avenues " la classe, ba ba ba !

au coin de la rue des Moulins on se bouscule " Chez Riri " et " Au Roi des Escargots "

commme un peu plus loin vers la rue du Roussillon" chez Perez " et au " Balto " .

Je monte vers la Place Lelièvre et me retrouve au " Bar des Sports " rue de Normandie

puis rue de Séville au " Bar de l'Orphéon " près du magasin bien connu Coco Riri,

rue Jean Jaurès au " Bar Tolza " et plus bas au " Jumping Bar " le roi des petites cocas.

Et moins cinq que je l'ai pas vu " Chez Raymond " après la Poste avenue des Consulats,

je remonte alors jusqu'à la rue du Dauphiné en face de l'entrée de l'hôpital Maillot

où au niveau du terminus des TA , c'est " l'Andalou " qui concurrence " chez Mompo ".

Mainant rien que je monte vers chez moi , je retombe dans la rue Cardinal Verdier,

je la continue et je passe devant les bars " Chez Mario " et " Le Petit Glaçier "

mais rlass mon périple dans Bab El Oued se termine dans ma rue Réaumur,

je suis fatigué mais une fois de plus avec ce spectacle unique j'ai pas perdu la fugure.

Quand je rentre à la maison j'ai encore dans le nez toutes ces odeurs de kémia,

dans les yeux tout cette joie de vivre et ma parole c'est sur que je suis pas larma,

j'ai dans la cabessa le tourbillon de toutes ces devantures de bars et cafés,

tout ça c'est pas des tchalefs, ma parole je suis pas prêt de les oublier.

Robert Voirin

Monique BALDACCHINO

Le : 02/01/2010 18:46

Ceci n'est pas de moi, mais de Lynda, j'ai trouvez ceci tellement beau Lynda que j'ai voulu le faire partager à tout les enfants de BAB EL OUED

Merci et tout mes voeux

Une pensée pour nos "Vieux", qui sont là-haut, à nous "mater" et faire attention que la bouteille de Cristal ne descende pas trop vite, pour le selecto ils ferment les yeux, et voir si on abuse pas des tramousses , des bliblis, des fèves au "Koumoun", de la soubressade "mahonnaise", des boutifars, des formadjades, des petits pâtés, et du reste.

Comme on aimerait bien qu'ils soient là avec nous autour des grandes tablées d'avant, à attendre minuit pour mettre les cadeaux dans nos souliers, bien des fois pendant les années de "guerre", ils se privaient pour nous choyer, et pourtant les temps étaient durs, mais nous avions toujours un petit quelque chose dans les savates ou les espadrilles.....même si en cours d'année on avait pris quelques botchas et deux ou trois coups de pieds au cul, ce jour là tout était remis à zéro, et beaucoup d'entre nous accepteraient encore des calbotes rien que pour

le plaisir d'avoir nos "Vieux" à coté de nous

Merzak TAMENE

Rue de Dijon

Il y avait une atmosphère particulière dans ce bout de quartier.Surtout le coin Colmar-Dijon avec la pierre de Mme Maurice,qui existe toujours.Il y avait les familles Addadaine et Garcia,les plus anciens,mais beaucoup d'autres, que cette page ne suffirait pas pour les nommer tous. Mais ils se reconnaitront.Nous citerons quand même Mr.Robinet le peintre,et son fils Pierre Louis "le nerveux" qui était toujours OUFA avec Georgeot,car il lui disait "tu es habillé à la 6-4-2" Tout un monde hétérogène et bigarré.

Il y avait les cafés.Lieux de rencontre, pittoresques.Même quand il y avait une "Baroufa" à la sortie du stade ou au marché,cela finissait toujours autour d'un verre(ou plusieurs),quelques,tramousses,variantes et autres kémias.Il y avait les boissons des grands,qui sont assez connues,et que je ne citerais pas,mais pour nous,il y avait Vérigoud,Zerka,Cruch,Slim"le citron qui prime" Orangina avant que l'on ne plastifie le contenant,et d'autres marques disparues. Il y avait aussi Mangiapani Joseph,muet,une force de la nature. Gamins,on s'accrochait à 2 ou 3 au bout de son bras tendu.Il travaillait dans une biscuiterie,et nous ramenait des sachets remplis à ras bord. Lui et son ami,blond,muet aussi étaient du quartier de Seksek, Liguori,Such,Meraga et les autres...(Bonjour à tous)

Il "faisait" les oursins à l'aide d'une fourchette aplatie,et une corbeille en osier entoutée de liège aux environs de l'Eden. De temps à autre,on tapait KAO pour aller à la carrière Jaubert,ou aux 200 collones, édifice construit au temps de Chevalier par Pouillon. A chaque passage à Alger, je suis assailli par ces souvenirs avec une étrange sensation de bonheur et de peine. Bon week-end à tous et à toutes. .Tamene Merzak.

Merzak TAMENE

Qui se souvient d'un ancien Haltérophile aveugle,avec une pancarte et un album de photos represantant ses anciens exploits sportifs. Il déambulait dans les rues du quartier en compagnie de son épouse Marie. Démunis et fiers. Qui se souvient du bruit des vespas,lambrettas et puchs, l'odeur de l'anis,des variantes et des tramousses à l'heure de l'apéro. La sonnette de l'école Sigwalt avec Mr Blatt,successeur de Mr Reynaud, debout au seuil de la porte,et à qui on devait impérativement dire Bonjour M'sieur. La récréation avec nos cris stridents et le sifflet du maître surveillant, le préau où l'on s'abritait de la pluie,la cour, la petite et la grande avec deux niveaux différents, séparées par un grillage. Il y avait aussi la cantine scolaire,en face de chez Mr Botella le marchand de "farces et attrapes" où l'on pouvait déjeuner pour 30 centimes. Nous achetions nos affaires scolaires chez Bloget, nos chaussures chez Marco Ave. de la bouzaréah et la plupart des parents achetaient leurs appareils ménagers chez Discophone. Les combats de catch au stade Marcel Cerdan,avec le bourreau de Béthune, l'Ange Blanc. L'héliport, le rocher carré et les bains de cheveaux où nous avons appris à nager. Tout le monde connaît Blanchette, ses beignets et son panier de bliblis multicolores,Zouane(Kader) le marchand de volaille,Lopez le pharmacien, Anis Gras rue Riégo et la boulangerie Aznar face au bar l'Olympique. Un espace de 400 ou 500m de coté où des milliers de personnes vivaient còte à còte, avec des origines et des religions diverses. Ceci n'empéchait pas cela. En Algerie,nombreux sont ceux de cette génération (nés entre 1940 et 1953) qui ont eu leur adolescence "à cheval" sur deux cultures, perdant pied quelquefois, mais s'accrochant quand même avec leur innocence juvénile. Quelques uns sont partis peu aprés l'Indépendance. En vacances. Ils le sont toujours. D'aures sont restés. On les rencontre de loin en loin, rasant les murs d'une ville qu'ils chérissent,discrets,faisant leurs courses avec l'air de s'excuser,un sourire désanchanté sur les lèvres. Je crois que nous devenons tous un peu nostalgiques avec l'âge et le temps.Mais ne dit-on pas que la nostalgie est un bonheur à l'imparfait? Bonjour à tous les gens,nés vivants ou ayant vécu à Bab El Oued.