Je voudrais, une fois n'est pas coutume, rendre un hommage à nos conjoints Patos originaires des quatre coins de l'hexagone et d'ailleurs. Celles et ceux qui nous supportent, comprennent notre nostalgie, prêtent un oreille attentive aux récits de nos souvenirs, nous mitonnent les bons petits plats de chez nous (généralement les femmes), nous encouragent dans nos recherches, adoptent même nos expressions, bref, qui nous aiment. Qu'elles et ils en soient remerciés et en particulier mon épouse qui a glissé ce poème(qui prend un peu de place)dans mon dernier cadeau de Noël. Guy (avec un petit clin d'oeil à Marie de BEO qui comprendra)
Mon mari, le Pied-Noir.
Mon mari est pied-noir, il vient de Bab-el-oued
Il est bien de là-bas, ça se voit à sa tête
Il a un drôle d'accent, pas celui du terroir
La «purée-de-nous-autres» n'est pas un plat du soir.
Mon mari est pied-noir et alsacienne je suis
Couple peu ordinaire, c'est ce que pense autrui
Quand je m'exclame « ayo ! » il lève les yeux au ciel
Ah, les mots des Patos n'ont pas le goût du miel !
Mon mari est pied-noir, il n'aime pas trop l'hiver
C'est vrai dans son pays pas besoin de polaire
Je lui réchauffe le coeur lorsque dehors il neige
Les draps chauds en flanelle sont le plus doux des pièges.
Mon mari est pied-noir, il pleure son beau pays
Un enfant du soleil s'est échoué ici
La soupe aux haricots mais aussi la choucroute
De les aimer un jour, oui quelquefois il doute.
Mon mari est pied-noir, il rêve d'exubérance
Les gens d'ici aux fous ne font pas trop confiance
C'est question de climat, aussi de caractère
Ils ont souvent souffert des traîtrises et des guerres.
Tout comme lui le Pied-Noir, ils aiment danser et rire
Autour d'un feu de joie pour son plus grand plaisir
Leur accent guttural se fait l'écho du sien
Pour que les voix s'unissent et chantent le même refrain.
Mon mari le Pied-Noir fait tout pour s'intégrer
Il craint que jamais plus il ne verra Alger
Moi je lui tiens la main, « vois comme l'Alsace est belle ! »
Je veux qu'il soit heureux au pays de Noël.