Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

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André TRIVES

Le : 20/09/2010 16:26

Mon cher Langlois,

La tournée de Rocky Volcano en Algérie c'était pendant l'été 196O ou 61 (?)si ma mémoire ne me trahit pas trop; j'étais sur ce stade de Guyotville avec mes copains Mimi, Georgeot BENSIMON ( le roi du pantalon de la cité HBM rue cardinal Verdier), Cosmes et Damien (tailleurs rue Léon Roches. Nous avions, par l'intermédiaire de son guitariste, Claude DJAOUI ( guitariste aussi de Jonnhy HALLIDAY) obtenu la responsabilité d'assurer la sécurité sur tous ses concerts pour un montant d'honoraires qui ne couvraient pas la moitié de nos dépenses. Ainsi, après Guyotville nous sommes partis par la route au Macumba à Oran comme gardes du corps. Nous avions vingt ans et les 480 kilomètres entre Alger et Oran, sous une chaleur de four de boulanger dans la région d'Orléansville, nous les avions parcourus en chantant et en riant.

C'était le bon temps ya rouilla!

Le "bastardo" et "falampo" de de-gol nous a même volé les rêves de jeunesse qui se formaient au hasard de la vie. Il était jaloux ce falso de Colombey car il ne pouvait pas comme nous tous, chaque jour, sentir l'iode de la mer et le jasmin, prendre un bain au Petit Bassin, manger un petit pain à 10 cts garni d'une calentita, pêcher des cabotes et des bouznings, s'tapper un créponné chez Grosoli et surtout, rire à gorge déployée des malheurs qui nous arrivaient...

Michel SUCH

merci à Jean. pas pour la recette de la calentita. Mon oncle Emilio Massanet, dans sa petite boulangerie du marché de BEO faisait la meilleure calentita de BEO, d'Alger... et du monde. J'ai sa recette... mais chichepoun comme je suis... J'ai mangé de la calentita à Montévidéo en 1969... enfin quelque chose qui lui ressemblait... J'ai aussi mangé celle de ma tante Gaëtane quand j'étais mandjafam( pardon pour l'orthographe) et désargenté. Mais alors ce merci à Jean! Merci Jean que je ne connais pas. Merci d'avoir réveillé dans ma cervelle endormie les "TAGO! TAGO! et les coups de sa raclette sur sa plaque. TAGO!TAGO! Clac! clac! clac!". Comment je vais faire pour dormir ce soir? J'ai averti ma femme. Ce soir si je claque des dents et que dans mon sommeil je crie TAGO!TAGO! Surtout qu'elle ne me réveille pas. Je suis au fanal avec ma grand-mère. TAGO vient de poser la lourde plaque posée en équilibre sur sa tête. TAGO! TAGO! clac! clac! clac! Oui surtout qu'elle ne me réveille pas! Je dois traverser la rue pour acheter un sélecto chez Mr Benacer le Mozabite. Le luxe, le grand luxe! Calentita- Sélecto! Et s'il reste un peu de sous à ma grand-mère j'irai voir un film de Bud Abbot et Lou Castélo au RIALTO. Je le lui ai dit à ma femme. Tu me laisses dormir! merci Jean.

Alfred LANGLOIS (Freddy)

Depuis quelques jours pas mal de messages font allusion aux marchands ambulants de BEO, à ce sujet "j'ai pondu"un petit pensum que je vou livre.

LES MARCHANDS AMBULANTS OU LES DELICES D'ENFANTS !

Régulierement passaient dans mon quartier (30 rue Léon Roches) des marchands ambulants,pas de ces grandes boutiques sur roues que l'on voit de nos jours sur les marchés, mais tout simplement un péquin à pied, avec un accessoire manuel ou poussant une simple carriole rudimentaire, quand ce n'était pas une vieille poussette aménagée. Celui qui avait notre préférence, je ne pense pas me tromper, était le vendeur de "kikilomètre", autrement dit le vendeur de guimauve. La friandise était lovée autour d'un roseau d'environ 70 à 80 cm de longueur et de diamètre assez large, la partie haute " du délice" formait une poite et la partie basse était beaucoup plus évasée ; il en partait une sorte de mèche que le vendeur tirait, en la tenant entre le pouce et l'index, pour nous débiter la portion commandée moyennant cent sous(5 f d'avant l'euro et d'avant les nouveaux francs). Pour faciliter l'étirement il humectait de temps à autre ses doigts de salive. Ensuite venait le vendeur de figues de barbarie, les fruits bien murs rangés sur sa charrette à bras. Celui ci s'annonçait à grand refort d'appels et ns parents nous donnaient un récipient pour recueillir l'achat de quelques fruits que le "commerçant" pelait sur place avant de les disposer dans notre assiette. Cette manière d'agir était la manière "officielle" et, disons le honnete, mais voilà, nous n'étions pas des enfants du faubourg "pour rien" et toutes les occasions étaient bonnes pour "sarraquer". La technique était simple, nous nous agglutinions à dix ou douze autour du chariot, de manière à l'encercler complétement et, pendant ce temps, deux ou trois compères, à quatre pattes passaient en douce les mains et récupéraient quelques figues , faisant fi des épines. L manoeuvre était répétée plusieurs fois afin de satisfaire toute la bande. Cette collecte était, bien sur, consommée sur place et séance tenante. Les couteaux dont nous nous servions étaient de fabrication spéciale, ils provenaient tout simpleùent de "l'usinage" rudimentaire de morceaux métalliques de cerclage de colis 'la partie de liaison du cercle étant double servait de manche et la lame était "appointée" et aiguisée sur le rebord d'un trottoir, à grand renfort de "crache" pour faciliter la glisse. Ah ! Qu'elles étaient bonnes ces figues, récompenses de nos larcins. Nous ne pouvons évoquer le souvenir de ces vendeurs à la sauvette, sans parler du marchand de "calentita" ("qu'à Oran on disait "de calentica", mais nous ne le savions pas en ce temps là ... notre temps!). Son chariot lesté de deux grandes plaques de boulanger 'ces plaques en tole noire qui servaient à nos mères à enfourner les mounas) garnies de la précieuse friandise. Le "commerçant" rameutait la clientèle en heurtant de manière saccadée et régulière le rebord de la tole avec son couteau de peintre, ledit couteau servant également à la découpe. Pour cent sous, eh oui encore! nous avions droit à une part d'environ 10 cm sur 10 cm, posée sur ub bout de papier et agrémentée d'un peu de sel et de poivre à la demande.

Janvier ESPOSITO

Le chant de Bab-el-Oued

Faire un tour en pastera

C'est t'A t'A, c'est Algerois,

Manger d'la calentita

C'est t'A t'A, c'est Algerois,

Du couscous et d'la loubia

C'est t'A t'A, c'est Algerois,

Et la figua dé ta ouéla

C'est t'A t'A,c'est Algerois.

A Paris, ils ont la place de la concorde , Le boulvard St Michel, la tour Eiffel, tsoin-tsoin

Nous à Bab-el-Oued on n'a vraiment pas ça,

On se contente alors d'la Bassetta.