Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Michel SUCH

Je pensais ma grand-mère unique et je me rends compte que dans Alger, BEO et certainement dans tout le pays, des centaines de vieilles femmes vêtues de noir faisaient bouillir de l'eau, crachaient dans des pots, récitaient des prières... Massaient les ventres gonflés avec de l'huile d'olive et de l'eau bénite. C'est péché de vouloir toujours expliquer le pourquoi du comment et de trouver une racine à ce que vous appelez "enfite". Chez nous, dans cette rue en impasse qui se terminait par un escalier dans lequel j'ai failli des dizaines de fois me casser la gargoulette en ramenant de chez Madame Nivart, une bouteille d'huile à crédit; oui chez nous dans cette rue François Séranno, anciennement rue de La Vigie on venait chez ma grand-mère pour l'INFITE. Pour moi ce mot est magique et avec l'enfite, je viens de laisser échapper ma bouteille d'huile d'olive. Elle va encore me gueuler dessus ma Mémé Angèle la maltaise. Et tout ça pour un E à la place d'un I. Même si vous avez raison... J'ai pas tord! Et les "compalorios" alors hein! Y'a que ma mémé qui les soignait?( Pour les lettrés, ne pas prononcer le S et ne venaient pas me dire que cela vient de l'espagnol...)Ma Mémé m'a laissé quelques pouvoirs et je sens que certains vont devoir faire provision de "bliblis". Oui, chez moi, dans cette rue en impasse anciennement Rue de la Vigie, les pois chiches étaient déjà grillés...

Vivent nous ôtes!!!

Michel

Annie SALORT

A David Medioni

D'après les dires de Mme Melia , patronne de la fabrique de cigarettes , MON PERE Manuel SALORT était le meilleur chauffeur poid-lourd. Sur son immense camion jaune dans l'avenue de la Bouzaréah et la remorque dans la rue Léon Roches chargé de balles de tabac, dont tout le monde regardait la manoeuvre, j'étais trés fière, c'était MON PERE qui était au volant !

De nombreuses voisines travaillaient à la fabrique, et se serait super que vous fassiez mettre la photo des femmes de chez Melia, en votre possession, sur le site ! Avez-vous d'autres photos de chez Melia sur les hommes ? Je suis preneuse !

A Pierre-Emile,

Bravo pour tous ces souvenirs, surtout celui de l'apéro ! Avec MON PERE, j'étais tous les jours au Café au Barcelone , tenu par la fa mille Pozas, eh oui, après l'usine, il jouait au cartes : belote et rebelote ! Et aux cartes espagnoles ! bastos, coppa, épées et ??? Il y avait un billard à trois boules au fond de la salle et pour me faire tenir tranquille j'avais la responsabilité de marquer les points sur le boulier accroché au mur. Et la Kémia de Mme Pozas quel régal, surtout ces beignets de sardines. Je crois qu'il y avait plus de bars que de boulangeries à Bab el oued et çà marchait fort ! et chacun avait sa spécialité de kémia en plus des tramousses, olives et bliblis .

Vous vous souvenez aussi, de la fanfare qui défilait le dimanche matin, et qui attirait toute la population de l'avenue et des rues adjacentes à les applaudir sur leur passage !

Merveilleux souvenirs d'une enfance et adolescence insouciante, malgré les strougas et les évènements comme ont disait ! Quel gachis cette guerre ! Nostalgie quand tu nous tiens !!!!

Fraternellement vôtre !

Annie pla-salort