Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Robert VOIRIN

Le : 01/01/2012 10:45

Et bonne année à tous !

robert voirin

BONNE ANNEE 2012

J'vous raconte pas des tchalefs elle est là cette nouvelle année,

qu'est ce qu'on a la rabbia surtout qu'on est pas pressés

mamamia y a près de cinquante ans c'était la fin de notre Algérie,

pourtant elle est toujours dans nos cabotes, jamais tombée dans l'oubli.

Même si à force que le temps il passe, bessif qu'on devient vieux,

c'est sans salamalek que je vous adresse chaleureusement mes voeux,

et j'oublierai personne, ni les plus bovos d'entre nous ni les plus bovas,

ni les porteurs de cuissettes, de tchanklesses ou de mevas,

ni les donneurs de calbotes ou de botchas ces purée de falsos,

ni les oualiounes qui traînaient dans les rues comme des bourricots,

ni les gavatchos qui auraient mieux fait d'aller Chez Jules le chemisier,

ni les double tchatches qu'on en avait marre de les écouter,

ni les falempos qu'on envoyait chez Dache ou au Kassour, à saoir...

ni nos gentils ouellos qui nous racontaient de vieilles histoires,

ni les stounades qui zétaient maboules, les gamates kif kif les boulaneus,

ni les bloffeurs et moins cinq que je les oublies les calamars boiteux ...

Et c'est surtout à vous tous les gens de mon beau quartier,

vous les poves qui n'avaient eu qu'un seul tort c'était de l'aimer,

à vous tous akarbi je vous souhaite beaucoup de bonheur,

vous qui faisiez de Bab El Oued un monde enchanteur,

ma parole que la santé elle vous laisse surtout pas tomber,

pourvu que cette année on se la passe soua soua et à de vrai.

Robert Voirin

Robert VOIRIN

Le : 17/11/2010 17:01

RIEN QUE JE MARCHE DANS L'AVENUE

Ca y est, me revoilà plongé dans des scènes qu'elles me reviennent,

akarbi elles sont comme écrites dans d'immortelles rengaines,

elles déferlent en moi pareilles aux vagues de la Madrague

que du monde entier c'est la plus belle des plages...

Non bessif, je ne serai jamais dans la " nuit noire de l'oubli "

comme on dit dans la chanson, car j'y pense bezef à mon petit paradis.

Il est six heures du soir mainant, je sors de chez moi rue Réaumur,

puis je descends les escaliers du Cassis, qu'ils sont raides ça c'est sur,

je continue rue Cardinal Verdier jusqu' là bas en bas,

et va-z-y que j'arrive dans mon avenue de la Bouzaréah !

Qué calor en ce début de soirée, mais c'est impeccable pour faire un tour,

après le café de Barcelone j'arrive à un endroit que ça vaut le détour,

c'est les Trois Horloges qu'elles sont à l'heure comme toujours,

elles trônent au beau milieu de la place, zarma c'est le plus beau des carrefours !

Une affiche au sol annonce un bal à Padovani avec l'orchestre Ripoll

où y en a qui se prennent pour les rois du tango ma parole,

et que le choléra i'm dévore les yeux si c'est pas vrai,

on se croirait kif kif dans la scène principale d'une pièce animée

par des tchatcheurs heureux pareils à des acteurs pleins de gaieté.

Devant chez Moati les gens font la chaîne, c'est un monde en ballade,

ça passe devant le Café de Provence, autour de moi ce n'est que tchalefs et rigolades,

ici on s'arrête, on tape cinq, et devant la pharmaçie on repart de plus belle

pour se faire l'avenue plusieurs fois comme dans un rituel.

Je rêve ou quoi, on perd pas la fugure devant ce spectacle sans égal

heureusement que je suis pas laouère parce que pour moi c'est un régal !

Une fois que j'ai tout bien aregardé, et vinga comment que j'me lance

à mon tour en me faisant une petite place dans cette folle ambiance.

Ba ba ba ! les canus bras dessus bras dessous en robe légère ont un air triomphant,

les épaules bien bronzées , les yeux brillants, elles ont un sourire éclatant,

d'un pas léger et rien qu'avec un peu de tcheklala, elles sillonnent le trottoir,

suivies pas des calamars qui ne veulent pas faire tchoufa, ils sont pleins d'espoir...

Faut être jmaous pour vouloir traverser au milieu des Vespas et Lambrettas,

Dauphines, Arondes, Fregates, Dyna Panhard, 203, et autres motos Puch et Jawa,

c'est un tintamarre sympathique, sans parler des grincements terribes du tram des TA,

je suis sur que ça peut pas exister ailleurs un endroit si convivial,

alors je redémarre fissa rien que pour ne pas perdre une miette de ce festival.

Tout le long de l'avenue des cafés et des magasins qu'est ce qu'y en a pas !

les chaussures Pons, le bar chez Ferrer, le photographe Petrusa,

le marchand de journeaux Spadaro, la teinturerie Serra, l'ébéniste Pedro,

le bar " le Tout Alger " , Vidal et Méléga, l'autre chausseur Marco

l'Epi d'Or, les jouets ElBaz, la boucherie Henny,

le Select Bar, Chez Jules, le monoprix ex Trianon, les vêtements Ricry

et par la rascasse de sa race, c'est sur que j'en oublie.

Quand j'arrive devant Roma Glace, qu'est ce que je vois pas devant mes yeux !

sur un fil glissent doucement devant les clients des beignets délicieux...

Mais je continue, je sens qu'il flotte dans l'air des odeurs de kemias

ça me fait saliver surtout quand j'arrive au niveau de la rue Barra,

au coin de l'avenue devant le bar Alexandre ça sent bon les brochettes,

dedans on dirait que certains sont un peu chispounes... c'est la fête...

En rejoignant mes copains rue Montaigne devant le café des frères Escobedo

je passe devant Discophone, sur la vitrine est affichée une photo de Dario Moreno ...

anda qu'on pousse alors jusqu'à la Grande Brasserie où ça se bouscule au comptoir,

mais par la mort de ses os on doit la quitter cette avenue pleine de belles histoires,

alors avant on se fait un aller et retour en errière parce qu'on est pas des ouellos,

nous on voudrait que ça s'arrête pas, pourtant on se dit chiao

en se séparant à la rampe en fer de l'avenue Durando.

Jean Michel et moi on descend jusqu'à la Consolation et bientôt

on passe la Poire d'Or et la Princesse, la Poste, l'hôpital Maillot,

vers la Cité Picardie chacun remonte à la maison la tête encore pleine

de ce Bab el Oued que l'on aime et de son image tellement humaine.

Je suis loin de penser à ça mais si je devais le quitter un jour, j'aurai la rabia,

je n'ai que seize ans mais j'ai l'impression qu'il me manque déjà...

Robert Voirin

Robert VOIRIN

RIEN QUE JE MARCHE DANS L'AVENUE

Ca yest, me revoilà plongé dans des scènes qu'elles me reviennent,

akarbi elles sont comme écrites dans d'immortelles rengaines,

elles déferlent en moi pareilles aux vagues de la Madrague

que c'est la plus belle des plages.

Non bessif, je ne serai jamais dans la " nuit noire de l'oubli "

comme dans la chanson, car j'y pense bezef à mon petit paradis.

Il est six heures du soir mainant, je sors de chez moi rue Réaumur,

puis je descends fissa les escaliers du Cassis, qu'ils sont raides ça c'est sur,

je continue rue Cardinal Verdier jusqu' là bas en bas,

et la oilà mon avenue de la Bouzaréah !

Qué calor en ce début de soirée, mais c'est impeccable pour faire un tour,

j'arrive aux Trois Horloges que y'en a qu'une qui marche comme toujours,

cette place c'est le plus beau des carrefours !

Une affiche au sol annonce un bal à Padovani avec l'orchestre Ripoll

où yen a qui se prennent pour les rois du tango ma parole,

et que le choléra i'm dévore les yeux si c'est pas vrai,

on se croirait kif kif dans la scène principale d'un tableau animé

par des tchatcheurs heureux, acteurs pleins de gaieté.

Planté devant chez Moati où les gens font la chaîne, j'observe ce monde en ballade,

autour de moi ce n'est que tchalefs et rigolades,

ici on s'arrête, on tape cinq, et devant la pharmaçie on repart de plus belle

pour se faire l'avenue plusieurs fois comme dans un rituel.

Une fois que j'ai tout bien aregardé, et vinga comment que j'me lance

à mon tour dans cette folle ambiance,

ba ba ba ! les filles bras dessus bras dessous en robe légère ont un air triomphant,

les épaules bronzées , elles ont un sourire éclatant,

d'un pas léger et rien qu'avec un peu de tcheklala, elles sillonnent le trottoir,

suivies pas des garçons qui ne veulent pas faire tchoufa, alors ils sont pleins d'espoir...

Faut être jmaous pour vouloir traverser au milieu des Vespas et Lambrettas,

Dauphines, Arondes, Fregates, Dyna Panhard, 203, et autres motos Puch et Jawa,

c'est un tintamarre sympathique, sans parler des grincements terribes du tram des T.A.

Je rêve ou quoi, on perd pas la fugure devant ce spectacle sans égal,

heureusement que je suis pas bizlouche car pour moi c'est un régal,

ça peut pas exister ailleurs un endroit si convivial !

Des cafés et des magasins qu'est ce qu'y en a pas

les chaussures Pons, le photographe Petrusa,

le marchand de journeaux Spadaro, la teinturerie Serra, l'ébéniste Pedro,

Vidal et Méléga, le chausseur Marco

l'Epi d'Or, les jouets ElBaz, la boucherie Henny,

le Select Bar, Chez Jules, le monoprix ex Trianon, les vêtements Ricry

et par la rascasse de sa race, c'est sur que j'en oublie.

Quand j'arrive devant Roma Glace, qu'est ce que je vois pas devant mes yeux !

sur un fil glissent doucement des beignets délicieux...

Mais je continue, je sens qu'il flotte dans l'air des odeurs de kemias

surtout quand j'arrive au niveau de la rue Barra,

devant le bar Alexandre ça sent bon les brochettes,

dedans on dirait que certains sont un peu chispounes... c'est la fête...

En rejoignant mes copains rue Montaigne devant le café des frères Escobedo

je passe devant Discophone où je vois affichée une photo de Dario Moreno.

On se fait un aller et retour en errière dans l'avenue parce qu'on est pas des ouellos,

puis on pousse jusqu'à la Grande Brasserie où ça se bouscule au comptoir,

mais par la mort de ses os on doit la quitter cette avenue pleine de belles d'histoires,

nous on voudrait que ça s'arrête pas, pourtant on se dit chiao

en se séparant à la rampe en fer de l'avenue Durando.

Jean Michel et moi on descend jusqu'à la Consolation et bientôt

on passe la Poire d'Or et la Princesse, la Poste, Maillot et enfin devant la Cité Picardie

chacun remonte à la maison la tête encore pleine

des images de ce Bab el Oued que l'on aime,

je n'ai que seize ans, mais si je devais le quitter un jour, j'aurai la rabia,

j'ai l'impression qu'il me manque déjà...

Robert Voirin