Stéphane ROUX
dimanche 18 octobre 2015 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 20/01/2014 09:45
Je suis né à Alger en 60 et parti en 62, je n'ai hélas aucun souvenir de cette période. Mais étant enfant, combien de fois avons nous entendu, mes cousines et moi, nous les gosses, parler nos parents et grands-parents, d'Alger, combien de fois entendu des noms, des surnoms (spécialité il faut croire des pieds-noirs), des rues, des commerces, de tout un tas d'anecdotes sur cette période... Combien de fois cela nous a saoulé d'entendre répéter les mêmes histoires, sur une vie que nous n'avons pratiquement pas connue, aucun souvenir pour aider, bref du bla-bla d'adultes. Mais voilà, les grands-parents ont disparu, certains parents aussi, ou alors bien vieux maintenant,on a beau dire ou beau faire nos racines ont trempé dans la terre d'Alger, alors ces bla-bla, nous manquent, une part de nous s'efface, beaucoup de nostalgie demeure. Alors quand par hasard, on découvre que des personnes ont connu les nôtres, qu'ils se rappellent de ces histoires, on a un peu l'impression de retrouver une branche de la famille, qui nous remémore nos propres souvenirs... J'ai vécu à Marseille, mais je ne suis pas de Marseille, j'ai vécu ensuite dans le Gard, mais je n'y ai pas mes racines, je vis depuis 1973 en région Toulousaine, mais je ne serai jamais un vrai toulousain... Ma terre natale est par delà la mer, une terre que je ne connais pas et que probablement je ne connaitrai jamais... Alors voilà, un grand merci à ceux qui se sont manifestés, qui m'ont écris, merci à tous ceux qui faites vivre la mémoire de nos anciens, notre mémoire, ma mère de 84 ans n'en revient encore pas, et cela lui a fait un plaisir incroyable. Si partout où j'ai vécu, j'ai entendu des mots de patois local, à la maison, c'est toujours des mots pieds-noirs que l'on a conservé et quand je dis à ma compagne qui est toulousaine : "Pour aller à la plage, je mets une cuissette, j'emporte le cabassette pour midi et la fouta pour s'essuyer" et si certains sont un peu "tchoutche ou beauveau", elle m'a regardé avec des yeux ronds au départ, mais elle commence à s'y faire... Allez, je termine mon roman, il faut que je me remette au travail bessif.. Bien amicalement à vous toutes et tous.