Mustapha OUALIKENE
mercredi 30 septembre 2015 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 21/11/2013 21:25
C’est le récit de mon séjour à Yakouren Grande Kabylie à l’occasion de la célébration de l’achoura La célébration de l’Achoura à Sidi El Abad se fait toujours selon les coutumes ancestrales. Lors des asensi ou zerda organisées au mausolée de Sidi El Abad un pic cumulant à 1014m d’altitude lieu vénéré et qui attire à l’occasion de nombreux visiteurs et pèlerins . Ces derniers viennent en famille de toute la Kabylie pour effectuer une Ziara (pèlerinage) surtout le jeudi, mais aussi pour une simple promenade ou randonnée. Tous ces gens contemplent le panorama avec un ciel si proche et l’immensité de la mer de chênes liège zen qui s’étend à perte de vue avec au Sud une vue imprenable sur le majestueux mont du Djurdjura et au Nord une vue sur la grande Bleu. A sidi El Abad à l’occasion de l’Achoura (fête religieuse) une fois part an est organisée, lawzighââ ou Tiwizert pour certains qui est le sacrifice que les villageois font chaque année à la petite fête. Cette coutume qui permet de récolter de grosses sommes d’argent pour le sacrifice des bêtes et de distribuer équitablement la viande d’abord aux plus démunis mais aussi aux nantis. Les villageois cotisent en fonction de leurs moyens pour l’achat de veaux et moutons. La veille toutes les femmes et les jeunes filles du village vont puiser l’eau, ensuite les femmes roulent le couscous toute la nuit. Le jour « J » de l’Achoura tôt le matin des files de voiturent affluent déjà sur la montagne ou un immense parking leurs est aménagé dans la forêt. Dés l’aube après la prière du matin toutes les femmes sont devant leurs fourneaux et marmites pour préparer le repas pour tous les villageois et leurs invités. Quand aux hommes c’est à eux que revient la tache qui consiste à immolé les bêtes et à partager la viande équitablement même les invités ne sont pas oublier. Pendant ce temps les plus jeunes dressent les tables sous les arbres. Après avoir déguster un couscous royal en plein aire toute ses famille récupèrent leurs part de viande. A l’occasion de cette fête Sidi El Abad aura vécu l’espace d’une journée pas comme les autres des moments inoubliables où cette journée de kermesse a fait revivre le bon vieux temps aux villageois. C’est le comité de village composé de jeunes dynamiques qui a pris le pari de réussir un tel rendez vous fait de solennité et de convivialité. Autour d’une foule bigarrée les bénévoles s’occupent à la répartition des chapelets de viande découpées soigneusement après le sacrifice des beaux taurillons et à régler les menus détails devant les yeux pétillants de fierté, de sagesse et de nostalgie des vieux du village. Cela fait du bien de voir tous ces jeunes perpétuer une telle tradition et de reprendre le relais des personnes âgés qui eux l’ont aussi hériter de leurs anciens me dira mon oncle Arezki. Son fils mon cousin Ali me dira à son tour »à chaque fois que nous organisons cette fête nous sommes fières d’avoir renoué avec l’histoire que nous ont légué nos parents et grands parents certes ce n’est pas facile de gérer tous ce monde et de réaliser une telle tache mais avec beaucoup de volonté et de sacrifices nous arrivons à satisfaire tout le monde et il ajoute regarde toute cette foule qui s’embrasse et qui se souhaite mutuellement une bonne fête tout en dégustant un bon thé à la menthe ou un bon café chaud en attendant de rentrer à la maison avec un beau chapelet de viande pour de bonnes grillades comme le faisaient jadis nos ancêtres . Avec le sentiment du devoir accompli mon cousin Ali regarde toute cette marais humaine qui commence à quitter les lieux il me fait promettre de revenir l’année prochaine, promesse que j’ai fait avec fièrté. Comme à Sidi El Abad partout en Kabylie les coutumes ont gardé toute leurs saveurs et leurs nostalgies, il existe encore des hommes qui restent follement amoureux de leur bled et profondément attachés à leurs racines.