Mustapha OUALIKENE
mardi 22 septembre 2015 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 09/04/2013 00:53
Histoire de la Télévision en Algérie
Le 24 décembre 1956, la Radiodiffusion-télévision française (R.T.F.) dans les départements français d'Algérie inaugure son premier émetteur de télévision au standard VHF 819 lignes, installé au Cap Matifou, face à Alger dont il est distant de quinze kilomètres. L'émetteur, qui a couté 1 200 000 000 francs, couvre presque toute la ville d'Alger, sa banlieue et une grande partie de la Mitidja. Une astuce technique permet la diffusion simultanée du son en deux langues (français et arabe) pour certaines de ses émissions. La R.T.F. Télévision en Algérie est ainsi la première au monde a être bilingue et à émettre des spectacles français et arabes commentés dans les deux langues. Les speakrines francophones et arabophones se partagent à tour de rôle la présentation des programmes, les unes apparaissant en direct à l'écran pendant que les autres font la traduction en voix off, et inversement le lendemain. Les émissions sont entièrement réalisées sur place, aucun relais n'étant possible avec la Métropole. Trente et une heures de programmes sont diffusés chaque semaine en 1957, composés de films, de théâtre, de musique et d'œuvres lyriques, de variétés, d'information, de magazines et reportages sportifs et d'émissions enfantines. La télévision métropolitaine fournit 11 heures de programmes sur ces 31 heures hebdomadaires, essentiellement du théâtre, des variétés et des ouvrages lyriques. Le journal télévisé est diffusé à 20 heures et rediffusé à 22h30 et est présenté par Jean Luc, Jean Lanzi, Jean-Claude Narcy et Jean-Pierre Elkabbach. Il est réalisé entièrement sur place à l'aide de bandes envoyées par United Press et France Vidéo auxquelles s'ajoutent deux ou trois reportages tournés localement chaque jour avec des commentaires en français et en arabe pour une diffusion simultanée sur les deux canaux sonores. De nombreux programmes (émissions musicales, folkloriques, enfantines, concerts et théâtre) et courts-métrages sont spécialement créés pour alimenter la grille des émissions arabophones placées sous la direction de Fathallah Benhassine, déjà en charge des émissions en langues arabe et kabyle à la radio R.T.F. France V1. Dès sa naissance, la Télévision d'Algérie souhaite donc s'adresser à toutes les composantes de la population algérienne susceptibles de la recevoir. Un second émetteur de télévision est inauguré par le Directeur Général de la R.T.F., Gabriel Delaunay, pour desservir Alger le 22 février 19582. Oran est la seconde ville équipée d'un émetteur de télévision, installé sur l’immeuble Perret qui dresse ses quinze étages au carrefour de la rue Mostaganem et de la route du Port, et qui rayonne très correctement sur toute l’étendue de l’agglomération dès le 17 décembre 1958. Le réseau s'étend avec la construction d'un émetteur de télévision à la station de ski de Chréa en janvier 1960, puis la mise en service de l'émetteur de Constantine le 26 octobre 19603. La R.T.F. présente sa dernière édition en direct du journal télévisé le 30 juin 1962, veille du référendum d'autodétermination. À la suite de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962, la Radiodiffusion-télévision algérienne (R.T.A.) se substitue à la R.T.F. le 28 octobre 1962 et reprend ses infrastructures et bâtiments. Un accord de coopération technique entre les deux organismes de radiodiffusion est signé le 22 janvier 1963