Le : 28/11/2010 09:14

ON VA AU CINEMA

Comme souvent le samedi après midi mon père m’emmène au cinéma, on prend l’avenue de la Bouzareah et la rue Franklin et on arrive au Plazza,

Il joue la Bête Humaine, c'est un très vieux film avec Jean Gabin,

c'est en noir et blanc et je crois que ça parle de train,

dès les premières images je vois tout de suite que ce n’est pas très rigolo,

mon père ça a l'air de lui plaire mais moi il me tarde de sortir au plus tôt.

Enfin la séance se termine, une fois dehors c’est déjà le soir,

on descend la rue Suffren, il y a plein de monde sur les trottoirs,

on arrive aux Trois Horloges, c’est un va et vient permanent,

devant le Café de Provence et vers chez Moati il y a une foule de gens,

les conversations sont animées , on peut dire qu'il y a de l'ambiance ...

Je marche pas loin de mon père qui prend le boulevard de Provence

en direction du bar l'Olympic, de la Princesse et de la Consolation,

mais je le vois tourner avant dans la rue du Roussillon,

je rentre derrière lui dans un café, je crois que c'est le Balto,

c'est plein de monde, , mon père prend une anisette et moi un diabolo,

au comptoir on est serrés, certains sont surement à plusieurs tournées ...

je me régale avec la kemia, c’est des fèves poivrées que je n'arrête pas d'avaler...

En sortant on prend la rue de Chateaudun on arrive face à Saint Joseph et Coco Riri,

je voudrais rester Place Lelièvre mais mon père me dit de filer rue de Normandie,

je le précède ensuite dans la rue du Dauphiné puis on remonte la rue Cardinal Verdier

jusqu'à la Cité Picardie, au bas du chemin Notre Dame d'Afrique on est arrivés.

En rentrant chez nous rue Réaumur ma mère me regarde d’un drôle d'air ironique,

elle se doute de notre arrêt au café, elle fait gentiment à mon père une petite critique

car il est un peu tard et c’est le moment de dîner, mais je n’ai plus très faim,

autour de la table mes soeurs qui se moquent de moi sourient en coin,

c'est vrai que devant mon assiette bien pleine je n’ai pas l’air malin,

je crois que tout ça c’est la faute aux fêves poivrées et à Jean Gabin…

Robert Voirin