AUTEUR INCONNU
samedi 25 février 2012 - Bibliothèque des trois horloges
Le : 03/12/2010 14:06
NE A BAB EL OUED
Entre Saint-Eugène et Alger,
Est le quartier ou je suis né.
Entre Casbah et Carrières Jaubert,
C’est là aussi qu’est né mon père.
Sur la rive gauche d’un ancien oued,
Oui,…. Je suis né à Bab El Oued.
C’était ma foi un beau quartier
Un quartier plein de vie, un quartier animé.
Espagnol, italien, arabe, maltais,
Tous ensemble apprenions le français
C ‘était la tour de bab-el-oued
Quand on parlait dans notre bled.
Notre français était très pimenté
Il était même très pigmenté
Par les couleurs qu’on lui donnait.
Des couleurs aujourd’hui un peu oubliées.
« Etchaffé par une voiture, la honte à la figure
Putain d’sa mère il avait la vie dure.
En bas la mer un jeu tu tapais
Quand tu faisais tchouffa les autres y rigolaient. »
Dans mon quartier on n’utilisait pas de « reloje »
Ce n’était pas la peine il y avait les Trois Horloges
Contre les hauts et les bas
Il y avait la Bassetta
Il y avait « Blanchette » à l’entrée du marché,
Il était très connu il vendait des beignets,
Derrière l’arrêt des trams sur la petite place
Il y avait « l’italien » qui nous vendait ses glaces,
Il y avait Slimane et son épicerie
Il y avait Lassale et sa charcuterie.
Prés du passage souterrain
Il y avait Moati et son commerce cossu
Cela était normal il vendait du tissus.
Il y avait Torrés magasin de chaussures,
Rue Suffren, Devesa, ses boudins à l’oignon,
Le cinéma Bijou qui manquait d’attraction.
La « maison Jaubert » la « cité des moulins »
Avenue de la Bouzareah, rue Sufren, rue Franklin.
Prés de l’usine Bastos, à coté du Plazza,
La boulangerie Amar, la boucherie Khaliffa,
Montiel le charbonnier, Lounés le marchand de légumes
Le bistro des Flechero juste là au coin
L’Armée du salut, et le moutchou du coin
C’est là que j’ai vu le jour,
Alors que mon père péchait au cassour.
Avenue de la Bouzareah, la boulangerie Seralta
La pharmacie Sastre, et puis celle de Kamoun,
Il y avait Henny, le boucher chevalin, Perez le coiffeur,
Otto le confiseur,Spadaro « le voleur »
Borras et Sampaul vous faisaient miroiter
Les glaces que Grosoli fabriquait
Vous parlerais-je des cafés, ou bien de leurs « kemia »
Tout ce qu’ils vous offraient remplaçait un repas.
Carottes au cumin, pommes de terre au persil,
Variantes et tramousses cacahuètes salées,
Escargolines, olives….tant qu’on en voulait.
C’était un vrai délire, j’en ai le souvenir.
Quand boire une anisette était un vrai plaisir.
Vous parlerais-je de Raisville, Padovani,
Les Voutes, la Pointe Pescade et les Bains des Familles ?
Le stade Marcel Cerdan ou jouait le S.C.A (la spardenia)
Ou bien des grandes rencontres A.S.SE / Galia
Cela n’est pas la peine vous vous en souvenez aussi
Et pourtant comme moi vous étiez un « petit »
Je me souviens aussi de ce qui c’est passé
Lorsque les Trois Horloges, notre centre d’intérêt
Le 23 mars 62 devint un centre de gravité
Et c’était vraiment grave, ce fut le début de la fin,
Cela je m’en souviens
Je m’en souviens très bien.
AUTEUR INCONNU