Le : 18/11/2010 21:25

NOTRE DAME D'AFRIQUE

Je me revois encore quand depuis ma terrasse

je la regardais longuement notre basilique sans que je me lasse,

bien détachée dans le grand bleu du ciel,

elle m'apparaissait sereine et bienveillante sous le soleil.

Dressée tout là haut dans un environnement unique,

elle était comme posée ici par une opération magique,

et de chez moi j'avais ce privilège de pouvoir l'admirer,

cela me donnait l'impression qu'elle m'appartenait.

Que de fois sommes nous montés là haut en trolley ou à pied,

on rejoignait ces gens qui venaient du tout Alger,

l'Assomption réunissait là des familles formidables

qui envahissaient la place dans une atmosphère innoubliable

au cours d' une journée de fête en pleine lumière de notre été.

On y allait d'autres fois quand les filles en robes rivalisant de beauté

et les garçons coinçés dans des costumes avec brassards brodés,

se suivaient le cierge à la main en de longs défilés,

avant de se recueillir devant la Vierge Noire

qui, habillée de bleu et or ne cessait de nous émouvoir.

A d'autres moments c'était en promenade que nous y montions,

et une fois là haut, nous nous reposions loin de toute agitation,

alors nous admirions le superbe panorama en prenant notre temps,

nous restions plantés là comme pris d'éblouissement

dans le prolongement du regard de Notre Dame tourné vers la mer,

elle était pareille à un phare entre ciel et terre.

Nous repartions alors non sans avoir auparavant chercher

en contre bas l'emplacement de notre terrasse située tout près

dans Bab El Oued qui devant nous s'étalait.

Alors on descendait peut être vers Saint Eugène et son stade

ou on continuait aussi bien vers Bouzaréah pour une belle ballade.

Je ne savais pas encore que Notre Dame d'Afrique, comme une icône admirable

allait devenir plus tard une image à tout jamais ineffaçable,

je ne savais pas encore qu'elle serait l'un des symbôles les plus puissants

de notre attachement pour cette terre dans ce qu'elle avait de plus grand.

Robert Voirin