Guy SOLTANA
mercredi 1 juin 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Après le très bel hommage rendu par André Trives à tous ces merveilleux petits commerçants de BEO, je prends la suite des souvenirs avec ce poème, toujours écrit par mon épouse.
Ma rue, mon quartier.
La rue de ma jeunesse et celle de mon coeur
Est restée tout là-bas écrasée de chaleur
Elle danse dans ma tête, habillée de lumière
Remplie de cris d'enfants et de gens ordinaires.
La rue de mon enfance est celle des copains
De mes belles années et du premier béguin
Celle que j'ai quittée, la laissant à son sort
Y penser seulement et mon coeur bat plus fort.
Et je ferme les yeux et murmure son nom
Ce nom mélodieux qu'est celui de Mizon
Avec la rue Suffren et Vasco de Gama
Elle fut le témoin de nos jeux d'autrefois.
C'était notre quartier au goût de paradis
Et la Cour des Miracles en était le parvis
En étions nous les anges ou bien les garnements ?
Qu'importe, nous vivions heureux et insouciants.
Ô oui je voudrais tant retrouver mon quartier
Ma rue et mes amis, l'enfant que j'ai été
Jouer aux osselets ou à la boléra
A seven ou aux tchapes et à fava-vinga.
Entasser les noyaux et les viser debout
Taper dans la pelote, l'envoyer dans l'égout
Tenter acrobaties sur l'unique patin
Rouler en carriole et faire le malin.
J'aimerais parcourir ma rue de bas en haut
Grimper les escaliers au trot et au galop
Me faire des frayeurs dans la maison fantôme
Et ne rien laisser voir, prouver qu'on est un homme.
Oublier les devoirs, ils attendront demain
A grands coups de sifflets appeler les copains
Leur lancer des cailloux, passoire sur la tête Casque des valeureux, jurer en patatouète.
Nous avions tous dix ans, un peu moins, un peu plus
Nous aimions ce quartier, cela de plus en plus
Nous aimions cette vie tous les jours un peu plus
La joie, l'exubérance et aussi beaucoup plus.
Et viennent les vieux jours, les rides et encore plus
Ils me mènent tout droit, direction terminus
Bercés du souvenir de ma rue et de plus
Quand nous avions dix ans, un peu moins, un peu plus.
A mon cousin Serge
À tous mes copains du quartier qui se reconnaîtront :
Riri
François
Jean-Pierre l'Australien
Norbert
P'tit Jean
Marco
Alain
José
P'tit Pierre
Michel
Francis
et aussi à tous ceux qui reconnaîtront leur enfance à travers ces quelques vers.