Alfred LANGLOIS (Freddy)
mardi 8 février 2011 - Bibliothèque des trois horloges
A l'attention de Momo.
Formidable l'article du quotidien Liberté sur les PN d'ORAN, mais en tant qu'algérois et "demi espagnol", il me faut relever deux points, soit erronés, soit litigieux. Le premier concernant "La FRITA" donc, qui n'était pas un plat typiquement oranais, car à Alger nous avions "LA FRITANGA" (oignons, poivrons, tomates,un peu d'ail et un bouquet garni.) D'ailleurs cela ne se servait pas uniquement pour les mariages (il y avait des mets plus raffinés pour ces occasions), mais surtout l'été, à l'époque de la maturité des différents ingrédients (eh oui ! à l'époque nous "marchions" avec les saisons.)
L'escabéche, elle aussi ne se servait pas que pour ces cérémonies, elle pouvait accompagner des sardines, des maquereaux ou de la bonite. Pour en revenir aux appellations "frita" et "fritanga", nous retrouvons le meme cas de figure avec "calentita", à Alger, et, "calentica" à Oran. Deuxieme remarque : au sujet de la mouna ou mona. L'explication du Fort Lamoune me parait bien "historique" et meme bienvenue, mais je sais que ce gateau est originaire de la région d'Alicante en Espagne. J'en veux pour preuve une explication "familiale", comme stipulé, je suis à moitié (et meme plus d'origine espagnole), en effet ma grand mère maternelle est venue de TARBENA (village de la province d'Alicante) s'installer à Alger en 1910 (rue Fourchault), et ensuite avec nous rue Léon Roches. Elle n' a jamais connu Oran et pourtant elles confectionnait des monas dont le boulanger de la rue Maxime Noiré ( Mr Blanque) était jaloux, à l'époque, moyennant cent sous le boulanger mettait à disposition de grandes plaques noires et assurait la cuisson (la mise en forme des mounas,extraites sous forme de pate d'une corbeille à linge en osier), étaient "moulées" sur place, dans le fournil. Une anecdote expliquant la similitude des plats d'Oran et d'Alger : près d'Alicante, à l'époque des migrations des espagnols vers l'Algèrie, les habitants de Tarbena partaient pour Alger, les habitants de PARCENT (à 14 km) partaient, eux, pour Oran.
Voilà mes petites mises au point sans esprit polémique. Un grand salut à tous les anciens de BEO. fREDDY