Merzak TAMENE
dimanche 6 février 2011 - Bibliothèque des trois horloges
Qui se souvient d'un ancien Haltérophile aveugle,avec une pancarte et un album de photos represantant ses anciens exploits sportifs. Il déambulait dans les rues du quartier en compagnie de son épouse Marie. Démunis et fiers. Qui se souvient du bruit des vespas,lambrettas et puchs, l'odeur de l'anis,des variantes et des tramousses à l'heure de l'apéro. La sonnette de l'école Sigwalt avec Mr Blatt,successeur de Mr Reynaud, debout au seuil de la porte,et à qui on devait impérativement dire Bonjour M'sieur. La récréation avec nos cris stridents et le sifflet du maître surveillant, le préau où l'on s'abritait de la pluie,la cour, la petite et la grande avec deux niveaux différents, séparées par un grillage. Il y avait aussi la cantine scolaire,en face de chez Mr Botella le marchand de "farces et attrapes" où l'on pouvait déjeuner pour 30 centimes. Nous achetions nos affaires scolaires chez Bloget, nos chaussures chez Marco Ave. de la bouzaréah et la plupart des parents achetaient leurs appareils ménagers chez Discophone. Les combats de catch au stade Marcel Cerdan,avec le bourreau de Béthune, l'Ange Blanc. L'héliport, le rocher carré et les bains de cheveaux où nous avons appris à nager. Tout le monde connaît Blanchette, ses beignets et son panier de bliblis multicolores,Zouane(Kader) le marchand de volaille,Lopez le pharmacien, Anis Gras rue Riégo et la boulangerie Aznar face au bar l'Olympique. Un espace de 400 ou 500m de coté où des milliers de personnes vivaient còte à còte, avec des origines et des religions diverses. Ceci n'empéchait pas cela. En Algerie,nombreux sont ceux de cette génération (nés entre 1940 et 1953) qui ont eu leur adolescence "à cheval" sur deux cultures, perdant pied quelquefois, mais s'accrochant quand même avec leur innocence juvénile. Quelques uns sont partis peu aprés l'Indépendance. En vacances. Ils le sont toujours. D'aures sont restés. On les rencontre de loin en loin, rasant les murs d'une ville qu'ils chérissent,discrets,faisant leurs courses avec l'air de s'excuser,un sourire désanchanté sur les lèvres. Je crois que nous devenons tous un peu nostalgiques avec l'âge et le temps.Mais ne dit-on pas que la nostalgie est un bonheur à l'imparfait? Bonjour à tous les gens,nés vivants ou ayant vécu à Bab El Oued.