Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

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Mustapha OUALIKENE

Le : 27/11/2012 11:07

J’ai promis de vous raconter une autre aventure qui nous est arrivé dans notre enfance. Pour toi Jean Paul mon ami cela dois te faire revivre ces bons moments que nous avions partager. Si tu rappel l’aventure de notre ami commun Aliouète, je me rappel comme si c’était hier. C’était un après midi du mois d’Août 1960 cela c’est passé au grand Eucalyptus derrière ta maison, toi comme moi nous avions peur de monter sur cet arbre qui était à l’époque très grand pour nous, peur pas pour l’escalader mais peur de la raclée de nos parents, car cet arbre était à la vue de nos mères, ma mère comme ta mère avaient une vue direct de leurs cuisines sur cet arbre. Pour dénicher les œufs de moineaux nous avions charger notre ami Aliouète d’escalader cet eucalyptus chose qu’il avait fait sans hésitation du moment qu’il habitait un peu loin sur la colline près de la ferme de monsieur Paya, donc aucun risque d’être vue par sa mère. Au bout d’un moment si tu te souviens notre ami avait fait une chute. Dans sa chute une branche s’est brisée et lui avait traversé le poignet. Le pauvre Aliouète était resté suspendu à la branche en pleurant et en criant de douleurs pendant plus de 15 mn, jusqu’à l’arrivée des grands qui jouaient au foot sur la placette et qui l’ont délivré de cette mauvaise posture. La suite tu dois t’en rappeler après la plainte de son père à nos parents, tous les deux nous avions eu droit à notre raclée habituelle des vacances d’été et surtout interdiction absolu de nous approcher aux arbres. A ce jour quand je rencontre aux trois horloges Aliouète il me montre sa belle cicatrice au poignet et quand je veux me moquer de lui en lui disant « Ya kouya (mon frère) » on t’a eu il me répond mais sans rancune « nadène ya makoum » tous les deux toi et Jean Paul Je profite pour te saluer mon frère je t'écrirais sur ta boite perso porte toi bien

Mustapha OUALIKENE

Le : 15/11/2012 22:40

j'ai promis de vous raconter une autre histoire qui est resté graver dans ma mémoire d'enfant terrible. C'était dans les Années 1959/1960 je crois "je suis sur même j'avais à l'époque 14 ans. Avec mon ami Jean Paul Petit Jean neveu de monsieur Defrance le fabriquant de sommiers et Aliouète un autre ami. Nous avions confectionner un engin "carriole" de plus de 1m50 de long sur 80cm environ de large et de 4 roulements de 10cm à peut près nous avions choisi du bois rouge, pour que notre engin sois solide à tous les choques, nids de poules et dos d'ânes, nous l'avions équiper de freins en patins de caoutchouc "des lamelles de pneus" clouées sur une planche fixées à l'arrière devant les deux roulement le tout commander à l'aide d'un câble de freins d'un scooter Vespa et un manche en bois (pour vous dire que nous étions des génies nous pouvions revendiquer un poste de travail chez Renault ou Peugeot) Pour faire chic et confortable pour nos fesses de petits bambins, nous avions capitonner la planche qui nous servait de siège avec du cuir et éponge que monsieur Drissi fabriquant de fauteuil nous avait gracieusement offert à la condition de lui promettre de nous abstenir d'utiliser notre monstre à l'heure de la sieste, promesse que nous avions tenue bien sur. Notre circuit préférer c'est le trajet de la "Cité Molines, un peut plus haut que Montplaisant avec une arrivée triomphale devant le bar de Papalardo pas loin du rond point du Triolet et le garage Denis. Pour arriver à la mésaventure qui m'est arrivé un jour à quatre sur notre engin nous avions dégringoler comme d'habitude notre circuit arrivé au grand virage de Beaufraisier devant le bar de monsieur Jacques et à mi chemin de notre itinéraire je me retrouve face à une 2 CV conduite par une soeur du couvent de Beaufraisier, la soeur avait rétrograder au virage moi devant cet obstacle j'avais trois solutions soit je l'évite à sa gauche et là je passe sous le car de Cabrérra qui montait vers Montplaisant, soit je l'évite à droite alors là je vais directement dans le ravin où soit je lui rentre dedans. J'ai opter pour cette dernière alternative sauf que là comme tous mes trois copains étaient derrière moi c'est moi qui avait pris tout l'arrière de la 2Cv en pleine gueule avec une dent cassée,et le visage ensanglanté chose que je ne pouvais pas caché à mes parents qui m'ont réserver l'une de mes grandes raclée . Mais j'étais heureux notre bolide a eu la vie sauve, il avait continuer sa couse sous la 2CV nous l'avions récupérer 20 mètres plus loin. La grosse panique était pour les trois soeurs qui étaient dans le véhicule d'ailleurs c'est elles même qui se sont charger de mes soins. Alors mes amis(es) donnez moi une note est ce que se n'est pas un très bon souvenir cette mésaventure. Le charme de notre jeunesse c'est qu'on se casse la Fatcha " la gueule. La prochaine ce sera l'histoire de notre ami Aliouète, en allant taquiner le nid des moineaux sur un eucalyptus en tombant de l'arbre une branche s'est brisée et lui a traversé le poignée il est resté pendu jusqu'à l'arrivé des grands qui l'ont délivré de cette mauvaise posture

Nacéra ADDADAHINE

Le : 15/11/2012 20:42

A Jean Jean, André et Mustapha; un grand bravo.

Jean Jean, mon arrière grand mère habitait dans cette maison sur le terre- plein non loin du Triolet et bien sûr, je refais le trajet cinquante ans auparavant.Le même trajet que toi à peu près en passant par l'avenue du général Verneau.

André, en lisant votre récit, j'ai pensé au linge que nos mamans étendaient aux fenêtres à l'aide de corde. Mon père mettait deux gros pitons, un de chaque côté de la fenêtre et enfilait une corde.

Ma mère accrochait le linge à l'intérieur et après, elle mettait un manche à balai au milieu de cette corde et sortait le tout à l'extérieur en fixant ce manche à balai au milieu de la tablette d'appui de la fenêtre. Cela faisait comme un triangle isocèle.

Une fois que le linge avait séché, elle retirait le manche à balai et ramenait la corde chargée à l'intérieur.

Toujours de la fenêtre, elle nous envoyait les couffins vides pour faire les courses et nous les lui renvoyons toujours par le même système une fois pleins.

Jean-Jean MORENO

Le : 15/11/2012 17:04

Merci les amis pour ces magnifiques textes qui racontent très bien une part de ce quotidien que l’on a pu partager ensemble dans ce merveilleux quartier qu’était Bab el Oued. Puisque vous parlez de ces oiseaux de chez nous, c’est vrai qu’on en avait tous un voir plusieurs en cage à la maison. Il me vient à l’esprit une phrase que ma mère et ma grand-mère disaient souvent c’est : « té conosco pardale ! », ça voulait tout dire !

Je vous joins un texte que j’avais écrit voila 1 ou 2 ans qui décrit l’appartement, la volière devrais-je dire, de ma tante Vicente au Climat de France.

Le château de ma tante Vincente

Pour me rendre au « château » de tata Vincente qui habitait le quartier du Climat de France, j’avais deux possibilités : Soit je remontais l’avenue de la Bouzaréah en partant de la Butte au pied de la Bassetta et passant devant le bain maure et la boulangerie LOPEZ, (Aïe ! Aïe ! Aïe ! Le bon pain blanc espagnol qu’il nous faisait çuilà, que j’ai encore le goût à la bouche !) . Ou bien je prenais la descente de la petite rue Bombonel sur la gauche et, à droite, je remontais la rue Léon Roches en passant devant notre « stade national » le petit jardin derrière cette mémorable et belle église moderne St Louis dans laquelle notre mère nous déposait pour le catéchisme en vue de faire notre communion et notre père nous en sortait à grand coup de jurons de mécréant, c’était un anticlérical né ! En continuant cette rue, l’odeur forte de tabac nous annonçait la fabrique de cigarettes MELIA. Je laissais les immeubles du groupe « Taine » sur la gauche pour rejoindre l’extrémité de l’avenue de la Bouzaréah jusqu’au Triolet qui devait être un dancing, je crois, mais nous ôtre on était trop petit pour y aller, alors on ne faisait que passer devant.

J’empruntais à gauche la rue Jules Cambon, celle qui dominait un terrain vague en contrebas et les immeubles de la rue Taine, et là, à droite, juste après la maison de la presse je grimpais les escaliers qui rejoignaient le bout de la rue du Gal Verneau. ENTTENTION mesdames! Il ne fallait pas monter ces escaliers avec des talons aiguilles! Je me souviens l’état désastreux de ces marches qui étaient toujours encombrées de gamins. Le premier chemin sur la gauche, la rue Aube je crois, nous menait directement au petit immeuble de tata Vincente qui était à deux niveaux : trois locataires au rez-de-chaussée, ils avaient chacun un petit jardinet sur le devant de leur logement avec, je m'en souviens en période estivale, les effluves de mandariniers et citronniers plantés là depuis quelques décennies sûrement. Trois autres logements à l’étage qu’un escalier extérieur donnait accès à un balcon commun aux trois logements longeant la façade. Ma famille habitait l’appartement du bout. Je devrais dire la pièce du bout car son logement se réduisait à une pièce carrée dans laquelle vivaient quatre personnes : Tonton, tata, cousins José et Pierre-Jean. Ah oui ! J’avais oublié les perruches en liberté qui faisaient partie intégrante de leur vie ! Mais je vous en parlerai plus tard !

Le fond de cette pièce était réservé au couchage ; à gauche celui des parents, à droite celui de mes deux cousins. Ces deux lits étaient séparés par un grand rideau qu’on tirait le soir et repoussait au matin. En entrant à gauche, tonton avait aménagé une sorte de cuisine avec une gazinière et, à son côté, une bassine en fer blanc pour faire la vaisselle et la toilette corporelle journalière car, bien entendu, il n’y avait pas de salle de bain et les toilettes ainsi qu’une fontaine se trouvaient à l’étage en dessous, au fond des jardins. Une table occupait le centre de la pièce et, sur la droite, un bahut était chargé de vaisselle et autres ustensiles de cuisine.

Mon tonton était installateur de rideaux métalliques qui protégeaient les devantures de magasins et de ce fait, le balcon était encombré de caisses contenant des chaînes acier de toutes sortes, un vrai capharnaüm qui fallait enjamber pour entrer dans l’appartement. Mais, le clou de la visite était sans conteste le lustre central, sorte de parabole circulaire de verre opalisé abritant une nuée de perruches en liberté. Dans un concert permanent, elles faisaient l’allée et retour entre ce lustre et l’extérieur de la pièce. Pas besoin de vous décrire l’état de propreté de cet éclairage qui n’éclairait plus grand chose le soir au dîner. De plus, une perruche ça fait du bruit ! Des vrais « catoras » ces oiseaux ! Mais dés que le noir était dans la pièce, on ne les entendait plus.

Mon tonton a toujours aimé être entouré d’oiseaux, du simple piaf au bel emplumé, à tel point qu’il allait je ne sais où en piéger avec de la glu pour les mettre dans des cages suspendues un peu partout sur le balcon et dans l’appartement. Qu’en faisait-il ensuite ? Je n’en savais rien !

De cette époque, m’est encore en mémoire un jour d’Aïd el Kebir que j’étais chez ma tata, on égorgeait un mouton sur la première terrasse du rez-de-chaussée. Les enfants, un peu à l’écart, observaient l’homme au couteau sacrifiait d’un geste rituel, le mouton aux pattes ficelées. Moi je n’étais pas très hardi! Je ne participais pas au sacrifice !

En 1957, avec le souhait de vivre une autre vie, ma famille a quitté le quartier du Climat de France pour s’installer au « Ruisseau », prés du stade, un bel HLM tout neuf avec tout le confort possible. Eh oui ! Mon tonton, ayant pris la nationalité française, a pu se faire embaucher comme manutentionnaire à Air France Maison Blanche et ainsi, adieu les perruches et autres oiseaux, il n’était plus question de piafs ni de caisses de chaînes également dans l’appartement du quartier du « Ruisseau ».

Jean-jean Moréno

Bonne année 1434 de l’Hégire à nos ami(e)s musulman(e)s

André TRIVES

Le : 14/11/2012 15:40

Merci Mustapha de raviver la mémoire des "pardales de la cantéra".

Il y a des mots de notre langage disparus à jamais, enfouis dans notre mémoire endormie. Mais il suffit d’un bruit ou d’une écoute sentimentale pour qu’ils ressurgissent immédiatement et vous restituent intacts des moments de vie passée.

Je longeais le port de ma ville d’exil, le vent d’ouest claquait les haubans des bateaux amarrés le long du quai. Comme à l’accoutumée je m’apprêtais à vivre des instants de sérénité à respirer le parfum iodé de la mer. Soudain passant à proximité d’une place arborée, j’ai perçu le chant mélodieux d’un oiseau perdu dans le brouhaha de la rue. Mon esprit s'est alors complètement extirpé du présent, je n’étais plus dans mes baskets, je n’étais plus ici, j’étais à nouveau là-bas, transporté à Bab el Oued dans une époque d’insouciance et d’exaltation comme seuls les enfants savent l'imaginer.

Un mot a jailli en moi pour désigner l’auteur de cette mélodie saccadée ; ce n’était pas le mot « oiseau », mais « pardale », le signifiant en Valencien. C'était la langue de mes grands parents, originaires de la province de Valence en Espagne et venus à Bab el Oued vers 1910. Le travail de mémoire était amorcé. Les douleurs se faisaient de plus en plus pressantes. L’accouchement de cette tranche de vie passée se déroulait bien malgré moi entre la beauté de la mer à mes pieds et les bruits métalliques de la ville. Ainsi les mots qui décrivent et racontent mon enfance à Bab el Oued se bousculaient au portillon de ma mémoire : pardalettes (petits oiseaux), pobrette (le pauvre) , tiquette (petit) , qué vols ? ( que veux-tu ?) , bonna nit (bonne nuit) , la lumia sa paga (la lumière est éteinte ), no téniés de conichiment (il n’a pas d’intelligence) , esta gitate (il est couché) , gordo (gros), salute y força en el canoute ( ?). La langue maternelle demeurait en moi toujours aussi limpide.

Mes aïeux ibères apportèrent au quartier une coutume agréable et sympathique traduisant toute la sensibilité et la générosité des petites gens qui habitaient Bab el Oued : la coutume obligeait chaque famille à mettre à sa fenêtre ou à son balcon une cage d'oiseaux. C’était une manière de créer de la gaîté et du plaisir autour de soi en partage avec ses voisins. Et tous en avaient bien besoin. A la fin d’une journée harassante exercée dans les métiers du bâtiment, à extraire à la main les blocs de calcaire aux carrières Jaubert, souvent à genoux avec sur la tête un mouchoir à quatre nœuds pour se préserver du soleil impitoyable, ils retrouvaient chaque soir au retour dans leur appartement exigus un peu d’humanité en s’occupant des soins accordés aux couples de canaris, de chardonnerets et de serins. Avec amour, ils nettoyaient la sole de zinc des fientes, changeaient l’eau de l’abreuvoir, fixaient aux barreaux un os de sépia pour aider l’affûtage du bec, préparaient le nid pour les prochaines couvées, complétaient la mangeoire de millet acheté chez Salord, rue de l’Alma, proche du débit de tabac de l'ami Momo, passaient énergiquement un clou rouillé sous le cou pour soigner le risque mortel d'un goitre, organisaient les accouplements en cherchant dans le voisinage une femelle reconnue pour ses qualités de chant, oui, c’était un beau moment d’humanité qui s’échangeait entre l'homme noyé dans une vie confisquée par la dureté du travail, et l’oiseau privé de liberté chantant sa joie de vivre sur les balcons.

Pour ces ornithologues passionnés, c’était une façon de mettre la campagne à sa fenêtre et de faire profiter les voisins du chant d’allégresse des pardalettes.

Le phonographe à manivelle dispensait par les fenêtres et les portes toujours ouvertes les airs de Carmen, de la Belle de Cadix ou du ténor Caruso. Les anciens savaient créer autour d'eux une ambiance de fête. Les maisons de carriers résonnaient de cette joie chaque matin pour le plaisir de tous.

Le 9 septembre 1954, vers 6 h du matin tout Bab el Oued fut réveillé en sursaut par le tintamarre des pardales pris de panique dans leur cage. Personne ne comprenait la raison de cette frayeur qui s’était emparée subitement de nos petits volatiles. Quelques minutes plus tard , je dis bien quelques minutes plus tard, nos maisons dansaient comme des quilles : nous vivions en direct le tremblement de terre d’Orléansville.

Aujourd’hui plus de cage à nos fenêtres, plus d’oiseaux à nos balcons pour colporter de maison en maison la joie et la gaieté qui se font si rare dans nos villes. Il me revient une ritournelle en valencien que nos aïeux entonnaient à la fin des repas : « La ouella fa ros sin séba et le ouello di que no vole, la ouella salsa li péga et le ouello li tronca le pérol » ; et le rire redonnait l’énergie du courage à chacun. Les pardales de ma ville d'exil se sont tus avec le mistral qui s’énervait dans la rade ; le clapotis régulier des vagues sur la coque des bateaux me rappelait le temps qui passe inexorablement, ma mémoire endormie s’est figée à nouveau.

Je dédie ce texte à Mohamed Nemmas dit Momo, cet ami , ce frère devenu une étoile scintillant à jamais dans le ciel de Bab el Oued.

Andrée ATLAN

Le : 14/11/2012 11:28

BONJOUR MUSTAPHA

TRES BEAU TEXTE QUI RAPPELLE BIEN DES SOUVENIRS

MERCI DE LE PARTAGER AVEC NOUS

IL Y AVAIT PAS MAL DE JEUX COMME LES CARIOLES QUI DEBOULAIENT

EN HAUT D'UNE COTE

EN ENTENDAIT LE BRUIT DES ROULEMENTS DE LOIN

DES JEUX D'ABRICOTS DES DERAILLES LA TOUPIE LA RONDA

NOUS LES FILLES C'ETAIT PLUTOT LA MARELLE AU SAUTE MOUTON A CACHE CACHE CA NOUS ARRIVES DE JOUER AU JEUX D'ABRICOTS ET MEME AUX DERAILLES

A LA CONSOLATION IL Y AVAIT UN ENDROIT APPELLE LE MONT BLANC LIEU DE CONFIDENCES ENTRES AMIES

C'EST VRAI QUE NOS JEUX CE FAISAIENT SOUVENT DANS LA RUE DES MOMENTS DE NOTRE ENFANCE QUI RESTE GRAVE POUR TOUJOURS

MERCI A TOI MUSTAPHA POUR TOUS TES ENVOIS

BONNE JOURNEE A TOUS

Mustapha OUALIKENE

Le : 13/11/2012 21:43

Bonsoir ma chère amie Nacéra pour la glu c'est une autre manière de braconnage c'est une glu qui nous servait pour attraper de très beaux chardonneret il suffisait d'enduire des baguettes très très fines que nous placions au abords de sources ou sur des branches à proximité d'une cage que l'on appel, cage de rappel et dans laquelle se trouve notre meilleur chardonneret chanteur, qui avec ses ramages attire tous ses compères qui se font attraper à la glu, il y aussi une autre manière d’attraper ces oiseaux très prisés pour leurs chants, c'est de mettre une femelle dans une cage tous près d'un filet "généralement d'une dizaine de mètres" et de préférence à 3 ou 4 mètres d'un arbre ou d'un coupe vent en roseaux pour permettre au vol après le rabattage de s’arrêter en hauteur près de la cage, dés que le premier chardonneret descend à terre c'est tous le vol qui le suit. Il nous reste juste à tirer sur les extrémités du filet grâce à deux longues cordes fines. Mais ça, moi je n'aime pas beaucoup parce-que dans la journée on peut prendre jusqu'à une centaine d'oiseaux, moi j'appel ça un carnage de cet oiseau qui est pourtant protégé . Personnellement je les prenais à la glu c'est ce que nous appelions prendre des oiseaux de chants Pour revenir à ta question la glu nous la cueillons sur du chardon à glu du nom scientifique Atractylis gummifera et du nom de chez nous Chouk-el- eulk. Chez nous les enfants utilisent ce latex comme "Chewing-gum" ou comme piège à oiseaux!!! une fois récolter cette gomme est débarrasser de toute ses épines ensuite dans un petit récipient en la fait fondre avec la résine de pins ou de sapins "elk-snobère" il faut toute une technique pour réussir une bonne glu moi je ne les jamais rater. Voila mon amie Nacéra je crois que j'ai répondu à ta question porte toi bien et bonne nuit

Mustapha OUALIKENE

Le : 13/11/2012 20:05

De tous nos jeux pendants nos vacances scolaire celui que je garde en mémoire est certainement la période de braconnage ce n’est pas un jeux proprement dis mais le braconnage occupait une bonne partie de nos vacances en effet nous étions de terribles petits braconniers. C’est surtout entre l’automne et l’hivers période de retour des oiseaux migrateurs. « Rouge gorge, queue rouge, pinson, étourneau, geai, grive, mésange, fauvette, bergeronnette, et merle ». La liste était grande malheureusement tous ces oiseaux ont disparut.

Dés le premier jour de vacance toutes les épiceries des moutchous sont prises d’assaut pour l’achat de pièges, sortes de deux demis cercles reliés à leurs diamètre par un ressort et équipés d’un bec pour maintenir une grosse fourmis ailée qui nous servait d’appât, le tout fabriquer avec du fil d’acier très résistant La 2èm opération consistait à localiser une fourmilière, un fois trouver il suffisait de retourner la terre avec une binette pour ramasser ces insectes très précieux pour nous. Pour le repérage de fourmilière généralement cela ne poser aucun problème, ces insectes sortent de leurs trous aux premiers rayon de soleil, juste après la pluie. Une fois notre réserve de fourmilles faite direction la montagne entre la carrière Jaubert et Bouzaréa plus exactement la forêt de la princesse sur les hauteurs du quartier de Beaufraisier, notre terrain de prédilection, c’était le petit bois à une centaine de mètres de la petite ferme des parents de notre ami Michel Ambrosino qui participait lui aussi à la razzia. Une fois sur place la pose de pièges commence, notre bande se divise en quatre groupes chaque groupe choisis une partie de la forêt et chaque groupe à la charge de surveille ses propres pièges aux cas où une bande rivale ne s’aventure à nous piquer nos accessoires de braconnage. « Une petite anecdote, une fois après que l'on nous à chiper une quarantaine de pièges, nous avons décidé de nous munir de nos carabines à plomb pour décourager les intrus, chose qui fut payante pour nous et pour toujours ». La pose de pièges est très simple une fois l’emplacement choisi généralement sous les arbres et les buissons, nous recouvrons de terre tamisée notre piège sans oublier de coincer dans le bec du piège une grosse fourmille pour attirer les passereaux, après la pose de tous nos pièges environ une centaine la surveillance commence, toute les demis heures une tournée s’imposer pour débarrasser les pièges de leurs gibiers et pour re-calé ceux qui ont éclaté et cela dure toute la journée du matin au soir au retour de la forêt, c’est le partage du butin chacun de nous rentre heureux à la maison pour une bonne grillade. Mais avant de quitter les lieux nous ne oublions pas de poser d’autres pièges pour les lièvres, c’est des collets fait avec du fil de fer que nous récupérions chez Mr. Defrance le fabricant de sommiers de Beaufraisier après avoir repérer le passage des lièvres, il nous suffisait de poser ces collets entre des rangées de roseaux. Ces pièges restent sur place toute la nuit. Le matin à notre retour à la forêt, l’heureuse surprise nous attend, il nous est arriver de nous faire 4 à 5 lièvres par jour, que nos mamans se faisaient un plaisir de nous mijoter.

Un autre piège que nous aimions confectionner c’est la fameuse trappe pour les perdreaux cela se passe de Juin à Août. A cette période sur la montagne de la Bouzaréa nous creusons des trous de 30 cm de diamètre et de 20 à 25 cm de profondeur sur lesquels nous déposons une sorte de trappe faite de 4 petits chevrons, de deux petites planches de contreplaqué, de deux ressorts, de 4 lamelles de chambre à aire et deux clou pour empêcher la trappe de s’ouvrir vers le coté. Le tout bloquer par 4 grosses pierres posées aux 4 coins du piège une fois la pose du piège terminé nous mettons quelques graines pour attirer les perdreaux qui tombent au fond du piège « Une fois j’ai eu la plus grosse frousse de ma vie, un ami me signal que mon piège a pris un perdreau, moi tout confiant, je plonge comme d’habitude ma main pour retire ma prise, à la place du perdreau ma main avait butait sur un serpent, surpris de cette froideur au fond du trou j’ai retiré ma main en arrachant tout le piège depuis cette mésaventure toute la bande m’a donnait un sobriquet « l’ahnèche » qui veut dire le serpent vous riez mais c’était la plus grande peur de ma vie. Une fois aussi en allant posé mes pièges sous un buisson je suis tombé nez à nez avec un sanglier qui roupillait et vous me dite que ce n’est rien que ce n’était pas grave. Ce n’est pas de bons souvenirs tous ça. Aller cela suffis pour aujourd’hui, j’ai beaucoup d’autre histoires à vous raconter la prochaine fois par exemple le jour où sur la route de Montplaisant ou je suis passé avec ma carriole sous la 2CV des sœurs du couvent de Beaufraisier, je me suis pris en pleine gueule tout le pare choc arrière de la voiture.

André TRIVES

Le : 10/11/2012 18:48

La rue Cardinal Verdier cheminait de la vie à la mort. Elle prenait naissance au marché de Bab el Oued et aboutissait au cimetière de St-Eugène. Les corbillards municipaux empruntaient régulièrement ce trajet.

Depuis des générations, chaque année jusqu'en 1961, les deux dernières semaines d'octobre, voyaient se dérouler un rituel immuable entre le marché et le cimetière ( créé en 1880 ). Une foule immense empruntait à pied et en famille ce trajet afin de rendre hommage à ses défunts. Durant deux semaines, les trottoirs regorgeaient de fleuristes occasionnels et la rue se colorait de magnifiques arcs-en ciel de chrysanthèmes. Jeunes et vieux, recueillis comme il se doit, remplissaient un devoir générationnel transmis par les us et coutumes hérités de leurs ancêtres : rénover l'encadrement des tombes en fer forgé, nettoyer la pierre des monuments, redorer les inscriptions gravées dans le marbre, désherber les alentours, fleurir sans compter vases et jardinières. Le travail était ardu, c'est pour cela qu'il était entrepris dès la mi-octobre. Pour rien au monde, les descendants de cette tradition séculaire auraient failli à la mission de relier le présent au passé. Durant cette période du souvenir, où la ferveur remettait en lumière au près des jeunes la mémoire de ceux qu'ils n'avaient pas connus, il ne serait venu à l'idée de personne d'avoir un souci autre que celui d'aller accomplir son devoir en allant se recueillir sur la tombe familiale. Les Juifs et les Chrétiens se rendaient au cimetière de St Eugène, tandis que les Musulmans grimpaient au cimetière d'El Khettar. Les choses avaient été bien pensées : il n'y avait aucune différence, tous avaient la vue sur la mer.

Il y a 51 ans, jour pour jour, en cette fin d'octobre 1961, le peuple de Bab el Oued ignorait qu'il rendait hommage à ses morts pour la dernière fois. Comment pouvait-il imaginer qu'un destin aussi injuste allait mettre fin à une tradition familiale et le contraindre à l'abandon d'un rite ancestral ? Aujourd'hui, le cimetière de St-Eugène comme le dit Mustapha est délabré, les tombes abandonnées, les parterres de fleurs sont absents de l'hommage qui était rendu aux défunts. Il existe toujours des visages pétrifiés dans la porcelaine sur les livres de marbre. Leurs regards souriants restent imperturbables dans le silence des allées désertes. Ils ont fini par prendre l'habitude depuis tout ce temps : personne ne viendra les visiter. Les herbes hautes, les monuments penchés, la rouille épaisse des fers forgés, témoignent que la tradition de la Toussaint ne reviendra plus. Seul le gazouillement éternel des moineaux dans les cyprès ravivent un semblant de gaieté comme un clin d'oeil à l'oubli. Tout les décors sont à leur place : les cris du stade sont toujours là, la mer bleue aussi est à deux pas, tout comme le ciel azur qui descend des collines de Sidi Bennour, non, les décors n'ont pas changé.

Depuis 1962, dans le monde où l'on nous a obligés à vivre, y a-t-il un enfant de Bab el Oued qui ait trouvé dans la docte société métropolitaine, ou dans la savante littérature qui s'entasse dans la poussière des bibliothèques, un Directeur de Conscience ou un Maître à Penser ? Moi, jamais! Tous ceux qui ont construit les valeurs auxquelles je crois, les exemples auxquels je me réfère, demeurent toujours présents au cimetière de Saint-Eugène.

Mustapha OUALIKENE

Le : 02/11/2012 19:56

L’amour dans les villages Kabyles

Autrefois, la fontaine était le lieu de rendez-vous des jeunes amoureux. Les rencontres y étaient souvent fugaces mais indispensables pour réitérer l’expression de son amour, dissiper de nombreux malentendus dus à un manque de communication, remettre une lettre, offrir une fleur, etc. Les jeunes filles trouvaient toujours un subterfuge pour aller puiser de l’eau à la fontaine. Il leurs est arrivait même de vider les outres et les jerricans, parfois de les percer légèrement pour qu’ils se vident vite, dans le but d’aller le plus souvent possible les remplir à la fontaine ! »

Les jeunes d’aujourd’hui ne vont plus à la fontaine depuis que l’eau coule dans les robinets des maisons. Elle qui symbolisait le village kabyle est devenue à leurs yeux un simple amas de pierres sans âme. Les anciens, s’en souviennent avec nostalgie de ces fontaines. Ils se souviennent des jeunes filles d’une beauté pure, vêtues de robes multicolores, parées de bracelets d’argent, portant une outre sur le dos, qui cheminaient le long des sentiers de la fontaine, du murmure joyeux des voix tendres et douces emplissant les cœurs de bonheur et de quiétude. L’image qu’elles offraient embellissait les splendides paysages montagneux et forestiers. Les jeunes hommes les guettaient sur le chemin dans l’espoir d’un sourire, d’un regard langoureux ou d’un petit mot tendre. La fontaine était également le lieu de prédilection pour les jeunes filles qui profitaient du moment qu’elles y passaient pour s’amuser et discuter de tout et de rien.

Aujourd’hui, il ne reste de la fontaine du village presque rien. Ses sources sont couvertes de mousse et les herbes ont envahi son sentier. Mais son eau demeure toujours fraîche et son ombre donne du repos au passager qui ne peut passer sans y faire une halte. La fontaine est seule et isolée, personne ne songe à lui rendre visite. Pourtant, c’est là que de nombreux couples mariés, aujourd’hui parent, ont fait connaissance. Les plus conscients soutiennent que la disparition de la fontaine a généré la mort systématique du village kabyle d’antan et toutes les belles choses qui le caractérisait. Certaines habitudes demeurent toutefois en vigueur au jour d’aujourd’hui. La communication entre les amoureux se fait encore par l’intermédiaire d’une autre personne. On choisit généralement comme messager une personne capable de passer sans se faire remarquer, une fillette intelligente et habile, qui peut rentrer chez n’importe qui sans que le maître de maison ne se doute de quelque chose. Actuellement, certains amoureux ne lésinent pas sur les moyens et font usage du téléphone mobile qui, pour ceux qui peuvent se le permettre, est le moyen de communication le plus discret. On s’écrit des SMS et on s’appelle sans que personne ne s’en rende compte.

Les fêtes villageoises, quand elles sont mixtes, sont aussi un évènement d’une grande importance pour les jeunes. Elles permettent aux amoureux de se voir pendant plusieurs heures et même s’ils ne peuvent pas se parler leur regard exprime bien des sentiments.

Par ailleurs ce genre de liaison n’est pas sans comporter de risques. Les amoureux doivent faire preuve de discrétion. Mais, paradoxalement, les histoires d’amour du village sont souvent un secret de Polichinelle.

L’essentiel est d’éviter de se faire prendre en « flagrant délit ». Dans certains villages le châtiment peut aller de l’exclusion du groupe au châtiment C’est généralement la femme qui est désignée comme bouc émissaire. Néanmoins ces règles connaissent une certaine souplesse et sont plus ou moins rigoureuses d’une famille à une autre et d’un village à un autre.

« Les filles et les garçons des villages kabyles ne peuvent pas mentir car, ici, tout le monde se connaît. Il se font entièrement confiance et se donne leurs cœurs sans retenue. Pour eux il n’y a pas d’amour sans confiance et on ne peut être à moitié amoureux : soit on l’est complètement, soit on ne l’est pas du tout ». A cela on peut ajouter la rareté des rencontres, les tabous, le goût de l’interdit, le fait de rester enfermé au village pendant des jours entiers oisif et de n’avoir à l’esprit que la personne aimée. C’est principalement ce qui fait de l’amour villageois un amour idéal, platonique, merveilleux et douloureux à la fois ».

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