Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

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André Noël de CRESCENZO

Le : 20/12/2008 01:09

LES ROITELETS:

Comme tout l'monde de la-bas Y doit le saOUoir, le jeudi Y avait pas d'école,congé scolaire,c'était le jour où nous étions les roitelets du quartier,rien nous résistait,le matin en tout premier lieu nosu nous dirigions au "bar Taxis"propriété de Papa, où nous attaendait un petit déjeuner fait à base de lait fournit par Bérenguer,le laitier du coin de même que petits pains sirtis du four de Martinez, boulangerie située Bd.de Provence;au bas de la Cité des Messageries...Ensuite nous allons visiter le pauvre Moussa,mozabit du coin,son épicerie se trouvait face au bar,il était pris d'une énorme PANIQUE lorsqu'il nous voyait arriver,mais dans le fond content de nous voir,quand aux pauvres clients voyant l'orage qui déferlait dans le magasin;avaient opté pour "laisser-faire"et suspendre leurs achats attendant que le calme soit revenu,ÇA CHIALE,ÇÁ DISCUTE ,ÇA CRIE, tout le monde veut être servi en premier lieu, Moussa ne sait où donner de la tête,heureusement qu'il en est habitué, moi pour ma part je faisais provisions de caramels au lait "Fausta" de vraies briques!!!de par leur volume et dureté,ayant de la peine de le gober et surtout le mastiquer,mais ce qui m'attirait le plus,c'était le fait qu'ils étaient enveloppés dans un finpapier paraffiné reproduisant les images de nos idoles sportifs d'alors,voir Fausto Coppi,Gino Bartali,André Darrigade,et bien d'autres,c'est avec un grand soupir que Moussa nous voyait prendre la sortie du magasin.............................

Séance suivante,nous nous dirigions au ciné Marignan,Ave.Durando,où tous les juedis matin l'on passait des films étant exclusivement destinés aux roitelets du quartier dont nous faisions partie,à savoir des films de nos légendaires héros,TomX,Hopalong Cassidy,documentaires de Walt Disnay,Pinocchio..et bien d'autres..........

A la sortie et suivant l'heure,nous allions ensuite nous rafraichir à la plage des "bains d'chevauxòù plus d'un finissait par boire une bonne CALADE(tasse)d'eau salée..................

Durant l'aprés-midi,nous nous dirigions pour la seconde fois au bar,attendant avec une grande impatience retenue; la venue de Tayeb,un peu notre messie,notre Papa Noël,le voilà qui arrive tout comme ce dernier le dos légèrement vouté sous le poids d'une espèce de hotte,mais celle-ci était faite de fer-blanc,afin de préserver la chaleur des trésors qu'elle renfermait,je regrette mais n'ayant trouvé nulle part ailleurs d'aussi bons RAMEQUINS AU FROMAGE, aux paillettes de gruyère débordantes et à la pate feuilletée, un vrai délice!!!Soufflant tout comme une locomotive,Tayeb entrait dans le bar déchargeant sa hotte sur la première table disponible,se dirigeant ensuite vers le comptoir pour se désaltérer,c'est alors que nous priions Lucifer de même que tous les Saints de la création afin de que Tayeb ait envie de faire "pipi"Oh miracle!!!notre prière a été exaucée,le voilà qu'il se dirige vers les toilettes,c'est alors que commence la "razzia sur la chnouffe"la pauvre hotte ne cesse d'aller d'un bout à l'autre de la table,nous avions la bouche et les mains pleines de ramequins,même cet ENFOUARÉ de Jojo s'en met plein entre la poitrine et le tricot d'peau.....Voilà Tayeb qui sort des toilettes,un rire malicieux sur ses lèvres,il prend une cigarette qu'il portait coincée sur l'oreille et l'allume,se dirige vers le comptoir,et là intervient le système "marché libre"à savoir soit papa paye les dégats,soit Tayeb refuse toute pécune sous prétexte qu'il avait fait une excellante vente ce jour là,et qu'il se chargeait des dégats.Papa arrondissait le tout nous servant de grands verres de limonade "Dédé"légèrement coupée d'un doigt de vin rosé le tout bien frais..........

Les batteries chargées à bloque,nous nous dirigions alors vers une autre zone du quartier afin de disputer un match de foot,quinze contre quinze!!!tout le monde voulant s'approprier d'une simple petite balle en mousse ou papier journal pas plus grande qu'un oeuf,et nous voilà parti,résultats:les coudes et genoux en sang,les cheveux ébouriffés,la sueur nous perlait sur le front que nous essuyons de même que le "mocco"d'un simple revers de manche, la pompe blanche apaisait notre soif,et la "traca"finale(feux d'artifices" la BARROUFA(guerre)sans merci entre une mère désespérée étant au bord d'une crise de nerfs et son roitelet.............................

je souhaite à "tous les hommes de bonne volonté" un trés joyeux Noël, de même qu'une bonne et heureuse anée 2009 que Nôtre Dame d'Afrique veille sur tous ses enfants... Gros bisous pour toutes les filles de "la-bas"........................

Djamila BENTERKI

Le : 18/12/2008 22:38

bonsoir et joyeux noel a tous les babelouediens et babeloudiennes, je suis une babeloudienne de l'école rue de Normandie Beo, j'habitais 12 rue CURIE BABELOUED LA BASSETA, ce qui m'a inciter à vous écrire c le message qui MR Jean Pierre RODRIGUEZ qui a fait surgir en moi des souvenirs inoubliables de la PHARMACIE ALLAMAND , le DOCTEUR ALLAMAND était une grande dame de grande noblesse et de gentilesse, un coeur d'or, c t une grande amie à ma défunte mére HAMIDA, nous allions souvent à la pharmacie qui était le prolongement de l'hopital militaire maillot, je me souviens de cette admirable dame au grand coeur qui nous écoutait et nous soignait (maux de gorge avec des collutoires rouges et bleus des bâtonnets) des injections dont nous sentons une douceur de ses mains délicates, de sa voix mélodieuse,enfin aprés l'indépendance, nous l'avons retrouver chez elle à la RUE DU COQ UNE RUELLE PERPENDICULAIRE A LA RUE D ISLY, nous sommes parties avec ma mére et mes deux filles âgées de quelques années pour leur premier vaccin elle avait transformer sa maison en cabinet médical elle recevait toujours avec amabilité, je ne sais pas si elle est en vie encore mais si je pourrais avoir de ses nouvelles ou de ses proches envoyez moi les je vous saurai gré enfin, j'ai envoyer des messages sur le forum concernant mes anciennes camarades de classes en l'occurence LES JUMELLES PASTOR LES GARCIA LES GUARDIOLA LES VIDAL LES LEVY LES ESTEVES ETC.. AUCUNE NOUVELLE UNE BOUTEILLE A LA MER ENCORE .JE VIS TOUJOURS EN ALGERIE RUE ISLY AIMERAI AVOIR DES NOUVELLES DE CES DERNIERES J AI MARIEE MA FILLE LE 31 OCTOBRE 2OO8 J AI INVITER UNE PN CHRISTIANE DE LA RUE CAMILLE DOULS ELLE EST VENUE ELLE M A APPORTER UN BEMOL .JE TIENS A REMERCIER AUSSI MME MONIQUE BALDACHINO POUR SON MESSAGE QUI A MIS UN BAUME A MON COEUR D ADOLESCENTE QUE J ETAIS. ENFIN QUE DE SOUVENIRS CARRIERE JAUBERT GOUTTE DE LAIT J Y A TRAVAILLER PENDANT LES VACANCES D ETE ENFIN AIMERAI RECEVOIR BEAUCOUP DE COURRIER SURTOUT DES CAMARADES AVEC QUI NOUS NOUS AMUSONS BEAUCOUP A LA MONTAGNETTE LES VESPAS LES OULAHOUP ETC...BONNE FIN D ANNEE A TOUS LES BABELOUDIENS ET BABELOUEDIENNES EN ESPERANT VOUS LIRE.

André TRIVES

Le : 18/12/2008 00:24

NOËL A BAB EL OUED, C'ETAIT HIER...

Souvenons-nous de ces moments d'enfance impérissables:

Les galoches déposées soigneusement devant le sapin tout illuminé de mille feux éclatants avec des bougies en équilibre sur l'extrémité des branches ployant sous la neige, l'âtre de la cheminée chargé de bûches de bois posées sur un lit de braises rougies qui réchauffait le coeur des admirateurs en herbe, des paquets cadeaux multicolores cerclés de ruban rose destinés à toute la famille, la neige couvrant de son blanc manteau les toitures des maisons et les arbres endormis comme une chantilly décorant un gâteau, le Père Noël tout de rouge vêtu avec une longue barbe blanche, arrivant de nulle part dans un traîneau rempli de présents et tiré par quatre rennes toujours souriants, des enfants les yeux écarquillés découvrant les jouets tant désirés, à faire rêver les enfants du monde entier: c'était ce que l'on découvrait avec exaltation chaque année à Bab el Oued dans la classe de Madame Winckler, notre institutrice du cours préparatoire de l'école Lelièvre, lorsqu'elle affichait au tableau noir la gravure de décembre relative à la leçon de vocabulaire. On demandait à la maîtresse où pouvait avoir lieu cette scène décrite au tableau, et elle nous répondait: "c'est le Nord, là où il y a des montagnes!"; alors , on avait encore plus de mal à comprendre car nous aussi on vivait dans le Nord de l'Afrique, et à Bab el Oued, nos "montagnes" s'appelaient la Bouzaréa, Sidi Benour et Notre Dame d'Afrique. Chez nous, Noël se passait au balcon, même si tous les deux ou trois ans, une averse de grêle brutale blanchissait le quartier pour quelques heures et nous faisait découvrir à la récréation dans la cour de l'école, ces maudites engelures. Comme à l'accoutumée, l'hiver à Bab el Oued demeurait le cancre de la classe des saisons. C'est donc dans un ciel constellé d'étoiles scintillantes que l'on imaginait la plus belle des crèches bibliques; le chariot de la Grande Ourse nous donnait l'impression, après en avoir découvert l'existence au cours d'une leçon de géographie, qu'il allait nous livrer des surprises dans cette nuit magique chargée de mystère pour tous les enfants.

La hotte de nos parents n'était jamais en surcharge dans la douceur de cette nuit algéroise qui brillait comme en été. On rangeait notre paire de "tchanglès" au pied du lit et on restait éveillé toute la nuit à l'insu de nos parents jusqu'au tintamarre qui avait lieu vers les six heures du matin lorsque le jouet était déposé à proximité. C'est les yeux pleins de "lagagne" que l'on découvrait hébété et souriant de fatigue la surprise que l'on nous avait réservé. On n'en était pas encore à choisir sur catalogue le seul et unique jouet qui nous était destiné. Cela ne nous empêchait pas d'être tout excité à l'idée de montrer tout à l'heure au copain dans la rue l'objet qui allait nous amuser quelques heures jusqu'à ce qu'il ait rendu l'âme.

A Bab el Oued, dans les années d'après guerre, les enfants étaient experts pour jouer sans jouet et créer un monde merveilleux. On était des créateurs de rêve utilisant génération après génération, l'art du rien; c'est avec des riens que l'on passait de mémorables journées de jeu avec les camarades "en bas" la rue. Tout était récupération: des bouts de bois, des roseaux coupés aux carrières Jaubert, du papier journal, de la ficelle, des chiffons, de la terre glaise, des noyaux d'abricots, des boites d'allumettes, des roulements à billes; c'étaient nos matières premières et l'imagination collective faisait le reste.

C'était vraiment hier, il y a soixante ans...

Arlette LEHR

Le : 11/12/2008 19:46

Bonjour à vous tous,

Je suis en train de lire vos messages et je me retrouve dans mon quartier. En effet, les cars Cabrera étaient stationnés en bas de la rue Pierre Leroux devant la Goutte de Lait. Le centre Villeneuve qui était très grand se situait en haut de la côte et se terminait à côté de la Goutte de Lait. En face, avenue de la Bouzaréah se trouvait une épicerie tenue par, si ma mémoire est bonne Mlle Emma, il me semble qu'elles étaient 2 soeurs. Tout près de cette épicerie il y avait la boulangerie de Mr Clapès où nous allions cuire nos grandes plaques de cocas, il mettait à notre disposition le plan de travail où nous pouvions terminer de mettre en boules les monas avant de les cuire. Nous étions plusieurs à le faire je me demande comment les monas retrouvaient "leurs propriétaires". A côté se trouvait le moutchou qui vendait tout ce que l'on pouvait rechercher. Ensuite en face il y avait la charcuterie Giner qui nous aiguisait l'appétit tant son laboratoire sentait la soubressade et les boudins à l'oignon. Au moment des fêtes il y avait une grosse mallorquine qui était mise en tombola. A côté de cette charcuterie il y avait le café de la Butte. Que de souvenirs inoubliables, cela fait du bien de se les rappeler. Maintenant nous ne pourrions plus retrouver ces souvenirs car suite aux inondations Bab el Oued a changé. Continuons à nous remémorer tous ces merveilleux moments passés dans notre petite capitale d'Alger qu'était Bab el Oued.

Jean-Jean MORENO

Le : 11/12/2008 10:38

Bonjour à vous tous

J’avais envie de vous parler de mon quartier, enfin plutôt un pâté de maisons dans le quartier de BEO. Il était enclavé entre la rue Léon roches et l’avenue de la Bouzaréah à l’endroit même où ces deux artères se rejoignaient dans le bas c'est-à-dire en face de la rue cardinal Verdier, rue chère à nos amis des sites de Nano Mesquida et Raymond Molto et dans sa partie haute, une ruelle qui reliait également la rue Léon roches et l’avenue de la Bouzaréah, je ne souviens plus du nom de cette ruelle, juste en face le bain maure prés du café de la Butte. A l’intérieur de ce pâté de maisons, trois ruelles séparaient les immeubles: la rue Raspail, la rue Eiffel et la troisième avait-elle un nom ? Je ne m’en souviens plus. Au bas de la rue Eiffel, dont l’entrée se située entre le moutchou et un cordonnier je crois, il y avait une sorte de terrain vague qui était au niveau du sous-sol des immeubles qui avaient leurs entrées sur l’av de la Bouzaréah. Ce terrain permettait à la menuiserie située sous le café de Cadix (je ne suis pas sur du nom) d’entreposer ses planches de bois et pour nous, de passer notre temps libre à jouer aux billes à tuis ou aux noyaux d’abricots en faisant les petits tas de 4 noyaux et en les dégommant avec d’autres, ce que tous les gosses de notre age faisaient tous les jours jusqu’au moment où un appel soudain, sifflets ou hurlements, de la part des parents, venait à nous déranger dans notre élan.

Nous habitions ma mère, ma sœur, et mes deux frères dans un petit « deux pièces » au 64 de l’avenue de la Bouzaréah ; pour accéder à notre appartement il fallait passer le porche d’entrée, suivre le couloir, descendre des escaliers qui menaient à une cour qui desservait trois logements dont le notre. Nos voisins : une famille espagnole « les Caseilles » et une famille arabe « les Benaoui ». Pour tout confort, ce petit monde disposait d’un wc dans la cour ainsi qu’un robinet pour tous ce qui ne nous empêchait pas de vivre

Je me souviens des commerçants qui bordaient ce pâté de maisons ; il y avait 2 épiceries Mozabites dans lesquelles, si on s’y prenait bien, on en ressortait avec des bonbons gratuits en poche, également la mercerie de Mme Gilabert qui faisait, je ne sais pourquoi, griller son café en grande quantité à la fois dans un grand cylindre percé de petits trous en le faisant tourner sur lui-même au dessus d’un feu dans son arrière boutique. Notre chère boulangerie Clapés jouxtait la mercerie, c’est là que nous portions nos plats à cuire et mangions entre autres : pain blanc, rolliets, calentita etc.… Juste après, l’épicerie de mademoiselle Emma où l’on devait monter deux marches, je crois, pour entrer dans son magasin. Une porte cochère séparait cette épicerie de la bijouterie de Mr Menella. La bijouterie faisait angle avec la ruelle qui commençait par des marches descendantes et qui faisait face à la cité des « deux » moulins ; cette ruelle menait d’abord chez un espagnol fabricant de nougat (espagnol) dont je ne me souviens plus du nom et ensuite à un forgeron dans le milieu de cette ruelle. A l’angle de cette rue et toujours en descendant l’av de la Bouzaréah, se trouvait le tabac, journaux de Mr Peniello qui était tenu également par sa belle mère Mme Cardona, ah ! Mme Cardona !une femme admirable qui, quelques fois, nous interpellait lorsque nous passions devant son magasin pour nous donner une pièce de cent sous « cinq anciens francs ». Je ne me souviens plus du nom du bar qui se trouvait après le tabac, journaux dont l’odeur des kémias, en passant au prés, nous chatouillait les narines. Suivait une pharmacie et un Mozabite avant la fameuse descente vers notre terrain de jeux. Après cette ruelle, je ne suis pas très sur, mais je crois que c’était un cordonnier qui était installé ici, à l’angle de la rue ; ce magasin, je me souviens, avait été plastiqué. Après l’entrée d’immeuble qui était attenant à cette cordonnerie, se trouvait le fameux café qui faisait angle de l’av de la Bouzaréah et la rue Léon Roches. Je crois qu’il se nommait « Café de Cadix ». Là, encore, que de souvenirs surtout olfactifs non pas par l’anisette qui était consommée allégrement mais par les kémias, c'est-à-dire les escargots piquants et autres cacahuetes à décortiquer, les tramousses etc..

Je suis retourné en mai 2007 à Bab el Oued mais, malheureusement, je n’ai rien revu de ce que je vous raconte car les coulées de boue de 2001 ont tout emportées. Plus de ruelles où l’on passait la plus part de notre temps à s’amuser, plus de maisons dans lesquelles nous avons vécues voir survécues, plus de magasins que l’on fréquentait tous les jours, enfin plus rien, juste un jardin à la place de ce pâté de maisons et une mosquée située le long de l’ancienne rue Fourchault.

J’ai voulu écrire ce texte pour que les gens qui habitaient ce quartier réagissent à mes propos et apportent des corrections, des éclaircissements où des compléments au texte.

Jean-Jean Moréno de Bab el Oued et fier de l’être

Marc CAIAZZO

Le : 09/12/2008 19:12

Bonjour

En lisant vos messsages sur ces merveilleux souvenirs, ça se bouscule dans ma tête. Ma grand mère qui faisait une crèche magnifique qui descendait du plafond, quand nous achetions les sujets chez "Coco et Riri",quand nous allions aux Galeries de France pour voir les jouets, les plus riches passaient au Milk Bar prendre le chocolat. Je ne sais plus si c'était rue d'Isly ou rue Michelet qu'il y avait un Père Noêl avec son âne qui dodelinait de la tête, au 1er etage d'un magasin. Mon père et mon oncle qui allaient à la forêt de Baïnhem pour l'arbre que nous décorions en famille et c'était déjà la fête. J'ai 60 ans, en partant en Juin 62 cela veut dire que j'ai passé plus de Noël en France que chez nous. Et je n'ai de souvenirs "Que des Noël de là bas ", chez nous à Bab el Oued. Amitiés et joyeuses fêtes de fin d'année à vous tous.

André TRIVES

Le : 08/12/2008 17:48

Merci Fatiha, votre narration est simplement belle. Elle décrit un vécu qui dégage un grand bonheur partagé avec vos parents et vos voisins à l'occasion des fêtes religieuses. Et cela m'indique la raison pour laquelle cette vie partagée en commun était une réussite; c'est d'une évidente simplicité: à Bab el Oued nous avions trois fois plus d'occasion de transmettre la joie et la gaîtée à nos voisins. A tour de rôle mais parfois le même jour, les Trois Livres se faisaient concurrence pour apporter de la ferveur et des moments de fraternité magnifiques sous le couvert de la tradition. En échange de la liesse qui se communiquait de rue en rue avec les rires des enfants dans leur habit neuf qui faisaient la fierté des parents, il y avait dans toutes les familles un respect des coutumes religieuses sans distinction. On était admiratif et complice d'une situation intéressée car on savait que dans la journée une assiette de gâteaux faits maison aux amandes pilées, tout coulant de miel ou recouverts de sucre blanc glacé craquant serait offerte aux plus proches. Et pour moi avoir dans l'immeuble des voisins musulmans et juifs, c'était avoir à disposition toute l'année la plus exceptionnelle pâtisserie méditerranéenne que j'ai pu trouver dans ma vie.

Je vous souhaîte Fatiha, à vous et à votre famille, de vivre aujourd'hui dans la même ambiance retrouvée, les Aïd vécus autrefois en présence de vos chers parents.

FATIHA

Le : 08/12/2008 16:22

Bonne fête de l'Aïd El Adha à tous,

C'est une fête de recueillement reconnue par les 3 religions monothéïstes. C'est l'histoire d'Abraham le patriarche de ces religions, de l'ange Gabriel et de son mouton.

Petite nous préparions cette fête depuis plusieurs jours. Certaines familles achetaient le "pauvre mouton" d'autres comme mon papa, que Dieu aie son âme, refusaient absolument ce rite. Mon père disait à ma mère, "tu veux de la viande, dis moi le nombre de kilos mais jamais une bête sur pattes". Donc le matin, les vieux allaient à la mosquée pour la prière puis au cimetière "El kettar pour le plus grand nombre, à Sidi M'hamed à Belcourt ou Sidi Abderrahman" aux abords de la Casbah. Les enfants habillaient de neuf allions souhaiter la bonne fête aux voisins et aux parents proches. Certains, généreux nous donnaient une petite pièce et d'autres un simple gâteau toujours succulent mais moins enthousiasmant que la pièce de monnaie "un douro, 5 francs de l'époque".

A midi, le repas. La plupart du temps un grand barbecue avec brochettes, merguez et melfouf que nous partagions avec des parents proches et des amis. L'après midi les parents allaient au domicile de la personne la plus âgée de la famille pour lui souhaiter la bonne fête et, pour les enfants c'étaient les retrouvailles avec les cousins et cousines et surtout pour compter les pièces récoltées. Quelle merveilleuse journée pour nous tous et surtout pour celui qui en avait le plus.

Depuis que je n'habite plus Alger où je suis née et où j'ai passé mon enfance et mon adolescence, cette tradition malheureusement je l'ai perdu de vue. Par contre je l'ai retrouvée avec bonheur chez mes voisins face à mon habitation, lors des fêtes religieuses juives. Les mêmes préparatifs et le même défilé de la famille qui vient souhaiter la bonne fête. En leur compagnie, je retrouve mes traditions.

Une petite anecdote. Dans les toutes premières années de l'indépendance, Alger a subit un exode rural infernal. Pendant les fêtes religieuses ces personnes qui n'étaient pas originaires d'Alger partaient pour 2 ou 3 jours au bled chez leur famille. Les Algérois d'origine se retrouvaient enfin entre eux. Mon petit neveu qui avait 5 ans, qui nous entendait nous lamenter à longueur de journée contre ces ruraux et dont le père était Commissaire de police, eut une excellente idée. Il vint nous voir et très sérieusement suggéra "Au lieu de vous lamenter, dites à papa de placer des barrages aux alentours d'Alger pour interdire à tous ces gens de revenir et là vous ferez revenir vos anciens voisins".

Nous aurions bien voulu le faire, mais ......

Bien amicalement et encore bonne fête à tous

André TRIVES

Le : 04/12/2008 13:08

Le premier message de Momo Nemmas sur ce site date du 21 septembre 2005 à 19 h 33 où il écrivait:

" Bonjour de BEO plein d'odeurs de fleurs de jasmin.

Chers compatriotes et Fils du "Cru",

Bien le bonjour d'un authentique Bab el Ouédien et grand merci pour le magnifique site sur internet, et je ne sais comment remercier Dieu pour avoir pu assister à cette technique qui permet aux gens de se retrouver quelque soit l'endroit de la terre.

Nous avions un bureau de tabacs rue de l'Alma, à côté d'Yvonne la mercière,, de Blanchette le marchand de beignets, de Chétrit du Spendid Photos et de Kader ( tueur de poules) le marchand de volailles, Fullana le boulanger et de Mario et Antoine du bar de la rue de Chateaudun, et les plus beaux moments de ma vie furent les jours où je venais au magasin et voir tout le monde riche en couleur, bruits et...odeurs!!!

Nous sommes quelques "récalcitrants" qui n'arrivent pas à en démordre de cette culture( véritable patchwork d'Italiens, Espagnols, Maltais, Crétois) et la tchatche innée qui coule dans les veines des purs de BEO fait que nous sommes et seront toujours un "Cru" très rare. "

N'est-ce pas le plus bel honmmage que de faire revivre la parole du

" récalcitrant" de BEO: Mohamed NEMMAS qui doit actuellement avec des cartes espagnoles, faire une " ronda " avec Lyes Charef....

Arlette LEHR

Le : 03/12/2008 17:19

Pour ne pas oublier Momo.

Bientôt un an que tu nous as quittés,

Tes messages remplis d’humour et de chaleur

M’ont toujours émue et comblée de bonheur

Mon ami, je ne peux t’oublier

Tu étais un homme rayonnant de gaité

Tes qualités n’étaient plus à démontrer

Toujours prêt à aider et à réconforter

Tu répandais l’amour par ton immense amitié

Combien de souvenirs nous avons partagés

Combien de crises de rire pour nous les rappeler

Tu me donnais la force de vaincre ma nostalgie,

De ce pays tant aimé qu’était mon Algérie.

J’ai été complètement bouleversée et attristée

Par le message de ta fille m’annonçant ton décès

J’ai une pensée pour tes enfants et ta femme

Qui doivent continuer à vivre ce terrible drame

Une amitié qui ne s’effacera jamais.

Arlette

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