Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

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Claude QUESADA

Le : 23/11/2010 16:18

Me voici plongé, une fois de plus dans ce BEO qui a bercé toute ma jeunesse.

L’angle des rues Montaigne et Barra où une grande partie de notre enfance, je dis nous parce qu’avec mon frère jumeau nous passions des heures entières à jouer sur le balcon qui dominait ce carrefour ou a commettre, également, des bêtises : par exemple à l’âge de 3 ans faire pipi par la rampe en fer forgé de ce balcon, plus tard, à jeter de la terre prise dans les pots de fleurs sur les gens qui passaient.

L’école de la rue Franklin avec pour institutrice, la première année, Mme MOUGENOT, puis des noms qui me reviennent, Mr ASCENSI, Mme HADJADJ, Mr TIMSIT avec ses devises qui nous aidaient à retenir les règles de grammaire : « à 6 heurEs, j’ai mangé du beurrE dans ma demeurE, j’ai laissé le babeurrE et j’ai gagné la gageurE (les seuls mots du vocabulaire finissant par EUR et qui prennent un E à la fin »

Mr BOUCHERAT, très sévère prompte à donner des coups de règles sur les bouts des doigts. Messieurs BAYE,

HOMAR, CABROL avec sa voiture de sport, une raquette de tennis à sa portée et POLITO directeur.

Puis c’est le Collège Guillemin avec la succession de jardins qui descendaient jusqu’aux bains Padovani.

Ces jardins ont été le théâtre, de nos exploits. Ils étaient peuplés de petits groupes réunis par âges, il y avait Lucien ELKAIM, Jacques LEVY, Vincent GIORDANO, les jumeaux bien sur et bien d’autres encore.

De là partaient les grandes randonnées, avenues de la Bouzaréah, Durando, puis retour vers l’avenue de la Marne et le Lycée Bugeaud, une fois, deux fois et plus si l’occasion nous était offerte de suivre des jeunes filles.

Puis à l’âge du flirt, les avenues étaient délaissées pour des promenades plus romantiques le long des parapets du front de mer, jusqu’au stade Marcel Cerdan. Premiers baisers, premières caresses, premières étreintes.

De combiens d’amours ce boulevard a t-il été témoin : amours naissantes, amours balbutiantes, amours heureuses et amours perdues.

Oui ces années heureuses, malgré les évènements qui nous ont amenés à abandonner notre terre natale, ces années sont gravées à jamais dans nos cœurs meurtris et notre mémoire garde à l’infini les souvenirs des jours heureux du paradis de notre jeunesse.

Claude FENOLLAR BORG

Le : 23/11/2010 09:33

je suis jalouse de tous les souvenirs de robert voirin, qu il sait si bien mettre en poème, moi je me souviens de l avenue malakoff de certains quartiers de BEO je revois la baie d alger(qui a mon avis reste la plus belle de monde) souvent avant de m endormir je refais certains trajets qui m amenaient chez une tante a la cité des vieux moulins ou une autre après le marcher de chartre mais je ne me souviens plus du nom des rues des avenues.... qu est ce que j aimerais retourner juste une fois avant de mourir sur la terre de mes ancetres!!!! de faire le chemin a l envers!!mais le but ce serait d y retrouver aussi tous nos amis...mais combien ne sont plus là...avec le temps on devient plus nostalgiques...quant on est jeune on est préoccupé par le travail les enfants et le temps passe a la retraite il nous reste nos souvenirs.souvent je rêve que je suis au 72 av malakoff et je vais chercher le courrier dans la boîte a lettres, comme si mes parents avaient oublier de faire leur changement d adresse!! je vais chez daoud, chez melle raymonde chez mme michel a la pharmacie ricci , mme sachet chez adadaouin, chez gilbert acheter des vêtements,chez carmen chez mr caselles chez daquinto pour couper les cheveux , salor ...vespa et j en oubli....j allai aussi souvent au cimetière sur la tombe de ma maman que j ai perdu dans mon 9eme mois( elle n avait que 27 ans) je remonte une allée, je monte quelques marches où sur des murs blancs poussent des bouquinvillers violets, j en rammasse quelques fleurs pour poser sur la tombe de ma maman, souvent janine ma mère(la seconde femme de mon père une deuxième maman EXTRAORDINAIRE et toujours aussi exta) m accompagbne... et oui...., c est loin tout çà . je vous embrasse à tous et continuez a nous régaler de vos souvenirs qui font resurgirs les notres, et que l on voudrait bien faire notres

Robert VOIRIN

Le : 18/11/2010 21:25

NOTRE DAME D'AFRIQUE

Je me revois encore quand depuis ma terrasse

je la regardais longuement notre basilique sans que je me lasse,

bien détachée dans le grand bleu du ciel,

elle m'apparaissait sereine et bienveillante sous le soleil.

Dressée tout là haut dans un environnement unique,

elle était comme posée ici par une opération magique,

et de chez moi j'avais ce privilège de pouvoir l'admirer,

cela me donnait l'impression qu'elle m'appartenait.

Que de fois sommes nous montés là haut en trolley ou à pied,

on rejoignait ces gens qui venaient du tout Alger,

l'Assomption réunissait là des familles formidables

qui envahissaient la place dans une atmosphère innoubliable

au cours d' une journée de fête en pleine lumière de notre été.

On y allait d'autres fois quand les filles en robes rivalisant de beauté

et les garçons coinçés dans des costumes avec brassards brodés,

se suivaient le cierge à la main en de longs défilés,

avant de se recueillir devant la Vierge Noire

qui, habillée de bleu et or ne cessait de nous émouvoir.

A d'autres moments c'était en promenade que nous y montions,

et une fois là haut, nous nous reposions loin de toute agitation,

alors nous admirions le superbe panorama en prenant notre temps,

nous restions plantés là comme pris d'éblouissement

dans le prolongement du regard de Notre Dame tourné vers la mer,

elle était pareille à un phare entre ciel et terre.

Nous repartions alors non sans avoir auparavant chercher

en contre bas l'emplacement de notre terrasse située tout près

dans Bab El Oued qui devant nous s'étalait.

Alors on descendait peut être vers Saint Eugène et son stade

ou on continuait aussi bien vers Bouzaréah pour une belle ballade.

Je ne savais pas encore que Notre Dame d'Afrique, comme une icône admirable

allait devenir plus tard une image à tout jamais ineffaçable,

je ne savais pas encore qu'elle serait l'un des symbôles les plus puissants

de notre attachement pour cette terre dans ce qu'elle avait de plus grand.

Robert Voirin

Robert VOIRIN

Le : 18/11/2010 16:20

LE CABASSETTE ET LE COUFFIN ( fable )

Au fond d'un placard le cabassette et le couffin s'ennuyaient beaucoup,

depuis qu'ils avaient quitté leur Bab El Oued natal ils ne sortaient plus du tout,

alors il se racontaient des histoires pour tromper leur ennui,

surtout celles qui parlaient de leurs anciennes et nombreuses sorties

quand ils accompagnaient la famille au marché, en forêt ou au bord de mer.

Ainsi à Pentecôte on les remplissait de ce qu'il y avait de meilleur sur terre,

le cabassette disait qu'il transportait la soubressade, la calentita,

le boutifar, la pastera sucrée, les poivrons grillés, et la si fine fritenga,

les anchois, les dattes et les figues sèchent, les délicieuses cocas,

les mantécaos, sans oublier le bon selecto et le fameux Mascara.

Le couffin se vantait d'être plein de zlabias au miel, de douces oreillettes,

de makrouts, de la belle mouna, sans oublier les succulents roliettes.

Ils étaient tellement lourds qu'ils n'en pouvaient plus surtout

qu'il fallait tenir jusqu'à la fôret de Sidi Ferruch pleine de monde partout.

Là au milieu des cris de joie on commençait à les vider,

en premier les tramousses et les variantes étaient sortis

car avant le repas la traditionnelle anisette était servie,

puis dans une joyeuse ambiance on déballait tout et chacun se servait,

et tous les membres de la famille pouvaient commençer à se régaler.

Dans la soirée pour le retour à la maison le cabassette et le couffin

maintenant si légers pensaient déjà à faire les courses dès le lendemain matin,

à Bab El Oued ils continueraient ainsi à déambuler dans les allées du marché

où ils seraient encore remplis de ces bonnes choses qui faisaient leur fierté.

Bien longtemps après, alors que dans le placard ils se lamentaient sur leur sort,

une main amie qui les avaient bien connus leur apporta un jour un grand réconfort,

et pour ne pas qu'ils tombent complètement dans les oubliettes

ils furent alors emmenés de nouveau aux commissions ou à des fêtes,

réconfortés ils purent se dire qu'on ne les avait pas laisser tomber

pour enfin revivre en pensant à Sidi Ferruch et ses belles journées.

moralité : recevoir le passé comme un héritage c'est combattre l'oubli, le mépris et

l'indifférence.

Robert Voirin

Robert VOIRIN

Le : 17/11/2010 17:01

RIEN QUE JE MARCHE DANS L'AVENUE

Ca y est, me revoilà plongé dans des scènes qu'elles me reviennent,

akarbi elles sont comme écrites dans d'immortelles rengaines,

elles déferlent en moi pareilles aux vagues de la Madrague

que du monde entier c'est la plus belle des plages...

Non bessif, je ne serai jamais dans la " nuit noire de l'oubli "

comme on dit dans la chanson, car j'y pense bezef à mon petit paradis.

Il est six heures du soir mainant, je sors de chez moi rue Réaumur,

puis je descends les escaliers du Cassis, qu'ils sont raides ça c'est sur,

je continue rue Cardinal Verdier jusqu' là bas en bas,

et va-z-y que j'arrive dans mon avenue de la Bouzaréah !

Qué calor en ce début de soirée, mais c'est impeccable pour faire un tour,

après le café de Barcelone j'arrive à un endroit que ça vaut le détour,

c'est les Trois Horloges qu'elles sont à l'heure comme toujours,

elles trônent au beau milieu de la place, zarma c'est le plus beau des carrefours !

Une affiche au sol annonce un bal à Padovani avec l'orchestre Ripoll

où y en a qui se prennent pour les rois du tango ma parole,

et que le choléra i'm dévore les yeux si c'est pas vrai,

on se croirait kif kif dans la scène principale d'une pièce animée

par des tchatcheurs heureux pareils à des acteurs pleins de gaieté.

Devant chez Moati les gens font la chaîne, c'est un monde en ballade,

ça passe devant le Café de Provence, autour de moi ce n'est que tchalefs et rigolades,

ici on s'arrête, on tape cinq, et devant la pharmaçie on repart de plus belle

pour se faire l'avenue plusieurs fois comme dans un rituel.

Je rêve ou quoi, on perd pas la fugure devant ce spectacle sans égal

heureusement que je suis pas laouère parce que pour moi c'est un régal !

Une fois que j'ai tout bien aregardé, et vinga comment que j'me lance

à mon tour en me faisant une petite place dans cette folle ambiance.

Ba ba ba ! les canus bras dessus bras dessous en robe légère ont un air triomphant,

les épaules bien bronzées , les yeux brillants, elles ont un sourire éclatant,

d'un pas léger et rien qu'avec un peu de tcheklala, elles sillonnent le trottoir,

suivies pas des calamars qui ne veulent pas faire tchoufa, ils sont pleins d'espoir...

Faut être jmaous pour vouloir traverser au milieu des Vespas et Lambrettas,

Dauphines, Arondes, Fregates, Dyna Panhard, 203, et autres motos Puch et Jawa,

c'est un tintamarre sympathique, sans parler des grincements terribes du tram des TA,

je suis sur que ça peut pas exister ailleurs un endroit si convivial,

alors je redémarre fissa rien que pour ne pas perdre une miette de ce festival.

Tout le long de l'avenue des cafés et des magasins qu'est ce qu'y en a pas !

les chaussures Pons, le bar chez Ferrer, le photographe Petrusa,

le marchand de journeaux Spadaro, la teinturerie Serra, l'ébéniste Pedro,

le bar " le Tout Alger " , Vidal et Méléga, l'autre chausseur Marco

l'Epi d'Or, les jouets ElBaz, la boucherie Henny,

le Select Bar, Chez Jules, le monoprix ex Trianon, les vêtements Ricry

et par la rascasse de sa race, c'est sur que j'en oublie.

Quand j'arrive devant Roma Glace, qu'est ce que je vois pas devant mes yeux !

sur un fil glissent doucement devant les clients des beignets délicieux...

Mais je continue, je sens qu'il flotte dans l'air des odeurs de kemias

ça me fait saliver surtout quand j'arrive au niveau de la rue Barra,

au coin de l'avenue devant le bar Alexandre ça sent bon les brochettes,

dedans on dirait que certains sont un peu chispounes... c'est la fête...

En rejoignant mes copains rue Montaigne devant le café des frères Escobedo

je passe devant Discophone, sur la vitrine est affichée une photo de Dario Moreno ...

anda qu'on pousse alors jusqu'à la Grande Brasserie où ça se bouscule au comptoir,

mais par la mort de ses os on doit la quitter cette avenue pleine de belles histoires,

alors avant on se fait un aller et retour en errière parce qu'on est pas des ouellos,

nous on voudrait que ça s'arrête pas, pourtant on se dit chiao

en se séparant à la rampe en fer de l'avenue Durando.

Jean Michel et moi on descend jusqu'à la Consolation et bientôt

on passe la Poire d'Or et la Princesse, la Poste, l'hôpital Maillot,

vers la Cité Picardie chacun remonte à la maison la tête encore pleine

de ce Bab el Oued que l'on aime et de son image tellement humaine.

Je suis loin de penser à ça mais si je devais le quitter un jour, j'aurai la rabia,

je n'ai que seize ans mais j'ai l'impression qu'il me manque déjà...

Robert Voirin

Carmen RIPOLL

Le : 15/11/2010 19:38

RIEN QU'UNE HEURE SEULEMENT

 Ca y est ça me reprend,

pourquoi j'y pense en ce moment ?

C'est que j'aimerai y retourner, là bas,

juste pour faire quelques pas

rien qu'une heure seulement,

c'est vraiment pas trop demander, franchement ...

Me voilà parti, je me retrouve marchant plein d'entrain

de Padovani en direction du square Guillemin

du Majestic et de Nelson, là je poursuis mon chemin

vers le jardin Marengo , et je continue ma ballade

par l'avenue de la Marne en passant sous ses arcades.

Je veux tout voir mais le temps presse,

et c'est à toute vitesse

que j'arpente l'avenue de la Bouzaréah,

mon esprit va plus vite que mes pas,

oui je sais, rien qu'une heure seulement ...

Je file jusqu'au Trois Horloges sans m'arrêter,

puis vers la place Lelièvre en passant par le marché,

et me voilà déjà rue Cardinal Verdier !

Après la Cité Picardie j'arrive enfin dans ma petite rue ,

la rue Réaumur, là en un éclair s'offrent à ma vue

plein de gens que je connais,

mais je m'arrête, je suis troublé,

je les regarde passer devant moi,

et ils ne me voient pas, je ne sais pas pourquoi.

Soudain je comprends, je redescends brutalement sur terre,

tout cela n'est qu'un rêve qui me laisse comme un goût amer...

Pourtant, je suis content d'avoir fait un petit tour

dans mon Bab El Oued, et j'espère qu'un jour

j'y retournerai pareillement

ne serait ce rien qu'une heure seulement .

Carmen RIPOLL

Arlette LEHR

Le : 03/11/2010 09:36

Bonjour à vous tous,

Je viens de lire les messages concernant la fête de la Toussaint.

Les jours qui précédaient cette fête étaient, pour les enfants, bien remplis.

C'est vrai Gégé qu'avec une pierre ponce on frottait les dalles. Mais une autre tâche pour les plus habiles nous était confiée, peindre les lettres gravées sur les tombes avec un petit pinceau et de la peinture de couleur dorée ou métallique. Pour terminer il fallait raviver les entourages en fer forgé. Nous exécutions ces tâches sans rechigner, bien occupés pour toute une après midi.

Le cimetière pour les enfants était le sacro Saint lieu de promenade. Avec nos parents, nous allions nous recueillir sur les tombes de nos proches et de nos amis. Notre grande occupation étaient les batailles de boules de cyprès, au grand désespoir de nos parents.

Maintenant ils reposent loin de cette terre tant aimée, j'y pense chaque fois que je vais me recueillir sur leur tombe.

A cette époque, il nous fallait peut de chose pour nous distraire.

Les plus beaux souvenirs de ma jeunesse sont restés dans ce pays si cher à mon cœur, époque où nous vivions heureux.

Gérard MARTINEZ

Le : 31/10/2010 00:54

En dehors du nettoyage des tombes avec ma mère. on partait avec la pierre ponce pour nettoyer la dalle en marbre, ce qui me reviens à l'esprit c'est l'hommage que rendait l'association des "Routiniers de la musique" à ces musiciens décédés.

On avaient rendez vous au local des répétitions, rue Cardinal Verdier sous l'école Lelièvre, et on partait en groupe vers le cimetière de St-Eugène.

Derrière l' hôpital Maillot, toujours sur la rue Cardinal Verdier, en face de la cité de Picardie on achetait les fleurs aux marchands qui longeaient tout le long du mur.

Nos parents nous donnaient à chaque gosse un pot et on continuait vers le cimetière. Je ne vous parle pas de la tchatche qu'ils avaient

Au cimetière c'était un rituel, on commençait toujours par le même et on faisait le tours des défunts toujours dans le même ordre.

Une fois cette tache terminée, et c'était le meilleur, on rentrait vers le local, et à l'angle de la rue Cardinal Verdier et de la rue des Moulins Il y avait un bar (je ne me rappelle plus le nom) et là, on sortait de nos cabacets le bol que l'on nous avait demandé de porté et on mangeait une bonne loubia.

Ce souvenir me reviens ce soir. Hay Nostalgia quand tu nous tiens.

Bonne Fêtes de la Toussaint à tout le monde.

Gégé de la cité Temime.

MANTECAO

Le : 27/10/2010 11:09

Quelques années après notre exode , la maîtresse nous donne un sujet de rédaction , "Si j'étais riche" .Purée.... j'me casse en 4 , je met une introduction , un developpement , une conclusion ... Je m'applique ... j'adore les rédacs , poussée par un vent d'inspiration ... je remplie ma page , je fignole , je brode .... "j'me ballade" au fil des mots.

JOUR J ..... j'suis contente , la maîtresse nous rends nos copies avec nos notes , j'vais avoir au moins 8/10 ..... !!!

Et bien oualou ....! Un zéro pointé j'comprends pas .....

En guise d'introduction j 'avais noté "Si JE SERAI riche " !!!

Conclusion a Bab-El-oued les si aimaient les ré !!! ;-)

Manuel ROBLES

Le : 25/10/2010 11:14

Madame Joseph ..

Le dimanche après-midi ...

104 avenue de la Bouzaréah...

Deuxième étage ...

La table étant débarrassée ..

Les joueurs de belote prenaient place .. sous le regard tranquille de ma grand-mère Ysabel...

En semaine .. l'oncle Manuel prenait bien soin des cartes .. les saupoudrant de talc...

Parfois .. je lui servais de "sparring-partner".. en prévision des "combats de chefs"...

Les participants étaient nombreux...

Si bien .. que se créa un nouveau jeu au 104 ... "la belote à 6" avec 64 cartes ...

Equipe immuable .. pour la "gagne" ... l'oncle Manuel et la tante Josée

Equipe plus détendue ...l'oncle Jean et ma mère Thérèse ... qui ne restait pas trop en place ...

Thérèse qui chantait : "mira que luna ... mira"...

Dédé et Isabelle SANCHEZ ... les cousins ... prenant la relève ...

Et à l'occasion ... les plus jeunes .. participions à ces joutes ...

Il fallait être fort et fair-play ... pour tenir les cartes en mains ... et ne pas être destabilisé .. par l'adversaire...

- On est des champions ..!!!

- La première ... c'est pour les petits ... !!!

L'oncle Jean excellait dans ce genre de lutte verbale...

L'oncle Manuel ... officiait comme caissier ... et distribuait les pions .. rouge ... bleu ... vert ... jaune ...

Quand on tournait .. on récoltait une grande barre jaune ..

Au beau milieu de l'après-midi ... c'était la mi-temps ...

Le grand moment des raffraîchissements ...

J'avais un rôle important ... je devais aller chercher à boire ...

Thérèse .. me donnait des sous ...et je dévalais les escaliers ...

Comme tout le monde .. j'avais soif ...

Le dimanche après-midi ... j'allais à l'épicerie de "Madame Joseph"..

juste en bas des escaliers qui menaient à la menuiserie Tamburini...

Madame Joseph était une dame âgée ...

Elle m'accueillai gentiment dans sa petite boutique ...

J'étais sans doute ... un des rares clients ... ce jour-là...

Mais un bon client ...

Je venais faire provision .. de bouteilles de bière et de limonade..

Des bouteilles ... avec un système de fer et de porcelaine ...qui enserrait le goulot...

J'adorais la limonade ...

Et en prévision du soir ... je prenais .. à la demande de Thérèse ... des cubes de pot-au-feu Maggi... dans leur petite boîte rouge et jaune .. à tête de vache ...

Pour me récompenser ... je réclamais ... des caramels mous ...

Auusi.. Madame Joseph .. passait sa main ... à travers une petite porte grillagée ... pour contenter mon souhait ...

Je crois qu'elle avait des doigts en moins ...

Près de l'épicerie ... se trouvait la pharmacie de Monsieur Villary ...

Un matin ... au 104 ... sur le palier .. je me trouvais face à Marco Melanchon et son chien ... un berger allemand ...

M'approchant du chien .. que je commaissais bien ... et que je caressais assez souvent ...celui-ci bondit sur moi et me mordit au ventre ...

Heureusement .. Marco ... le stoppa dans son élan ...

On m'amena chez Monsieur Villary ... qui posa sur les petites plaies .. deux agrafes qui pinçaient ma peau ...

Je ne pleurais pas ...

Mon tricot .. manches courtes ... était fichu ...

Revenons à ces dimanches après-midi ...

Bon ... je ramenais à la maison ... les commissions ...

Sur la table .. les verres étaient prêts ...

Je me régalais de limonade fraîche...

Les joueurs de cartes ... se désaltéraient en buvant un demi-panaché...

La pause était très agréable ...

Les bouteilles vides ... du dimanche ...

On les gardait .. pour la consigne ...

Et puis ... le dimanche suivant vivait son heure de gloire ...

Je veux bien croire que Madame Joseph m'attendait ...

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