Né à Bab El Oued - 1948 - ALGER

 

Bibliothèque des trois horloges

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Nacéra ADDADAHINE

Le : 22/08/2012 09:09

Un jour de canicule à Alger.

La veille, il avait fait très chaud. Moi, je dirais comme tous les étés à Alger.

Mon père avait décidé de nous emmener à la plage de Sidi Ferruch le lendemain matin.

Nous avions aidé ma mère à préparer le cabas avec serviettes de plage, vêtements pour le change au cas où ainsi que les chapeaux.Les maillots nous les portions à la maison pour gagner un peu plus de temps soi-disant. Pour nous les filles c'étaient des maillots d'une pièce.

Dans les couffins en raphia nous avions mis toutes les victuailles et l'eau fraîche presque glacée dans des jerricans.

Mon père avait pris soin de vérifier la guitoune ainsi que la grosse bouée pneu noire.

Nous ne tenions plus sur place, impatients d'arriver et de passer une belle journée au bord de l'eau.

J'ai oublié de dire que nous étions quatre filles et trois garçons. Deux autres sont nés après.

<< Tout le monde est prêt? >>

Oui!!!! en choeur.

<< Vous n'avez rien oublié? >>

Non!!!

<< Allez en voiture! >>

C'était une Ondine de couleur vert clair.

Nous nous sommes mis en file indienne, du plus grand au plus petit.

Pourquoi??? Parce qu'il n'y avait pas de place pour tous.C'était toute une organisation. Les plus grands sur le siège et les plus petits et moins lourds sur les genoux des ainés.

Nous étions collés les uns aux autres comme des sardines en boites.

Ma mère avait pris place devant, à côté de mon père. Il lui arrivait parfois de mettre le plus jeune sur ses genoux.

Oui! La ceinture de sécurité n'existait pas à l'époque.

A peine avions nous démarré qu'il fallait s'arrêter pour faire le plein d'essence à la station de la Consolation en face du stade Cerdan.

La voiture redémarrait et nous nous mettions à chanter des refrains de chansons apprises à l'école ou des chansons en vogue.

Parfois nous demandions à notre père de doubler les voitures. C'était un jeu pour nous. Il ne le faisait pas souvent nous expliquant que c'était dangereux.

Lorsqu'il apercevait au loin un contrôle de gendarmes, il demandait à ceux qui étaient sur les genoux de se baisser pour éviter la contravention.

Sidi Ferruch n'étant pas très loin de Bab El Oued, nous arrivions en peu de temps.

Parvenus à destination, mon père garait sa voiture. Nous l'aidions à transporter couffins et autres...

Aux environs de onze heures, la plage grouillait de monde. Il ne s'y attendait pas.Nous déposions nos affaires sur le sable brûlant et mon père accompagné de l'un de mes frères est allé à la recherche d'un endroit discret, je dirais protégé de la vue des autres.

Hé oui! Haramète ( respect s'il vous plait ). Il ne fallait pas que les hommes z'yeutent sa femme et ses filles. Il trouva tant bien que mal un espace qui ne convenait pas mais il n'avait pas tellement le choix.

Le clou de l'histoire est là: A l'instar de Zina et Bouzid dans la bande dessinée " Zid ya Bouzid ", Zina (ma mère) était affublée d'un voile blanc en soie ( Haïk ). Elle attendait que Bouzid ( mon père) plante la guitoune. Nous étions à ses côtés, sous un soleil de plomb et une chaleur écrasante.

Nous voilà sous la tente ( ma mère et les filles )pour une séance de sauna tandis que mon père et mes frères profitaient des bienfaits de la mer. Pour nous la baignade avait été interdite; nous avions entre huit et quatorze ans voir un peu plus. Je vous laisse deviner.

Après le bain de mer et le ventre criant famine, ils se sont rassasiés.

Nous ne voulions pas leur adresser la parole car nous étions vexées et déçues.

Voyant que nous étions fâchées, mon père nous proposa de finir la journée à la forêt de Sidi Ferruch.

<< Allez les garçons encore une petite baignade et on s'en va.>>

Quinze heures, nous plions bagages et nous partions pour la forêt .

Les années suivante, il louait avec ses frères et soeurs un cabanon à Surcouf. Nous nous retrouvions avec cousins, cousines, oncles et tantes. Heureux, heureuses de partager de délicieux moments.

André TRIVES

Le : 12/06/2012 09:12

LA LANGUE DE CHEZ NOUS...

Le 27 juin 2012 à Rognes nous avons retrouvé une richesse perdue. S'agissait-il d'or ou d'argent ? De châteaux ou de palais ? De placements bancaires ou de pierres précieuses ? Evidemment, rien de tout cela. Le trésor inestimable perdu en 1962,et retrouvé au Grand Saint-Jean, c'était notre langue. Un patrimoine commun qui s'héritait sans droit de succession et qui avait l'avantage de nous réunir en une seule et même famille.

Notre accent inimitable nous était enseigné dès l'école. Nos maîtres avaient inventé la vidéo orale. Avec de grands gestes ils dessinaient dans l'espace la place de l'abscisse et de l'ordonnée en géométrie.

Nos mères n'étaient pas en reste. Pour convaincre, elles utilisaient sans le savoir,le symbole et la métaphore. Par exemple, lorsque son enfant s'agitait tout le temps, une mère du monde entier aurait dit ; " Paulo, attention, tu vas salir ta cuissette neuve ! " Mais pour une mère de Bab el oued, culotte neuve ou pas,elle criait à son petit démon : " C'est ça mon fils, pourris-toi bien, ta mère elle fera la bonne..." Sans parler du mur qui chez nous avait le pouvoir de " t'en redonner une autre ".

Notre langue était destinée a être comprise de tous les locaux, et en ce sens, nous la voulions un tantinet universelle, car pour nous l'Univers avait son centre place des Trois Horloges.

C'est dans le tram qui emportait chaque matin les travailleurs en ville, bourré de Français, d'Arabes, d'Italiens, d'Espagnols, de Juifs, de Musulmans, de Chrétiens ou pas, que notre langue trouvaient ses tournures et ses néologismes.



Ainsi, elle était devenue la langue de chez nous, la langue de la Tour de Babel...oued évidemment!

En hommage à nos parents, nous ne pourrons jamais l'oublier.

André TRIVES

Le : 28/05/2012 07:53

Hier 27 mai 2012, sous la houlette de l'Association des Anciens et Amis de Bab el oued (ABEO), les enfants de notre cher quartier s'étaient donnés rendez-vous à l'abri des feuillages du Grand St-Jean à Aix en Provence. Une journée ensoleillée avec des coeurs tristes : cela fait 50 ans que l'on a quitté dans les larmes notre beau pays d'Algérie. A midi, autour des Trois Horloges reconstituées, et au cours d'une émouvante minute de silence, nous nous sommes souvenus de notre vie de la-bas, de nos chers parents abandonnés dans le cimetière de St-Eugène, de nos matins baignés de soleil, de nos parties de foot "en bas la rue", de l'odeur de la mouna à Pâques,de nos sorties en excursion à Sidi Ferruch, de l'amitié de nos voisins dans les maisons aux portes d'entrée toujours ouvertes, de la photo en communiant prise sur le parvis de Notre-Dame d'Afrique, de notre passion pour le cinéma vécue le dimanche après-midi en famille, de la volée de cloches de l'église St-Joseph les dimanches matin, du beignet arabe et de la calentita qui l'huilait nos mains d'enfants, des baisers dans le cou de nos mamans, des fêtes religieuses : Yom Kippour, le Ramadan ou la Noël qui mettaient en joie tout le quartier...

A l'issue de ce moment d'émotion qui nous ramenait 60 ans en arrière, spontanément comme l'expression d'un patrimoine commun à protéger jusqu'à notre mort, retentissait le chant des Africains. Jusqu'à plus de souffle nous revendiquerons ce droit d'être des Français d'Algérie et parce que le mot Algérie a été inventé par la France, j'ajouterai aussi que nous sommes des Algériens français.

Je faisais remarquer il y a quelques années que les ondées qui arrosaient les réunions annuelle de l'ABEO, c'étaient nos absents venus en masse se rendre compte de ce qu'étaient devenus leur progéniture. Eh bien, hier le miracle s'est reproduit : vers 14 h, le ciel s'est assombri et une pluie douce et rafraichissante nous a carressés le visage un court instant. Nul doute, ils étaient là avec nous pour nous dire " enfants de Bab el oued, continuez à préserver notre mémoire, la seule richesse qui nous reste"

Bravo et mille merci à ces bénévoles de plus de 70 ans qui chaque année depuis 30 ans perpétuent notre bien le plus précieux : LA FRATERNITE.

Robert VOIRIN

Le : 28/04/2012 19:24

En hommage à Louis Dura , enfant de Bab El Oued, ce petit texte sur notre quartier

LE SAVENT ILS ?

Les gens qui n'ont pas connu Bab El Oued ne peuvent se l'imaginer,

les pauvres ils n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils ont manqué,

savent ils seulement que ce faubourg d'Alger était le plus populaire

et quand on avait la chance d'y être né on en devenait très fiers.

Peuvent ils comprendre qu'on y soit attaché avec tout son coeur,

que notre façon de vivre était comme nulle part ailleurs,

que malgré nos origines si diverses on formait une belle communauté

qui savait si bien montrer aux autres le vrai visage de son humanité.

Ils ont de la peine à croire qu'on avait passé là toute notre vie,

et pourtant on voudrait tellement les persuader que c'était notre petit paradis.

Alors si on leur parle de nos Trois Horloges quelle va être leur stupeur,

pourquoi disent ils, s'attacher à un simple lampadaire qui donnait l'heure

et qui maintenant est devenu un des symboles les plus forts de notre passé

autour duquel se fait le ralliement du coeur pour se souvenir de notre quartier.

Aussi peuvent ils mesurer notre désarroi quand un jour de l'année soixante deux

il a fallu les quitter nos Trois Horloges lors d'un exode tragique et douloureux.

Robert Voirin

André TRIVES

Le : 26/04/2012 08:57

Nous pensons très fort à l'ami, au frère Louis DURA qui vit une épreuve difficile de la vie.

Pierre-Emile BISBAL, un enfant de Bab el oued, avait très bien décrit notre mort psychologique survenue depuis 1962 dans un texte magnifique en nous comparant à un arbre. Il disait en subtance :

" La vie nous a dérobé le plus beau des matins celui où, sur une de nos branches nous aurions vu renaître la première feuille de printemps. Nous sommes un arbre dont les feuilles ne repoussent plus...

...Bientôt, plus rien de vivant ne subsistera de nous. Ceux de notre sang qui n'auront pas connu la vie de "là-bas", ne sauront bientôt plus rien de nos joies et de nos chagrins qui périront de ne plus être écoutés, asphyxiés par l'oubli. Sur ces vieilles photos que les familles conservent, un jour, un enfant cherchera notre nom, le nom d'un lieu, une date. Il ne trouvera pas d'écho. Les feuilles meurent en silence."

Peut-être qu'un arbre attend quelque part pour redonner la couleur de nos printemps.

Henriette DUCOS - POPEZ

Le : 09/04/2012 18:52

Voilà , nos Fêtes respectives se terminent , nous avons tous et je l'espère entourés de nos Familles , passé de bons moments , mais nous en secret nous pensions certainement , à la forêt Baïnem ou Sidi Ferruch à nos Parents disparus , à notre enfance si joyeuse , les cocas , les mounas avec les oeufs colorés dessus , faites avec tellement d'amour que chaque Maman faisait les meilleurs du monde et puis aussi les Papas qui dés leur arrivée sur le site s'empresser d'attacher des cordes aux arbres pour les balançoires des enfants , afin de se consacrer ensuite à l'apéro et sa suite de kémia avec Familles et Amis , entre cartes et boules la journée se passait toujours beaucoup trop vite , nous n'avions ni tables ni chaises de camping , des couvertures et des nappes suffisaient , nous avions des bonheurs simples , mais oh combien nous étions heureux , bonne fin de journée à vous tous (tes)

André TRIVES

Le : 08/04/2012 16:03

PAQUES ET PESSAH aujourd'hui!

Ce matin il y avait la cohue sur la Place Lelièvre et dans la rue de Dijon. Les mamans avaient habillé les enfants sur leur 31 afin d'aller mettre une bougie d'espérance et d'amour à l'église St Joseph et à la synagogue de la rue de Dijon. On entendait le chant des fidèles jusque sur le boulodrome et sur le trottoir de la rue de Dijon embaumé de l'effluve d'anisette de l'usine Phénix tout à côté. C'était la fête dans les rues de Bab el Oued...C'était il y a bien longtemps...

Aux dernières nouvelles, il paraitrait qu'aujourd'hui nos parents ont reconstruit sur un nuage garé au dessus de la Bouzaréah, l'église St Joseph et le temple de la rue de Dijon côte à côte. Chacun poursuit avec ferveur sa religion, mais désormais l'accès se fait par les mêmes escaliers.

Robert VOIRIN

Le : 08/04/2012 12:17

Joyeuses Pâques à tous,

LE CABASSETTE ET LE COUFFIN ( fable )

Au fond d'un placard le cabassette et le couffin s'ennuyaient beaucoup,

depuis qu'ils avaient quitté leur Bab El Oued natal ils ne sortaient plus du tout,

alors il se racontaient des histoires pour tromper leur ennui,

surtout celles qui parlaient de leurs anciennes et nombreuses sorties

quand ils accompagnaient la famille au marché, en forêt ou au bord de mer.

Ainsi à Pâques on les remplissait de ce qu'il y avait de meilleur sur terre,

le cabassette disait qu'il transportait la soubressade, la calentita,

le boutifar, la pastera sucrée, les poivrons grillés, et la si fine fritenga,

les anchois, les dattes et les figues sèchent, les délicieuses cocas,

les mantécaos, sans oublier le bon selecto et le fameux Mascara.

Le couffin se vantait d'être plein de zlabias au miel, de douces oreillettes,

de makrouts, de la belle mouna, sans oublier les succulents roliettes.

Ils étaient tellement lourds qu'ils n'en pouvaient plus surtout

qu'il fallait tenir jusqu'à la fôret de Sidi Ferruch pleine de monde partout.

Là au milieu des cris de joie on commençait à les vider,

les tramousses et les variantes étaient sortis en premier

car avant le repas on sirotait bien sur l'anisette traditionnelle

en trinquant à la bonne santé de tous dans une fraternité si belle.

Puis au milieu d'une joyeuse ambiance on déballait tout et chacun se servait,

tous les membres de la famille pouvaient alors commençer à se régaler.

Dans la soirée pour le retour à la maison le cabassette et le couffin

maintenant si légers pensaient déjà à faire les courses dès le lendemain matin,

à Bab El Oued ils continueraient ainsi à déambuler dans les allées du marché

où ils seraient encore remplis de ces bonnes choses qui faisaient leur fierté.

Bien longtemps après, alors qu' ils se lamentaient toujours sur leur sort,

une main amie qui les avaient bien connus leur apporta un grand réconfort,

et pour ne pas qu'ils tombent complètement dans les oubliettes

ils furent sortis du placard pour aller à des commissions ou à des fêtes,

réconfortés ils purent se dire qu'on ne les avait pas laissés tomber

pour enfin revivre en pensant à Sidi Ferruch et ses belles journées.

moralité : recevoir le passé comme un héritage c'est combattre l'oubli,

le mépris, et l'indifférence.

Robert Voirin

Manuel ROBLES

Le : 01/04/2012 19:51

Il y a cinquante ans ....

Gosse...

Petit..quoi ...

Je n'ai joué au ballon que dans mon quartier ...

Le plus souvent ..au beau milieu de la rue ..avec des pierres pour marquer l'emplacement des buts ..et arrêt momentané du jeu quand une voiture survenait...

A l'occasion.. "le panier à salade" nous surprenait en plein match .. On se sauvait vite pour se cacher ..n'importe où ...aussi bien chez le boulanger SENABRE ..qua dans le ravin de Monsieur BOTELLA .. les policiers faisaient semblant de nous courir après ..sans grande conviction..Ils tentaient seulement de nous faire peur ..Parmi eux .. il y avait parfois le père d'Alain SOLER le cycliste ..

C'était une courte visite ...Après s'être assurés de leur réel départ .. nous retournions sur les lieux .. et la partie reprenait..

Cela pouvait durer longtemps .. le nombre de buts importait peu..

il arrivait que les policiers nous confisquent la balle .. A l'arrivée

du panier à salade ..le dernier en possession du ballon..devait s'enfuir avec .. S'il ne l'avait pas fait .. c'était fini ..

Jamais .. je ne me suuis présenté sur un terrain .. en tenue de footballeur (maillot..cuissette..bas.. chaussures à barrettes) .. et pourquoi pas avec "casquette..genouillères..coudières" comme Dédé DIEHL Comme un goal .. mon but (normal)avec en point de mire : DIEHL (RSA)

LANDI (ASSE) MERLE (GSO) ZARRAGOCCI (FCB)...

Ma passion ; LE FOOTBALL...Nous les gosses .. ne pensions qu'à cela ..

Des graffiti à la craie .. s'inscrivaient à la gloire du Real Mardid ..

DI STEFANO ..GENTO..PUSKAS..et même KOPA ..portaient la prestigieuse tenue blanche ..Mon tricot de peau me donnait l'illusion d'être à leurs côtés .. J'avais également un tricot de peau bleu-marine que j'aimais beaucoup..

Je voulais être "gardien de but" ..et pas dans n'importe quel club..

Il me tardait de signer une licence au RSA :Red-Star Algèrois ..

Le maillot à l'étoile rouge sur le coeur ...

Le plus souvent ..mon frère Dédé m'emmenait aux matchs... J'étais heureux et très fier ..mon frère était joueur au Red-Star ...

Près de lui .. j'assistais au siège du club (le Charleston).. parmi tous les joueurs ..à la causerie d'avant-match...sous les consignes de l'entraîneur Monsieur Pierre PONSETTI.. toujours calme ..Il se servait d'un "jeu de dames" pour ses commentaires.. en bougeant les pions ..

Je me souviens avoir vu Pierre PONSETTI ..en équipe première ..alors qu'il avait plus de quarante ans ..

Je connaissais également le Président du club : Monsieur LECAS ..

J'avais beaucoup d'estime pour Monsieur BOUQUET ..dirigeant .. qui nous rendait visite à la maison .. roulant en Lambretta ...

Et puis .. le Stade Municipal ..

Dans les tribunes..en supporter..je me plaçais auprès des familles de joueurs..notamment ANDREU et ARGUIMBAUD ..Et de nous lever ..et de nous embrasser ...à chaque but ..!!!

Sur le terrain .. l'équipe du RSA :

DIEHL ou DI LUCA ..FLEXAS..ANDREU..les frères MAGGLIOZZI..Vincent le capitaine et Jean-Pierre..LOUNI..ROBLES (numéro 6 ou 4)...TAILLEU..LOPEZ

ARGUIMBAUD..BILOTTA..AOUAR..MAYANS..BOTELLA (jambe cassée au stade de Saint-Eugène) ..

Aussi..PAUTU..BONNAUD.. BABIN.. SUDRE..FRASQUET ..métropolitains .. comme Loulou AVEROUS ...

Et puis ..Roger MARTIN.. en provenance de MAISON-CARREE...

C'était de grands matchs..âprement disputés ...

Certains dimanches ..ma soeur Isabelle et Aline ROCHER ..m'escortaient sur les gradins ..

Après la rencontre ..Monsieur ANDREU..charcutier..distribuait des "cocas" ..Mon frère Dédé ne sortait pas du vestiaire ..parmi les premiers ...C'était bien agréable de baigner dans ce milieu-là..

C'était de grands dimanches .. les jours de foot ...

Lors de certains matchs à l'extérieur... Loulou SELLAL.. nous offrait une glace ...

De retour au quartier ..je m'en retournais vite dans la rue ..

L'envie de jouer au football..étant trop forte ...

Si nous n'avions pas de ballon ..les copains qui avaient de la monnaie ..mettaient la main à la poche.. pour aller acheter une balle .. chez le "Moutchou".. l'homme au sarrouel...

Et c'était le match !!!!! Avant de rentrer à la maison ..j'allais jeter un oeil..au café.. du coin de la rue Maxime Noiré ..les résultats des autres rencontres .. sur tableau noir ... Ce café était le siège de l'équipe de la "Gaufrette" (les grands du quartier) ...

Une année ..à l'école ..mon instituteur..Monsieur TRUCCHI (joueur à l'ASSE)..faisait des paris avec moi ... lors des duels ASSE-RSA..

Mon frère Joseph ..jouait aussi en cadets au RSA (après un passage au SABO..sous la houlette du Président Monsieur BOTELLA) ...avec Dédé BILLERACH ...

J'avais un frère qui marquait des buts .....

Il faut savoir que notre famille était "sportive" :

Jeannot ..le frère aîné .. était handballeur au SCUEB

Pierrot .. footballeur dans l'équipe corpo du CAM

Isabelle ...handaballeuse à la Société Génèrale ...

1962...

Un jeudi après-midi..Antoine LLORET qui jouait à l'ASSE... m'a amené au stade de Saint-Eugène (en traversant le cimetière) ...

Antoine allait à l'entraînement...et je me trouvais là..car les équipes de jeunes de l'ASSE recevaient celles du RSA..

Avant le match des minimes ..Antoine m'a demandé de le suivre au bord du terrain ...et m'a présenté à Monsieur MAYANS (frère d'Henri)..

dirigeant du RSA ...

Antoine lui a dit : "c'est le dernier des Roblès"....

Monsieur MAYANS m'a serré la main ...

Il m'a posé la question : "quand viens-tu jouer avec nous ?"...

Je lui ai répondu : "l'année prochaine ..monsieur..." !!!

Manu Roblès (né en 1949 .. au 104 avenue de la Bouzaréah)....

Robert VOIRIN

Le : 26/03/2012 09:20

Bonjour à tous ,

aujourd'hui triste anniversaire

INFAMIE

C'était à Alger le vingt six mars soixante deux,

des soldats tiraient et tiraient sans cesse sur la foule face à eux,

les appels pour faire taire les armes demeuraient sans effet,

l'enfer tombait sur des innoçents abattus dans leur élan de générosité.

Pourtant partis vers Bab El Oued dans une marche pacifique,

ils se retrouvaient dans des scènes effroyables et pathétiques

comme des acteurs impuissants d'un théâtre de l'horreur,

fauchés par le feu ils sont tombés en ces longues minutes de malheur.

Quand les armes enfin se sont tues, certains se relevaient hébétés,

puis retombaient tels des pantins désarticulés,

du rouge couleur sang coulait sur leur visage épouvantés.

D'autres dans un dernier soubresaut essayaient en vain de s'accrocher,

partout des masses de corps brisés de douleur qui voulaient s'échapper du néant

et des miraculés encore en vie, car les morts avaient protégé les vivants.

La France venait de tirer rue d'Isly sur des hommes qui l'aimaient,

c'était la pire des infamies qui venait d'arriver.

Robert Voirin

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